©Photo d'illustration.
Après le retentissant procès de Coblence il y a une dizaine de jours, un nouveau membre du régime syrien se retrouve devant la justice allemande. Il a "vu les services secrets militaires frapper des détenus blessés" mais un médecin syrien jugé en Allemagne pour des tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad a nié, mardi, avoir lui-même commis ces exactions.
Alaa Moussa, arrivé en Allemagne en 2015 où il a exercé la médecine jusqu'à son arrestation en 2020, est jugé à Francfort pour crimes contre l'humanité.
Ce chirurgien de 36 ans doit répondre de 18 cas de torture d'opposants et du meurtre par injection d'un détenu lorsqu'il travaillait dans des hôpitaux militaires.
"J'ai vu les services secrets militaires frapper des détenus blessés. Je ressentais de la compassion pour eux mais je ne pouvais rien dire, sinon cela aurait été moi à la place du détenu", a déclaré l'accusé mardi devant le tribunal.
Relatant son expérience à l'hôpital militaire de la ville syrienne de Homs en 2011, un des bastions de l'opposition au régime syrien, Moussa a décrit le "chaos" qui régnait selon lui à cause de la répression. Certains détenus présentaient des marques de torture ou de coups, a-t-il ajouté.
Aux juges du tribunal régional qui l'entendaient pour la deuxième audience de ce procès, il a cependant affirmé, comme durant l'instruction, n'avoir lui-même commis aucun des sévices dont le parquet l'accuse.
Selon des éléments recueillis par la justice, le médecin aurait porté aux victimes des coups à la tête, au ventre, dans les parties génitales, sur des blessures.
Il lui est reproché d'avoir corrigé une fracture osseuse sans anesthésie, arrosé une plaie avec un désinfectant contenant de l'alcool, avant d'y mettre le feu, brûlé les parties génitales d'un adolescent prisonnier.
"Je n'ai pas fait cela et je n'ai pas vu d'autres le faire", a-t-il assuré aux juges, à propos de ce derniers cas. Mêmes dénégations pour les autres accusations.
M. Moussa, médecin civil, a expliqué n'avoir jamais posé de questions, son supérieur l'ayant prévenu que les services secrets militaires "contrôlaient" l'hôpital.
A au moins une occasion, l'accusé dit avoir vu un patient aux yeux bandés, les mains attachées dans le dos, être battu par des membres des services secrets et du personnel médical militaire de l'hôpital.
"J'avais très peur des services secrets militaires et aussi du personnel médical qui se joignait à eux", a-t-il assuré devant le tribunal. Pour lui, maintenir les prisonniers les yeux bandés pendant les sévices était "inhumain".
Eprouvait-il de la sympathie pour les opposants? Ni lui ni sa famille n'étaient des militants politiques, a répondu M. Moussa. "Mais je n'étais pas non plus un super supporter du régime", a ajouté le médecin qui s'exprime dans un allemand clair.
Les manifestations anti-Assad ont commencé de manière pacifique, a-t-il décrit, mais sont rapidement devenues plus "radicales". "Je suis contre la violence, de quelque côté que ce soit", a-t-il asséné.
Après son arrivée en Allemagne, avec un visa officiel, ce chirurgien orthopédique a exercé dans plusieurs établissements hospitaliers avant d'être reconnu par des réfugiés syriens et arrêté en juin 2020.
Il est jugé en Allemagne au nom du principe de la "compétence universelle". Son procès s'est ouvert le 19 janvier et doit durer plusieurs semaines. Il encourt la prison à vie.
C'est la deuxième fois que l'Allemagne, pionnier dans la poursuite des exactions commises par les autorités syriennes, juge des crimes commis sous le régime de Bachar al-Assad.
La justice allemande avait condamné début janvier un ancien gradé syrien à la prison à vie pour crimes contre l'humanité dans le cadre du premier procès au monde lié aux exactions attribuées au régime de Bachar al-Assad.
Le conflit en Syrie a fait près de 500.000 morts et poussé à l'exil 6,6 millions de personnes. L'Allemagne a accueilli quelque 800.000 réfugiés syriens.
Alaa Moussa, arrivé en Allemagne en 2015 où il a exercé la médecine jusqu'à son arrestation en 2020, est jugé à Francfort pour crimes contre l'humanité.
Ce chirurgien de 36 ans doit répondre de 18 cas de torture d'opposants et du meurtre par injection d'un détenu lorsqu'il travaillait dans des hôpitaux militaires.
"J'ai vu les services secrets militaires frapper des détenus blessés. Je ressentais de la compassion pour eux mais je ne pouvais rien dire, sinon cela aurait été moi à la place du détenu", a déclaré l'accusé mardi devant le tribunal.
Relatant son expérience à l'hôpital militaire de la ville syrienne de Homs en 2011, un des bastions de l'opposition au régime syrien, Moussa a décrit le "chaos" qui régnait selon lui à cause de la répression. Certains détenus présentaient des marques de torture ou de coups, a-t-il ajouté.
Yeux bandés
Aux juges du tribunal régional qui l'entendaient pour la deuxième audience de ce procès, il a cependant affirmé, comme durant l'instruction, n'avoir lui-même commis aucun des sévices dont le parquet l'accuse.
Selon des éléments recueillis par la justice, le médecin aurait porté aux victimes des coups à la tête, au ventre, dans les parties génitales, sur des blessures.
Il lui est reproché d'avoir corrigé une fracture osseuse sans anesthésie, arrosé une plaie avec un désinfectant contenant de l'alcool, avant d'y mettre le feu, brûlé les parties génitales d'un adolescent prisonnier.
"Je n'ai pas fait cela et je n'ai pas vu d'autres le faire", a-t-il assuré aux juges, à propos de ce derniers cas. Mêmes dénégations pour les autres accusations.
M. Moussa, médecin civil, a expliqué n'avoir jamais posé de questions, son supérieur l'ayant prévenu que les services secrets militaires "contrôlaient" l'hôpital.
A au moins une occasion, l'accusé dit avoir vu un patient aux yeux bandés, les mains attachées dans le dos, être battu par des membres des services secrets et du personnel médical militaire de l'hôpital.
"J'avais très peur des services secrets militaires et aussi du personnel médical qui se joignait à eux", a-t-il assuré devant le tribunal. Pour lui, maintenir les prisonniers les yeux bandés pendant les sévices était "inhumain".
"Contre la violence"
Eprouvait-il de la sympathie pour les opposants? Ni lui ni sa famille n'étaient des militants politiques, a répondu M. Moussa. "Mais je n'étais pas non plus un super supporter du régime", a ajouté le médecin qui s'exprime dans un allemand clair.
Les manifestations anti-Assad ont commencé de manière pacifique, a-t-il décrit, mais sont rapidement devenues plus "radicales". "Je suis contre la violence, de quelque côté que ce soit", a-t-il asséné.
Après son arrivée en Allemagne, avec un visa officiel, ce chirurgien orthopédique a exercé dans plusieurs établissements hospitaliers avant d'être reconnu par des réfugiés syriens et arrêté en juin 2020.
Il est jugé en Allemagne au nom du principe de la "compétence universelle". Son procès s'est ouvert le 19 janvier et doit durer plusieurs semaines. Il encourt la prison à vie.
C'est la deuxième fois que l'Allemagne, pionnier dans la poursuite des exactions commises par les autorités syriennes, juge des crimes commis sous le régime de Bachar al-Assad.
La justice allemande avait condamné début janvier un ancien gradé syrien à la prison à vie pour crimes contre l'humanité dans le cadre du premier procès au monde lié aux exactions attribuées au régime de Bachar al-Assad.
Le conflit en Syrie a fait près de 500.000 morts et poussé à l'exil 6,6 millions de personnes. L'Allemagne a accueilli quelque 800.000 réfugiés syriens.
Lire aussi
Commentaires