Suspension de la démolition controversée du site de Marie Curie

La ministre de la Culture française, Rima Abdul Malak, a suspendu vendredi la démolition controversée du Pavillon des Sources à Paris, un bâtiment lié à l’héritage de Marie Curie. Cette décision survient après une vive polémique opposant les partisans du progrès scientifique à ceux de la conservation du patrimoine.
Le Pavillon des Sources, une structure en pierre et en briques de deux étages, fait partie de l’Institut Curie dans le Quartier latin. Fondé par Marie Curie, double lauréate du prix Nobel et première femme à obtenir cette distinction, cet édifice historique est aujourd’hui au cœur d’un débat entre modernisation et conservation.
L’Institut Curie envisage de construire sur le site un nouveau bâtiment de cinq étages, dédié à devenir le premier centre de chimie biologique sur le cancer en Europe. Toutefois, les défenseurs du patrimoine s’opposent à la destruction du Pavillon, le considérant comme un témoignage important de l’œuvre de Marie Curie.
Dans son annonce sur X, Mme Abdul Malak a déclaré avoir discuté avec Thierry Philip, président de l’Institut Curie, pour explorer toutes les alternatives possibles avec les parties concernées, y compris la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau.


Le Pavillon des Sources, selon l’Institut Curie, n’était pas un laboratoire de Marie Curie, mais servait au stockage de déchets radioactifs. Cependant, le musée Curie affirme que la scientifique y a travaillé sur des projets cruciaux durant la Première Guerre mondiale.
Le débat s’est intensifié politiquement lorsque Rachida Dati, cheffe de l’opposition LR du Conseil de Paris, a demandé l’inscription du site au titre des monuments historiques. Stéphane Bern, célèbre défenseur du patrimoine, a également exprimé son opposition à la destruction du Pavillon sur X.
Face à ce dilemme entre préservation de la mémoire et avancement scientifique, Thierry Philip souligne la nécessité de trouver une solution sur la montagne Sainte-Geneviève, tout en reconnaissant la possibilité de trancher le débat en faveur de la science vivante si aucune alternative n’est viable.
Avec AFP
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