Les Gazaouis \
Les Palestiniens déplacés endurent une guerre qui s'éternise, la treizième semaine du conflit étant entamée. Alors que les efforts de médiation internationale se poursuivent, les Gazaouis espèrent que cette nouvelle année marquera enfin la fin des hostilités.

Les combats font rage samedi dans la bande de Gaza où les Palestiniens déplacés se trouvent dans un état d'épuisement face à l'offensive incessante de l'armée israélienne contre le Hamas dans ce territoire assiégé. La guerre en est à sa 13ᵉ semaine sans qu'aucune fin ne soit en vue.

De la fumée s'élevait au-dessus de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, visée par des tirs d'artillerie au cours de la nuit, selon un correspondant de l'AFP.

Plus au sud, dans la ville frontalière de Rafah, proche de l'Égypte, de nombreux Gazaouis cherchaient à se mettre à l'abri des bombardements incessants de l'armée israélienne qui traque les combattants du Hamas.

La guerre, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien depuis la bande de Gaza, ne montre aucun signe de répit malgré les pertes civiles qui s'alourdissent chaque jour et les appels internationaux à un cessez-le-feu.
Bilan humain

Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 21.672 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre.

En Israël, l'attaque du 7 octobre a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils. Par ailleurs, 129 otages israéliens restent détenus à Gaza et 167 soldats ont été tués depuis le 27 octobre, date du début de l'offensive terrestre à Gaza.
Combats acharnés

Les opérations militaires se poursuivent dans différents endroits de la bande de Gaza, a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué samedi, au 85e jour de la guerre. "Les troupes se livrent à des combats acharnés (...), frappent les cellules et les infrastructures terroristes, et la Marine israélienne soutient les troupes au sol par des tirs en provenance de la mer", lit-on dans le communiqué.

À Beit Lahia, ville du nord de la bande Gaza, "deux complexes militaires du Hamas ont été démantelés par les soldats", et des dizaines de "terroristes" ont été tués dans la ville de Gaza, selon le communiqué.
Les déplacés gazaouis "totalement épuisés"


"La guerre, ça suffit! Nous sommes totalement épuisés", s'est écriée Oum Louay Abou Khater, une femme de 49 ans qui a fui sa maison à Khan Younès pour se réfugier à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza.

"L'année 2023 a été la pire de ma vie. Ce fut une année de destruction et de dévastation. Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue", affirme Ahmed al-Baz, un habitant de 33 ans. "Nous voulons simplement que la guerre prenne fin et que la nouvelle année commence chez nous avec un cessez-le-feu", poursuit-il.

Les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer, selon l'ONU, continuent d'être confrontés à une situation humanitaire désastreuse. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réitéré vendredi son appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses au sein de la population à Gaza.
Médiation internationale

Les médiateurs internationaux, qui ont négocié une trêve d'une semaine ayant permis fin novembre la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée, poursuivent leurs efforts en vue d'obtenir une nouvelle pause dans les combats.

Selon le site du média américain Axios et le site israélien Ynet, citant des sources israéliennes anonymes, les médiateurs du Qatar ont indiqué à Israël que le Hamas avait "accepté en principe" de reprendre les discussions pour permettre la libération de plus de 40 otages à Gaza en échange d'un cessez-le-feu.

En outre, une délégation du Hamas, arrivée au Caire vendredi pour discuter d'un plan de paix égyptien, devait transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à ce plan visant à mettre fin aux hostilités, ont indiqué des sources proches du mouvement islamiste.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou, quant à lui, a déclaré jeudi aux familles des otages qu'Israël était "en contact" avec les médiateurs égyptiens.
Exportation d'armes américaines

Les États-Unis, proches alliés d'Israël, ont annoncé vendredi avoir "urgemment" approuvé la vente à Israël d'obus de 155 mm et d'autres équipements prélevés dans les stocks de leur armée, pour un montant de 147,5 millions de dollars.

Avec AFP
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