Crédit Agricole a annoncé jeudi qu'il n'accorderait plus de financements à de nouveaux projets d'extraction d'énergies fossiles. La banque s'est aussi engagée à réduire de 75% les émissions de CO2 provenant des projets financés dans les secteurs du pétrole et du gaz d'ici à 2030.
C'est la première banque à se lancer après l'accord trouvé à Dubaï par la COP28, appelant le monde à "effectuer une transition hors" des énergies fossiles. Critiquée comme d'autres banques par les ONG pour son soutien financier à ce secteur, Crédit Agricole a saisi l'occasion. elle s'est ainsi engagée jeudi à ne plus financer de nouveau projet d'extraction d'énergies fossiles et à réduire de 75% le CO2 émis par les projets financés sur le pétrole et le gaz d'ici à 2030.
Dans le détail, le groupe s'engage à une "baisse des émissions financées de -75% sur le secteur pétrole et gaz d'ici à 2030 (vs 2020) contre -30% annoncés en 2022". En décembre dernier, Crédit Agricole avait déjà annoncé l'arrêt des financements de nouveaux projets d'extraction de pétrole et précisé certains de ses objectifs climat.
Lucie Pinson, directrice de l'ONG Reclaim Finance, a salué une "cible ambitieuse" sur la baisse des émissions. "Crédit Agricole se tient prêt à devoir faire le ménage au sein de son portefeuille de clients en renonçant à financer ceux qui n'opèrent pas une décarbonation rapide de leurs activités", a-t-elle salué. Cependant, "si le signal est bon et bienvenu, la méthode demeure très incomplète", a mis en garde Mme Pinson. Crédit Agricole risque de fournir de nouveaux services financiers non fléchés aux entreprises qui développent de nouveaux projets d'énergies fossiles, allant à l'encontre de ses propres objectifs."
Dans une enquête du Monde sur les "bombes carbone", les sites d'extraction de pétrole, gaz et charbon super-émetteurs en CO2, Crédit Agricole était, en effet, classée au septième rang des banques apportant un important soutien indirect à ces projets. Cependant, pour les énergéticiens qui ont une activité plus large, comme TotalEnergies ou Engie, la banque examinera les dossiers de financement "au cas par cas", "en tenant compte de leurs engagements dans la transition". Concernant ses financements directs, Crédit Agricole a promis de publier au premier trimestre 2024 le "montant total des projets d'extraction fossile sur lesquels le groupe était déjà engagé".
Des militants pour le climat se donnent la main lors d'une manifestation contre les combustibles fossiles pendant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP28 à Dubaï, le 12 décembre 2023. (Photo par Giuseppe CACACE / AFP)
Sa nouvelle politique climatique fait par ailleurs la part belle au financement des énergies renouvelables, en ligne avec l'accord de Dubaï qui appelle à "tripler leurs capacités" au "niveau mondial" d'ici à 2030. La banque s'engage ainsi à tripler les "financements annuels en France" sur "les énergies renouvelables entre 2020 et 2030". Elle promet d'allouer "un milliard d'euros" pour "accompagner les énergéticiens dans le financement de leurs projets de production d'énergies renouvelables, d'infrastructures bas-carbone, de technologies propres et de projets d'efficacité énergétique".
"Les débats qui ont eu lieu à la COP28 l'ont durement rappelé: l'accélération de l'investissement et du financement dans les énergies bas-carbone est impératif pour contribuer efficacement à l'urgence de la transition énergétique", affirme le groupe dans son communiqué.
La banque a par ailleurs dévoilé des objectifs climatiques pour cinq nouveaux secteurs: transport maritime, aviation, acier, immobilier résidentiel et agriculture.
Plusieurs banques ont mis à jour pendant la COP28 leur politique climatique: BNP Paribas a annoncé fin novembre qu'elle ne financerait plus le charbon métallurgique et Société Générale avait précisé peu auparavant des engagements pris en septembre, en ajoutant un volet sur la décarbonation du secteur de l'immobilier commercial.
Maria Chami, avec AFP
C'est la première banque à se lancer après l'accord trouvé à Dubaï par la COP28, appelant le monde à "effectuer une transition hors" des énergies fossiles. Critiquée comme d'autres banques par les ONG pour son soutien financier à ce secteur, Crédit Agricole a saisi l'occasion. elle s'est ainsi engagée jeudi à ne plus financer de nouveau projet d'extraction d'énergies fossiles et à réduire de 75% le CO2 émis par les projets financés sur le pétrole et le gaz d'ici à 2030.
Dans le détail, le groupe s'engage à une "baisse des émissions financées de -75% sur le secteur pétrole et gaz d'ici à 2030 (vs 2020) contre -30% annoncés en 2022". En décembre dernier, Crédit Agricole avait déjà annoncé l'arrêt des financements de nouveaux projets d'extraction de pétrole et précisé certains de ses objectifs climat.
Lucie Pinson, directrice de l'ONG Reclaim Finance, a salué une "cible ambitieuse" sur la baisse des émissions. "Crédit Agricole se tient prêt à devoir faire le ménage au sein de son portefeuille de clients en renonçant à financer ceux qui n'opèrent pas une décarbonation rapide de leurs activités", a-t-elle salué. Cependant, "si le signal est bon et bienvenu, la méthode demeure très incomplète", a mis en garde Mme Pinson. Crédit Agricole risque de fournir de nouveaux services financiers non fléchés aux entreprises qui développent de nouveaux projets d'énergies fossiles, allant à l'encontre de ses propres objectifs."
Dans une enquête du Monde sur les "bombes carbone", les sites d'extraction de pétrole, gaz et charbon super-émetteurs en CO2, Crédit Agricole était, en effet, classée au septième rang des banques apportant un important soutien indirect à ces projets. Cependant, pour les énergéticiens qui ont une activité plus large, comme TotalEnergies ou Engie, la banque examinera les dossiers de financement "au cas par cas", "en tenant compte de leurs engagements dans la transition". Concernant ses financements directs, Crédit Agricole a promis de publier au premier trimestre 2024 le "montant total des projets d'extraction fossile sur lesquels le groupe était déjà engagé".
Des militants pour le climat se donnent la main lors d'une manifestation contre les combustibles fossiles pendant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP28 à Dubaï, le 12 décembre 2023. (Photo par Giuseppe CACACE / AFP)
Sa nouvelle politique climatique fait par ailleurs la part belle au financement des énergies renouvelables, en ligne avec l'accord de Dubaï qui appelle à "tripler leurs capacités" au "niveau mondial" d'ici à 2030. La banque s'engage ainsi à tripler les "financements annuels en France" sur "les énergies renouvelables entre 2020 et 2030". Elle promet d'allouer "un milliard d'euros" pour "accompagner les énergéticiens dans le financement de leurs projets de production d'énergies renouvelables, d'infrastructures bas-carbone, de technologies propres et de projets d'efficacité énergétique".
"Les débats qui ont eu lieu à la COP28 l'ont durement rappelé: l'accélération de l'investissement et du financement dans les énergies bas-carbone est impératif pour contribuer efficacement à l'urgence de la transition énergétique", affirme le groupe dans son communiqué.
La banque a par ailleurs dévoilé des objectifs climatiques pour cinq nouveaux secteurs: transport maritime, aviation, acier, immobilier résidentiel et agriculture.
Plusieurs banques ont mis à jour pendant la COP28 leur politique climatique: BNP Paribas a annoncé fin novembre qu'elle ne financerait plus le charbon métallurgique et Société Générale avait précisé peu auparavant des engagements pris en septembre, en ajoutant un volet sur la décarbonation du secteur de l'immobilier commercial.
Maria Chami, avec AFP
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