La grève en solidarité avec Gaza observée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est
De nombreux établissements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont répondu présent à l’appel lancé par les forces nationales et islamiques de Cisjordanie pour une grève mondiale, lundi, en solidarité avec Gaza. Cette grève a entraîné une paralysie des transports publics, de l’éducation, du secteur financier et des magasins, selon l’agence de presse palestinienne WAFA.

Sur le terrain, de violents combats continuaient de faire rage lundi à Gaza, où les raids aériens israéliens et les combats se sont intensifiés après des menaces du mouvement islamiste palestinien Hamas de ne pas libérer «vivants», sans négociations, les 13 otages qu’il détient toujours. Pour rappel, dans le cadre de la trêve de sept jours, du 24 novembre au 1er décembre, 105 otages ont été libérés, dont 80 ont été échangés contre 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

De nouvelles frappes ont ainsi visé les villes de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où sont massés des centaines de milliers de civils après avoir fui les combats dans le nord, selon des témoins.

Dans cette partie de la bande, des centaines de milliers de civils sont désormais acculés dans un périmètre exigu à Rafah, près de la frontière fermée avec l’Égypte, une partie d’entre eux contraints de se déplacer plusieurs fois à mesure que les combats s’étendent. Rafah s’est transformée en gigantesque camp de déplacés où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.

Une photo montrant des magasins fermés dans une rue vide de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, dans le cadre de la grève générale en solidarité avec Gaza. (Photo Zain Jaafar / AFP)

Dans ce contexte, le ministère de la Santé à Gaza a fait état de «dizaines» de morts à travers le territoire palestinien, notamment à Khan Younès et à Rafah, dans la ville de Gaza et le camp de réfugiés voisin de Jabaliya, dans le nord, ainsi que dans les camps de Nuseirat et de Maghazi (centre). Toujours selon le ministère, près de 18.000 personnes sont mortes dans les bombardements sur Gaza, en grande majorité des femmes et des moins de 18 ans.


De son côté, l’armée israélienne a fait état lundi de tirs de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui ont provoqué des dégâts et fait un blessé léger à Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv. L’armée a aussi annoncé que 101 soldats étaient morts depuis le début de l’offensive terrestre.

Risque de maladies


Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), des dizaines de milliers de déplacés arrivés à Rafah depuis le 3 décembre «sont confrontés à des conditions désastreuses, dans des lieux surpeuplés, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des abris».

«Des foules attendent pendant des heures autour des centres de distribution de l’aide, les gens ont désespérément besoin de nourriture, d’eau, d’un abri, de soins et de protection», tandis que «l’absence de latrines ajoute aux risques de propagation de maladies», a ajouté l’Ocha.

Depuis le 9 octobre, Israël a imposé un siège total à la bande de Gaza, les approvisionnements en vivres, médicaments et carburant en provenance d'Égypte demeurent nettement insuffisants, selon l’ONU, et rencontrent des difficultés pour être transportés au-delà de Rafah.

Dans le nord, des milliers de déplacés ont aussi installé des tentes autour des locaux de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le secteur d’Al-Rimal, à l’ouest de la ville de Gaza, fuyant les bombardements incessants, selon un correspondant de l’AFP.

Maria Chami, avec AFP
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