Dans un contexte où les tensions entre la Russie et l'Ukraine restent vives, Vladimir Poutine se montre confiant quant à l'avenir de son pays. Il évoque la situation militaire et économique, tout en réaffirmant ses objectifs inchangés en Ukraine.,
La Russie "va de l'avant": Vladimir Poutine, ragaillardi par les difficultés de l'Ukraine, a fait part, jeudi, de sa confiance en une victoire, au cours d'une séance durant laquelle il répondait aux questions de la presse et des citoyens, un exercice traditionnel auquel il avait renoncé l'année dernière, une semaine après avoir annoncé son intention de rester au Kremlin.
Confiant qu'en 2024 le temps jouera en sa faveur et que les revers de son armée en 2022 appartiennent au passé, le président russe a affiché sa satisfaction concernant les attaques menées par l'armée russe depuis la fin de la contre-offensive avortée des Ukrainiens.
"Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions", a affirmé M. Poutine, les militaires russes grignotant du terrain depuis plusieurs semaines. Il a néanmoins admis, pour la première fois, que l'Ukraine avait réussi à installer une tête de pont sur la rive du Dniepr occupée dans le sud par la Russie. Selon lui, cet effort est toutefois désespéré.
Il a clairement signifié que ses objectifs étaient inchangés en Ukraine après deux ans de conflit: chasser le pouvoir actuel, qu'il qualifie de nazi, et détruire les capacités militaires de son voisin pro-occidental pour lui imposer une neutralité.
Le président russe a pour la première fois révélé le nombre de soldats russes qui se trouvaient en Ukraine: 617.000, parmi lesquels 244.000 mobilisés. Une force considérable occupant quelque 17 à 18% du territoire ukrainien. Il n'a en revanche pas révélé les pertes de son armée, les États-Unis les évaluant à 315.000 militaires blessés ou morts.
Sur le terrain, l'armée russe a lancé dans la seule nuit de mercredi à jeudi 42 drones contre le sud de l'Ukraine. Les Ukrainiens ont dit en avoir abattu 41, mais l'ampleur de l'attaque illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou.
Mardi, la capitale ukrainienne Kiev avait été visée par dix missiles qui, selon les autorités ukrainiennes, ont tous été neutralisés en vol. Leurs débris ont cependant fait une cinquantaine de blessés en retombant – le bilan le plus lourd dans cette ville depuis des mois.
L'armée ukrainienne a, de son côté, lancé neuf drones explosifs en direction de la Russie dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon le ministère russe de la Défense, tous ont été abattus.
Cette photo prise et diffusée par le service de presse des Forces armées ukrainiennes le 14 décembre 2023 montre un bâtiment résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Odessa (Photo by Handout / Armed Forces of Ukraine / AFP)
Interrogé sur la résistance de l'économie russe face aux sanctions occidentales, M. Poutine s'est aussi montré confiant, évoquant la "forte consolidation de la société russe", la "stabilité du système financier et économique" et "l'augmentation des capacités militaires" de la Russie.
S'il admet que l'inflation, attendue à 7,5-8% à la fin de l'année, est trop élevée et s'il a promis des mesures, le chef de l'État russe s'est avant tout félicité de la croissance prévue de 3,5% en 2023. La Russie continue de vendre assez de ses hydrocarbures pour financer l'effort de guerre. Et l'industrie a été réorientée sur les commandes d'État d'armements et de munitions.
L'économie russe semble ainsi avoir absorbé le choc immédiat des sanctions, mais leurs effets à plus long terme peuvent être dévastateurs, le pays étant coupé de certaines technologies de pointe et de pans entiers du système bancaire international.
Sur le plan diplomatique, Moscou peut aussi se satisfaire de voir les soutiens occidentaux de l'Ukraine se quereller sur la poursuite de leur aide militaire et sur les perspectives d'adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Dernière illustration en date, jeudi, lorsque le Premier ministre Viktor Orban a affirmé en arrivant au sommet européen de Bruxelles que l'UE n'était "pas en position" de lancer des négociations d'adhésion.
"N'offrez pas une victoire" à Vladimir Poutine a, à cet égard, lancé le même jour le président ukrainien Volodymyr Zelensky aux 27 États membres de l'Union européenne, soulignant que l'heure n'est pas à "l'hésitation et aux demi-mesures".
Maria Chami, avec AFP
La Russie "va de l'avant": Vladimir Poutine, ragaillardi par les difficultés de l'Ukraine, a fait part, jeudi, de sa confiance en une victoire, au cours d'une séance durant laquelle il répondait aux questions de la presse et des citoyens, un exercice traditionnel auquel il avait renoncé l'année dernière, une semaine après avoir annoncé son intention de rester au Kremlin.
Confiant qu'en 2024 le temps jouera en sa faveur et que les revers de son armée en 2022 appartiennent au passé, le président russe a affiché sa satisfaction concernant les attaques menées par l'armée russe depuis la fin de la contre-offensive avortée des Ukrainiens.
"Pratiquement sur toute la longueur de la ligne de contact, nos forces armées améliorent leurs positions", a affirmé M. Poutine, les militaires russes grignotant du terrain depuis plusieurs semaines. Il a néanmoins admis, pour la première fois, que l'Ukraine avait réussi à installer une tête de pont sur la rive du Dniepr occupée dans le sud par la Russie. Selon lui, cet effort est toutefois désespéré.
Il a clairement signifié que ses objectifs étaient inchangés en Ukraine après deux ans de conflit: chasser le pouvoir actuel, qu'il qualifie de nazi, et détruire les capacités militaires de son voisin pro-occidental pour lui imposer une neutralité.
Le président russe a pour la première fois révélé le nombre de soldats russes qui se trouvaient en Ukraine: 617.000, parmi lesquels 244.000 mobilisés. Une force considérable occupant quelque 17 à 18% du territoire ukrainien. Il n'a en revanche pas révélé les pertes de son armée, les États-Unis les évaluant à 315.000 militaires blessés ou morts.
Sur le terrain, l'armée russe a lancé dans la seule nuit de mercredi à jeudi 42 drones contre le sud de l'Ukraine. Les Ukrainiens ont dit en avoir abattu 41, mais l'ampleur de l'attaque illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou.
Mardi, la capitale ukrainienne Kiev avait été visée par dix missiles qui, selon les autorités ukrainiennes, ont tous été neutralisés en vol. Leurs débris ont cependant fait une cinquantaine de blessés en retombant – le bilan le plus lourd dans cette ville depuis des mois.
L'armée ukrainienne a, de son côté, lancé neuf drones explosifs en direction de la Russie dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon le ministère russe de la Défense, tous ont été abattus.
Cette photo prise et diffusée par le service de presse des Forces armées ukrainiennes le 14 décembre 2023 montre un bâtiment résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de drone à Odessa (Photo by Handout / Armed Forces of Ukraine / AFP)
Interrogé sur la résistance de l'économie russe face aux sanctions occidentales, M. Poutine s'est aussi montré confiant, évoquant la "forte consolidation de la société russe", la "stabilité du système financier et économique" et "l'augmentation des capacités militaires" de la Russie.
S'il admet que l'inflation, attendue à 7,5-8% à la fin de l'année, est trop élevée et s'il a promis des mesures, le chef de l'État russe s'est avant tout félicité de la croissance prévue de 3,5% en 2023. La Russie continue de vendre assez de ses hydrocarbures pour financer l'effort de guerre. Et l'industrie a été réorientée sur les commandes d'État d'armements et de munitions.
L'économie russe semble ainsi avoir absorbé le choc immédiat des sanctions, mais leurs effets à plus long terme peuvent être dévastateurs, le pays étant coupé de certaines technologies de pointe et de pans entiers du système bancaire international.
Sur le plan diplomatique, Moscou peut aussi se satisfaire de voir les soutiens occidentaux de l'Ukraine se quereller sur la poursuite de leur aide militaire et sur les perspectives d'adhésion de l'Ukraine à l'UE.
Dernière illustration en date, jeudi, lorsque le Premier ministre Viktor Orban a affirmé en arrivant au sommet européen de Bruxelles que l'UE n'était "pas en position" de lancer des négociations d'adhésion.
"N'offrez pas une victoire" à Vladimir Poutine a, à cet égard, lancé le même jour le président ukrainien Volodymyr Zelensky aux 27 États membres de l'Union européenne, soulignant que l'heure n'est pas à "l'hésitation et aux demi-mesures".
Maria Chami, avec AFP
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