Il fut un temps où la tonalité trônait majestueusement sur la scène musicale européenne, élevant ses adeptes au rang de demiurges, loués et honorés ad vitam aeternam. Le grand schisme musical du XXe siècle marqua, toutefois, le divorce irréversible entre la musique d'art européenne et le système tonal. Cette certitude se concrétisa de plus en plus lors des Cours de Darmstadt ou Ferienkurse für Neue Musik (Cours d'été pour la nouvelle musique), véritable source du sérialisme institutionnel, conçus pour renouveler le langage musical, considéré «classique». C'est là, à partir de 1946, que se forge réellement la doxa de la Seconde école de Vienne, tracée et défendue par toute une lignée de compositeurs allant d’Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern, jusqu’à Pierre Boulez, chantre de l'orthodoxie sérialiste la plus rigide, sans oublier Karlheinz Stockhausen, Luigi Nono et Gilbert Amy. Ce cheminement témoigne de la métamorphose musicale et du bouleversement des paradigmes, illustrant une transition remarquable depuis la musique de la Renaissance tardive du XVIe siècle, berceau du système tonal, jusqu’aux aspirations d'après-guerre et l'établissement de l'Ircam, bastion contemporain de l'avant-garde musicale.
La musique évolue, se métamorphose, se dégrade, mais perdure. Il incombe à ceux qui la chérissent d'assurer et d’assumer sa pérennité. L'Académie des beaux-arts, à la fois héritière et gardienne d'une tradition artistique séculaire, œuvre à la défense et à l’illustration du patrimoine musical de la France. Elle se maintient en tant que vigie attentive, à l'œil et à l'oreille vaillants et critiques, sans sombrer dans un académisme stérile ou indiquer le nouveau «nord» de la musique. Elle se pose, toutefois, en trait d'union entre le passé et le futur, rendant hommage aux génies des époques dites «classiques», tout en accompagnant et valorisant la création musicale contemporaine.
Lors d’un entretien exclusif accordé à Ici Beyrouth et mené à Paris, le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, Laurent Petitgirard, revisite la place de la «nouvelle musique» au sein du répertoire artistique occidental. Il partage ses réflexions sur l’évolution de cette dernière, harmonisant subtilement tradition et innovation, systèmes tonal et atonal, musiques classique et contemporaine.
La musique évolue, se métamorphose, se dégrade, mais perdure. Il incombe à ceux qui la chérissent d'assurer et d’assumer sa pérennité. L'Académie des beaux-arts, à la fois héritière et gardienne d'une tradition artistique séculaire, œuvre à la défense et à l’illustration du patrimoine musical de la France. Elle se maintient en tant que vigie attentive, à l'œil et à l'oreille vaillants et critiques, sans sombrer dans un académisme stérile ou indiquer le nouveau «nord» de la musique. Elle se pose, toutefois, en trait d'union entre le passé et le futur, rendant hommage aux génies des époques dites «classiques», tout en accompagnant et valorisant la création musicale contemporaine.
Lors d’un entretien exclusif accordé à Ici Beyrouth et mené à Paris, le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, Laurent Petitgirard, revisite la place de la «nouvelle musique» au sein du répertoire artistique occidental. Il partage ses réflexions sur l’évolution de cette dernière, harmonisant subtilement tradition et innovation, systèmes tonal et atonal, musiques classique et contemporaine.
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