Le timing de la quatrième visite de Jean-Yves Le Drian au Liban semble directement lié au dossier du maintien à son poste du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. En effet, le représentant personnel du président français pour le Liban a insisté sur ce point lors de ses entretiens avec tous ses interlocuteurs, clarifiant qu’il parle, dans ce cadre, au nom du Quintette (France, Qatar, Arabie Saoudite, Égypte et États-Unis).
Ces cinq pays sont «clairement et fermement» attachés à la présence de Joseph Aoun au commandement de l’armée, et mettent en garde contre une vacance à la tête de la Troupe qui se produirait s’il part à la retraite le 10 janvier prochain, à en croire plusieurs députés qui ont rencontré M. Le Drian.
L’ancien chef de la diplomatie française a en outre indiqué que tous ses interlocuteurs sont en faveur du maintien à son poste du général Aoun, à l’exception du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Le leader druze, Walid Joumblatt, qui a reçu mercredi M. Le Drian à Clemenceau, en présence de son fils, le chef du PSP, Teymour Joumblatt, a été on ne peut plus clair sur ce point. M. Joumblatt reste aussi contre l'option de nommer un nouveau chef d'état-major (druze) pour remplacer le général Aoun à la tête de l'armée jusqu'à ce qu'un président de la République soit élu et qu'un nouveau chef de la Troupe soit nommé.
Cette option plaît au CPL qui s'oppose farouchement à une rallonge du mandat du général Aoun, pour des raisons politiciennes liées aux intérêts et aux ambitions politiques de son chef. Ce dernier a réitéré son opposition au maintien du général Aoun à son poste, à la faveur de son entretien, jeudi, avec M. Le Drian à Mirna Chalouhi. La réunion n’a duré que quelques minutes, M. Bassil ayant fermement rejeté toute prolongation du mandat du commandement de l'armée et refusé d'en discuter.
Dans une déclaration télévisée, le conseiller de Gebran Bassil, Antoine Constantine, a précisé que le député du Batroun «a été surpris par la demande de l'envoyé français» de prolonger le mandat du général Aoun, «et lui a répondu qu’elle allait à l’encontre de la Constitution et des lois». Le CPL «ne lâchera pas les principes qu’il a toujours suivis», aurait lancé Gebran Bassil à l’émissaire français.
Contrairement au chef du CPL, les responsables politiques qui ont rencontré l’émissaire français ont appuyé la démarche visant à reporter le départ à la retraite du commandant de l’armée, selon diverses sources politiques.
Les députés Michel Moawad et Fouad Makhzoumi (bloc du Renouveau), qui ont déjeuné jeudi avec M. Le Drian à la Résidence des Pins en présence de l’ambassadeur de France Hervé Magro, ont notamment exprimé cette position. Ils ont également appelé à l'élection d'un président de la République, «ce qui permettrait de rétablir l'ordre dans les institutions de l'État, conduirait à une présence active du Liban dans toute négociation visant à réorganiser la région et l'empêcherait de se transformer en monnaie d’échange».
Le bloc a également affirmé son «ouverture, à l’instar des autres forces de l'opposition, au principe de la troisième voie présidentielle proposé par M. Le Drian».
Car la présidentielle a été bien entendu évoquée durant les entretiens de l'émissaire français dans la capitale libanaise. Celui-ci a une nouvelle fois souligné que l’élection présidentielle au Liban constitue une «priorité absolue ». Il a estimé que la «troisième voie» semble mieux accueillie que lors de sa précédente visite. Il n’a avancé aucun nom, précisant qu’il s’efforçait de rapprocher les points de vue entre les parties libanaises.
Il a également relevé que l’élection d’un président était encore plus cruciale après le déclenchement de la guerre à Gaza, car, pour être présent à la table du processus politique qui suivra, le Liban devra avoir un président qui parlera en son nom.
Jeudi, M. Le Drian a aussi rencontré le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, ainsi que les députés Marc Daou, Waddah Sadek et Michel Douaihy. Il a en outre reçu à la Résidence des pins une délégation du bloc de la Modération nationale (Liban-Nord).
Qualifiant les discussions de «positives», M. Gemayel a, à l’issue de sa réunion avec l'émissaire français, affirmé que «le problème (de la présidentielle) réside dans le fait que le Hezbollah reste attaché à la candidature» du chef des Marada, Sleiman Frangié, et «refuse de débattre de tout autre nom». «Le responsable du blocage est désormais connu de tout le monde», a-t-il lancé, appelant «le Hezbollah et ses alliés à se départir de tout diktat». «Il n’y a d’autre choix que d’opter pour un candidat qui bénéficie d’un consensus», a ajouté M. Gemayel.
«Nous avons besoin d’une institution militaire unificatrice pour appliquer la (résolution) 1701» du Conseil de sécurité des Nations unies, a en outre insisté le chef des Kataëb. Il a appelé, à cet égard, à «ne pas déstabiliser le commandement de l’armée en cette période». «Nous sommes incapables de nommer un commandant en chef de l’armée et nous appelons à retarder le départ à la retraite», du général Joseph Aoun, a insisté M. Gemayel.
Se penchant sur la situation dans la région, il a estimé que «les changements qui s’y opèrent seront structurels». «Le Liban est au cœur de la tempête et nous devons nous unir pour pouvoir faire face à la prochaine étape, aux décisions cruciales et aux grands compromis», a-t-il poursuivi. Et M. Gemayel de marteler: «Nous refusons que des compromis se fassent au détriment de l’État libanais. Nous avons payé le prix de l’anarchie au Liban-Sud et des atteintes à la souveraineté nationale.»
Et de conclure en insistant sur la nécessité d’appliquer pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Ces cinq pays sont «clairement et fermement» attachés à la présence de Joseph Aoun au commandement de l’armée, et mettent en garde contre une vacance à la tête de la Troupe qui se produirait s’il part à la retraite le 10 janvier prochain, à en croire plusieurs députés qui ont rencontré M. Le Drian.
L’ancien chef de la diplomatie française a en outre indiqué que tous ses interlocuteurs sont en faveur du maintien à son poste du général Aoun, à l’exception du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. Le leader druze, Walid Joumblatt, qui a reçu mercredi M. Le Drian à Clemenceau, en présence de son fils, le chef du PSP, Teymour Joumblatt, a été on ne peut plus clair sur ce point. M. Joumblatt reste aussi contre l'option de nommer un nouveau chef d'état-major (druze) pour remplacer le général Aoun à la tête de l'armée jusqu'à ce qu'un président de la République soit élu et qu'un nouveau chef de la Troupe soit nommé.
Cette option plaît au CPL qui s'oppose farouchement à une rallonge du mandat du général Aoun, pour des raisons politiciennes liées aux intérêts et aux ambitions politiques de son chef. Ce dernier a réitéré son opposition au maintien du général Aoun à son poste, à la faveur de son entretien, jeudi, avec M. Le Drian à Mirna Chalouhi. La réunion n’a duré que quelques minutes, M. Bassil ayant fermement rejeté toute prolongation du mandat du commandement de l'armée et refusé d'en discuter.
Dans une déclaration télévisée, le conseiller de Gebran Bassil, Antoine Constantine, a précisé que le député du Batroun «a été surpris par la demande de l'envoyé français» de prolonger le mandat du général Aoun, «et lui a répondu qu’elle allait à l’encontre de la Constitution et des lois». Le CPL «ne lâchera pas les principes qu’il a toujours suivis», aurait lancé Gebran Bassil à l’émissaire français.
Contrairement au chef du CPL, les responsables politiques qui ont rencontré l’émissaire français ont appuyé la démarche visant à reporter le départ à la retraite du commandant de l’armée, selon diverses sources politiques.
Les députés Michel Moawad et Fouad Makhzoumi (bloc du Renouveau), qui ont déjeuné jeudi avec M. Le Drian à la Résidence des Pins en présence de l’ambassadeur de France Hervé Magro, ont notamment exprimé cette position. Ils ont également appelé à l'élection d'un président de la République, «ce qui permettrait de rétablir l'ordre dans les institutions de l'État, conduirait à une présence active du Liban dans toute négociation visant à réorganiser la région et l'empêcherait de se transformer en monnaie d’échange».
Le bloc a également affirmé son «ouverture, à l’instar des autres forces de l'opposition, au principe de la troisième voie présidentielle proposé par M. Le Drian».
Car la présidentielle a été bien entendu évoquée durant les entretiens de l'émissaire français dans la capitale libanaise. Celui-ci a une nouvelle fois souligné que l’élection présidentielle au Liban constitue une «priorité absolue ». Il a estimé que la «troisième voie» semble mieux accueillie que lors de sa précédente visite. Il n’a avancé aucun nom, précisant qu’il s’efforçait de rapprocher les points de vue entre les parties libanaises.
Il a également relevé que l’élection d’un président était encore plus cruciale après le déclenchement de la guerre à Gaza, car, pour être présent à la table du processus politique qui suivra, le Liban devra avoir un président qui parlera en son nom.
Jeudi, M. Le Drian a aussi rencontré le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, ainsi que les députés Marc Daou, Waddah Sadek et Michel Douaihy. Il a en outre reçu à la Résidence des pins une délégation du bloc de la Modération nationale (Liban-Nord).
Qualifiant les discussions de «positives», M. Gemayel a, à l’issue de sa réunion avec l'émissaire français, affirmé que «le problème (de la présidentielle) réside dans le fait que le Hezbollah reste attaché à la candidature» du chef des Marada, Sleiman Frangié, et «refuse de débattre de tout autre nom». «Le responsable du blocage est désormais connu de tout le monde», a-t-il lancé, appelant «le Hezbollah et ses alliés à se départir de tout diktat». «Il n’y a d’autre choix que d’opter pour un candidat qui bénéficie d’un consensus», a ajouté M. Gemayel.
«Nous avons besoin d’une institution militaire unificatrice pour appliquer la (résolution) 1701» du Conseil de sécurité des Nations unies, a en outre insisté le chef des Kataëb. Il a appelé, à cet égard, à «ne pas déstabiliser le commandement de l’armée en cette période». «Nous sommes incapables de nommer un commandant en chef de l’armée et nous appelons à retarder le départ à la retraite», du général Joseph Aoun, a insisté M. Gemayel.
Se penchant sur la situation dans la région, il a estimé que «les changements qui s’y opèrent seront structurels». «Le Liban est au cœur de la tempête et nous devons nous unir pour pouvoir faire face à la prochaine étape, aux décisions cruciales et aux grands compromis», a-t-il poursuivi. Et M. Gemayel de marteler: «Nous refusons que des compromis se fassent au détriment de l’État libanais. Nous avons payé le prix de l’anarchie au Liban-Sud et des atteintes à la souveraineté nationale.»
Et de conclure en insistant sur la nécessité d’appliquer pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
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