©Le patriarche latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa arrive dans la ville biblique de Bethléem en Cisjordanie occupée avant les célébrations de la veille de Noël (selon la tradition occidentale), le 24 décembre 2023. (Photo HAZEM BADER / AFP)
Les habitants de Bethléem qui pleurent la mort de leurs concitoyens à Gaza, n'ont pas le cœur aux festivités de Noël. Cette année, les célébrations et les décorations se font rares dans la ville de naissance du Christ.
Pas de sapin gigantesque, pas de crèche flamboyante, peu de joie. Ce dimanche, un voile de tristesse enveloppe Bethléem, qui se pare habituellement de ses habits de fête à l'occasion de Noël, terni cette année par la guerre dans la bande de Gaza.
Peu de fidèles et de touristes sont attendus au cours de la journée et à la messe de minuit en Cisjordanie occupée qui a vu naître Jésus-Christ; en effet, les touristes ont fui la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.
Les chrétiens palestiniens, eux, n'ont pas le cœur aux célébrations, largement annulées par la municipalité, ne pouvant faire fi du sort de leurs concitoyens assiégés et bombardés à Gaza.
«Ils sont nombreux à mourir pour cette terre... il est très difficile de célébrer alors que notre peuple est en train de mourir», estime Nicole Najjar, étudiante de 18 ans, sur la place de la Mangeoire désertée.
Face à la basilique de la Nativité, une œuvre d'art évoquant le drame de Gaza a été installée, en lieu et place de la crèche grandeur nature et du colossal sapin: Marie et Joseph, statues grises, au milieu d'un fatras de débris et de tôle, derrière des barbelés.
Sur l'immeuble d'à côté, une grande banderole: «Arrêtez le génocide, arrêtez le déplacement, levez le blocus»; «les cloches de Bethléem sonnent pour un cessez-le-feu à Gaza».
Dans le territoire palestinien, gouverné par le Hamas, des chrétiens, dont le nombre est estimé à un petit millier, ont pris refuge dans des églises qui n'ont pas été épargnées par les combats.
La semaine dernière, une mère et sa fille ont été tuées par des tirs israéliens dans l'enceinte de l'église de la Sainte-Famille dans la ville de Gaza, selon le patriarcat. Le pape François a dénoncé des bombardements et des tirs ciblant «des civils sans défense».
«Cette année est différente des autres, elle est faite de tristesse, de chagrin, de destruction, de privation et de perte», se désole Mervat Murra, 50 ans, créatrice de mode à Bethléem.
La parade des scouts, qui réveille habituellement la ville à coups de cornemuses et de tambourins, laisse place à un défilé silencieux. Dans la matinée, un immense drapeau palestinien a été déplié sur la place de la Mangeoire, tenu par des adultes et des enfants, chrétiens et musulmans.
Autour de la place, la famille Giacaman a ouvert son magasin de crèches et autres objets d'art liturgique pour la première fois depuis le 8 octobre. «Personne ne viendra, on a ouvert parce qu'il le faut, c'est Noël», dit Amir Giacaman, 29 ans. «Pendant le Covid, on a eu deux mauvaises années, mais ce n'est rien comparé à ça.»
«Nous n'avons pas le cœur aux célébrations, alors que Gaza est en train de vivre un génocide. Même ici, en Cisjordanie, nous pleurons des jeunes gens tués par les Israéliens et d'autres détenus», confie à l'AFP Mitri Raheb, pasteur d'une église luthérienne de Bethléem.
Les hostilités à Gaza ont fait tache d'huile en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 300 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par les forces israéliennes.
«Bethléem a donné Jésus au monde. Il est grand temps que le monde donne la paix à Bethléem et à Gaza.»
Avec AFP
Pas de sapin gigantesque, pas de crèche flamboyante, peu de joie. Ce dimanche, un voile de tristesse enveloppe Bethléem, qui se pare habituellement de ses habits de fête à l'occasion de Noël, terni cette année par la guerre dans la bande de Gaza.
Peu de fidèles et de touristes sont attendus au cours de la journée et à la messe de minuit en Cisjordanie occupée qui a vu naître Jésus-Christ; en effet, les touristes ont fui la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre.
Les chrétiens palestiniens, eux, n'ont pas le cœur aux célébrations, largement annulées par la municipalité, ne pouvant faire fi du sort de leurs concitoyens assiégés et bombardés à Gaza.
«Ils sont nombreux à mourir pour cette terre... il est très difficile de célébrer alors que notre peuple est en train de mourir», estime Nicole Najjar, étudiante de 18 ans, sur la place de la Mangeoire désertée.
Face à la basilique de la Nativité, une œuvre d'art évoquant le drame de Gaza a été installée, en lieu et place de la crèche grandeur nature et du colossal sapin: Marie et Joseph, statues grises, au milieu d'un fatras de débris et de tôle, derrière des barbelés.
Sur l'immeuble d'à côté, une grande banderole: «Arrêtez le génocide, arrêtez le déplacement, levez le blocus»; «les cloches de Bethléem sonnent pour un cessez-le-feu à Gaza».
Dans le territoire palestinien, gouverné par le Hamas, des chrétiens, dont le nombre est estimé à un petit millier, ont pris refuge dans des églises qui n'ont pas été épargnées par les combats.
La semaine dernière, une mère et sa fille ont été tuées par des tirs israéliens dans l'enceinte de l'église de la Sainte-Famille dans la ville de Gaza, selon le patriarcat. Le pape François a dénoncé des bombardements et des tirs ciblant «des civils sans défense».
«Personne ne viendra»
«Cette année est différente des autres, elle est faite de tristesse, de chagrin, de destruction, de privation et de perte», se désole Mervat Murra, 50 ans, créatrice de mode à Bethléem.
La parade des scouts, qui réveille habituellement la ville à coups de cornemuses et de tambourins, laisse place à un défilé silencieux. Dans la matinée, un immense drapeau palestinien a été déplié sur la place de la Mangeoire, tenu par des adultes et des enfants, chrétiens et musulmans.
Autour de la place, la famille Giacaman a ouvert son magasin de crèches et autres objets d'art liturgique pour la première fois depuis le 8 octobre. «Personne ne viendra, on a ouvert parce qu'il le faut, c'est Noël», dit Amir Giacaman, 29 ans. «Pendant le Covid, on a eu deux mauvaises années, mais ce n'est rien comparé à ça.»
«Nous n'avons pas le cœur aux célébrations, alors que Gaza est en train de vivre un génocide. Même ici, en Cisjordanie, nous pleurons des jeunes gens tués par les Israéliens et d'autres détenus», confie à l'AFP Mitri Raheb, pasteur d'une église luthérienne de Bethléem.
Les hostilités à Gaza ont fait tache d'huile en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 300 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par les forces israéliennes.
«Bethléem a donné Jésus au monde. Il est grand temps que le monde donne la paix à Bethléem et à Gaza.»
Avec AFP
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