Dans la prison des Daesh, les enfants risquent le massacre
©Une combattante du FDS tient un checkpoint à l'entrée de la ville de Hassaké. (AFP)

De vives inquiétudes surgissent quant au sort de centaines de mineurs encore détenus dans la prison des membres de Daesh attaquée par des jihadistes à Hassaké, en Syrie et qui restent d'être massacrés, alors que les combattants kurdes ont été déployés en masse dans le but de mener un assaut final pour déloger les membres de Daesh retranchés à l'intérieur.


La progression des forces kurdes du FDS (Forces démocratiques syriennes, une coalition composée majoritairement de kurdes, avec des combattants arabes et arabes-syriaques) est entravée par la présence de mineurs dans la prison, pris "en otage" et utilisés comme "boucliers humains" par les jihadistes, d'après un communiqué des FDS. Auparavant détenus dans un "centre de réhabilitation", ces mineurs sont désormais enfermés dans un dortoir, ont-elles assuré.

Certains de ces mineurs, au nombre de 850, n'ont que 12 ans, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), qui a appelé à les protéger et souligné le "risque que les enfants soient blessés ou recrutés de force" par le groupe Etat islamique (EI ou Daesh).

Pour Sara Kayyali, chercheuse chez Human Rights Watch (HRW), des "enfants sont en effet pris au piège" dans la prison, la plupart âgés entre 12 et 18 ans.

La chercheuse a indiqué avoir reçu un message vocal d'un mineur blessé à Ghwayran disant qu'"il y a des cadavres partout". "Les enfants encourent un risque considérable des deux côtés."

L'ONG Save the Children, qui a aussi reçu un message vocal de la part d'un mineur implorant de l'aide, a appelé à évacuer immédiatement les enfants de la prison.

La prison de Ghwayran, une ancienne école reconvertie en centre pénitentiaire il y a trois ans lors de la défaite de l'EI, était largement surpeuplée avant l'assaut, avec au moins 3500 jihadistes parmi les détenus selon l'OSDH.

Le 20 janvier, plus d'une centaine de jihadistes de l'EI ont pris d'assaut la prison de Ghwayran avec des camions piégés et des armes lourdes. De violents affrontements ont suivi pendant plusieurs jours autour et au sein même de cette prison du nord-est syrien.

Selon un nouveau bilan établi lundi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 154 personnes ont été tuées en cinq jours de combats entre forces kurdes et jihadistes --102 jihadistes, 45 combattants kurdes et sept civils.


Près de 45000 personnes ont fui leur domicile après l'assaut de la prison et les intenses combats qui ont suivi, selon l'ONU.

Fer de lance de la lutte contre l'EI, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, et la coalition emmenée par les Etats-Unis ont consolidé leurs positions autour de la prison, en vue de mener un assaut, selon l'OSDH.

Principal soutien des forces kurdes lors de leurs offensives contre l'EI, les forces de la coalition basées dans la région se sont massivement déployées à Hassaké.

Des hélicoptères de la coalition survolent la zone où se situe la prison, selon un correspondant de l'AFP sur place. Sur le terrain, les combattants kurdes multiplient les efforts pour retrouver des fugitifs.

Lundi, après un raid des forces kurdes, des jihadistes se sont rendus aux FDS, a assuré leur porte-parole Farhad Shami.

Les autorités kurdes ont décrété "un couvre-feu complet à Hassaké et ses alentours pour sept jours à compter du 24 janvier", afin d'"empêcher les membres de cellules terroristes de s'échapper".

Hormis ceux de première nécessité, les commerces doivent fermer.

Avec AFP

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