©(Zurimar CAMPOS, AFP)
Les tensions se sont accentuées entre le Venezuela et le Guyana, à la suite du résultat du référendum organisé dimanche 3 décembre par le premier, concernant l’annexion de la province guyanienne de l’Essequibo. Revendiquée par Caracas, celle-ci regorge de ressources naturelles, notamment pétrolières.
La tension monte entre le Guyana et le Venezuela: le président guyanien Irfaan Ali a estimé, mardi soir, que les déclarations du président vénézuélien Nicolas Maduro étaient «une menace directe», celui-ci ayant ordonné l’octroi de licences pétrolières dans l’Essequibo, région sous administration guyanienne et riche en pétrole.
Cet échange survient alors que le Venezuela a organisé, dimanche, un référendum sur l’Essequibo. Selon les chiffres officiels –contestés par de nombreux observateurs – quelque 10,4 millions d’électeurs vénézuéliens y ont participé et 95% se sont dits favorables à l’intégration de la zone à leur pays.
Surfant sur cette «victoire», M. Maduro a ordonné, mardi, au géant public pétrolier PDVSA, d’accorder des licences d’exploitation de pétrole et gaz dans la région de l’Essequibo.
Il a également proposé que le pays se dote d’une loi spéciale interdisant la signature de contrats avec des entreprises travaillant dans le secteur, en vertu de concessions accordées par le Guyana.
Maduro a évoqué un délai de trois mois donné à ces sociétés pour se retirer de la zone «à délimiter», tout en se disant toutefois «ouvert à la discussion».
Il a aussi demandé de faire en sorte que soit promulguée une loi pour créer la province de Guayana Esequiba, qu’un recensement y soit conduit et que des cartes d’identité soient délivrées aux habitants.
Le président vénézuélien a néanmoins appelé à «un accord diplomatique, juste, satisfaisant pour les parties et amical» tout en affirmant que son pays allait «récupérer» l’Essequibo où de vastes gisements de brut ont été découverts en 2015.
Le président guyanien n’a pas attendu longtemps pour réagir, prononçant une allocution exceptionnelle, adressée à la nation, mardi en fin de soirée.
«Il s’agit d’une menace directe pour l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique du Guyana (...) Le Guyana considère cela comme une menace imminente (...) et intensifiera les mesures de précaution pour sauvegarder son territoire», a-t-il déclaré.
«J’ai parlé ce soir au secrétaire général des Nations unies et à plusieurs dirigeants pour les alerter sur cette évolution dangereuse et les actions désespérées du président Maduro qui mettent en péril le droit international et constituent un risque important pour la paix et la sécurité internationales», a-t-il ajouté.
«Nous demandons instamment au président Maduro de revenir sur ses erreurs et de se comporter en conformité avec le droit international», a-t-il lancé, soulignant que les forces guyaniennes étaient en «alerte totale».
«Le Venezuela a rejeté le droit international, l’État de droit, la justice (...) ainsi que la préservation de la paix et de la sécurité internationales et s’est littéralement déclaré une nation hors-la-loi», a-t-il insisté.
Du côté international, Pékin, allié de Caracas, a demandé aux deux pays de résoudre leur différend «de manière correcte».
«La Chine a toujours respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays», a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du pays.
Pékin «a toujours soutenu le Venezuela et le Guyana pour qu’ils résolvent de manière correcte les questions relatives aux délimitations des frontières», a ajouté M. Wang, car cela répond «aux intérêts des peuples des deux pays et favorise également la stabilité, la coopération et le développement en Amérique latine et dans la région des Caraïbes», a-t-il ajouté.
Caracas revendique, depuis des décennies, l’Essequibo (parfois appelé Guayana Esequiba), territoire de 160.000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana estime, de son côté, que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et a été entérinée en 1899.
La Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l’ONU dont le Venezuela ne reconnaît pas la compétence dans cette affaire, avait ordonné vendredi au gouvernement vénézuélien de «s’abstenir de toute action susceptible de modifier la situation» dans l’Essequibo et aux deux parties de «s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre le différend».
La revendication du Venezuela est devenue encore plus brûlante depuis la découverte de pétrole dans l’Essequibo par ExxonMobil en 2015.
Une nouvelle et importante découverte d’or noir a eu lieu le mois dernier dans la région, ajoutant aux réserves du Guyana au moins dix milliards de barils, soit plus que celles du Koweït. Le Guyana dispose des plus importantes réserves de pétrole par habitant au monde.
Le Venezuela possède, pour sa part, les plus importantes réserves prouvées de la planète.
Malo Pinatel, avec AFP
La tension monte entre le Guyana et le Venezuela: le président guyanien Irfaan Ali a estimé, mardi soir, que les déclarations du président vénézuélien Nicolas Maduro étaient «une menace directe», celui-ci ayant ordonné l’octroi de licences pétrolières dans l’Essequibo, région sous administration guyanienne et riche en pétrole.
Cet échange survient alors que le Venezuela a organisé, dimanche, un référendum sur l’Essequibo. Selon les chiffres officiels –contestés par de nombreux observateurs – quelque 10,4 millions d’électeurs vénézuéliens y ont participé et 95% se sont dits favorables à l’intégration de la zone à leur pays.
Surfant sur cette «victoire», M. Maduro a ordonné, mardi, au géant public pétrolier PDVSA, d’accorder des licences d’exploitation de pétrole et gaz dans la région de l’Essequibo.
Il a également proposé que le pays se dote d’une loi spéciale interdisant la signature de contrats avec des entreprises travaillant dans le secteur, en vertu de concessions accordées par le Guyana.
Maduro a évoqué un délai de trois mois donné à ces sociétés pour se retirer de la zone «à délimiter», tout en se disant toutefois «ouvert à la discussion».
Il a aussi demandé de faire en sorte que soit promulguée une loi pour créer la province de Guayana Esequiba, qu’un recensement y soit conduit et que des cartes d’identité soient délivrées aux habitants.
Le président vénézuélien a néanmoins appelé à «un accord diplomatique, juste, satisfaisant pour les parties et amical» tout en affirmant que son pays allait «récupérer» l’Essequibo où de vastes gisements de brut ont été découverts en 2015.
«Alerte totale» au Guyana
Le président guyanien n’a pas attendu longtemps pour réagir, prononçant une allocution exceptionnelle, adressée à la nation, mardi en fin de soirée.
«Il s’agit d’une menace directe pour l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique du Guyana (...) Le Guyana considère cela comme une menace imminente (...) et intensifiera les mesures de précaution pour sauvegarder son territoire», a-t-il déclaré.
«J’ai parlé ce soir au secrétaire général des Nations unies et à plusieurs dirigeants pour les alerter sur cette évolution dangereuse et les actions désespérées du président Maduro qui mettent en péril le droit international et constituent un risque important pour la paix et la sécurité internationales», a-t-il ajouté.
«Nous demandons instamment au président Maduro de revenir sur ses erreurs et de se comporter en conformité avec le droit international», a-t-il lancé, soulignant que les forces guyaniennes étaient en «alerte totale».
«Le Venezuela a rejeté le droit international, l’État de droit, la justice (...) ainsi que la préservation de la paix et de la sécurité internationales et s’est littéralement déclaré une nation hors-la-loi», a-t-il insisté.
Du côté international, Pékin, allié de Caracas, a demandé aux deux pays de résoudre leur différend «de manière correcte».
«La Chine a toujours respecté la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays», a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du pays.
Pékin «a toujours soutenu le Venezuela et le Guyana pour qu’ils résolvent de manière correcte les questions relatives aux délimitations des frontières», a ajouté M. Wang, car cela répond «aux intérêts des peuples des deux pays et favorise également la stabilité, la coopération et le développement en Amérique latine et dans la région des Caraïbes», a-t-il ajouté.
Pétrole découvert en 2015
Caracas revendique, depuis des décennies, l’Essequibo (parfois appelé Guayana Esequiba), territoire de 160.000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population.
Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana estime, de son côté, que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et a été entérinée en 1899.
La Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire de l’ONU dont le Venezuela ne reconnaît pas la compétence dans cette affaire, avait ordonné vendredi au gouvernement vénézuélien de «s’abstenir de toute action susceptible de modifier la situation» dans l’Essequibo et aux deux parties de «s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre le différend».
La revendication du Venezuela est devenue encore plus brûlante depuis la découverte de pétrole dans l’Essequibo par ExxonMobil en 2015.
Une nouvelle et importante découverte d’or noir a eu lieu le mois dernier dans la région, ajoutant aux réserves du Guyana au moins dix milliards de barils, soit plus que celles du Koweït. Le Guyana dispose des plus importantes réserves de pétrole par habitant au monde.
Le Venezuela possède, pour sa part, les plus importantes réserves prouvées de la planète.
Malo Pinatel, avec AFP
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