©(Photo de Ludovic MARIN/POOL/AFP)
Suite à la démission d'Elisabeth Borne, Gabriel Attal a été nommé Premier ministre de la France par le président Emmanuel Macron. A 3 ans de la fin du mandat présidentiel, il aura à sa charge de réconcilier le gouvernement et le peuple français.
Le populaire ministre de l'Education Gabriel Attal est devenu mardi à 34 ans le plus jeune chef du gouvernement de l'histoire de la République française, le premier ouvertement homosexuel aussi, à l'issue d'un remaniement ministériel censé donner un nouveau souffle à la présidence d'Emmanuel Macron.
"Cher Gabriel Attal, je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j'ai annoncé", dans un esprit de "dépassement et (d')audace", a loué le chef de l'Etat français sur X.
D'abord espérée lundi soir, cette nomination, officialisée par l'Elysée, a mis de très longues heures à intervenir. Un délai qui a alimenté les spéculations sur de possibles résistances internes.
A trois ans de la fin de son second mandat, le chef de l'Etat français se trouve dans une situation délicate face à la percée continue de l'extrême droite dans le pays et en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Depuis sa réélection en 2022, Macron est aussi confronté à un mécontentement croissant qui s'est manifesté lors de l'adoption de la réforme des retraites, et plus récemment d'une loi très controversée sur l'immigration.
Décrit comme "bon élève", ou encore comme "la meilleure incarnation de l'ADN macroniste", Gabriel Attal, entré au gouvernement en 2018 et qui a connu une ascension spectaculaire, s'est finalement imposé à la surprise générale pour succéder à Elisabeth Borne à Matignon, après la démission de cette dernière lundi en fin d'après-midi.
Macroniste de la première heure, le nouveau Premier ministre, qui ne fait pas mystère de son homosexualité, était devenu la personnalité la plus populaire du gouvernement et de la majorité, convainquant un Français sur deux, alors que plus d'un tiers d'entre eux réclamaient sa nomination à Matignon dans une récente étude.
En France, le président fixe en principe les grandes orientations du quinquennat, tandis que son Premier ministre, responsable de la mise en œuvre du programme et de la gestion quotidienne du gouvernement, paie généralement les pots cassés en cas de turbulences.
Après des jours de suspense et des rumeurs persistantes sur un départ imminent, Elisabeth Borne, 62 ans, a finalement dû quitter son poste. Donnée plusieurs fois partante durant ses 20 mois passés à Matignon, elle avait démontré sa résilience en réussissant à faire passer des lois difficiles et en surmontant près d'une trentaine de motions de censure à l'Assemblée.
Le choix de son successeur est loin d'être neutre pour maintenir l'équilibre précaire du camp présidentiel, mis à mal dernièrement par les divisions sur la loi immigration, alors que beaucoup redoutent un nouveau coup de barre à droite de l'exécutif.
Après deux mandats, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027 et un enjeu crucial sera d'empêcher la figure de proue de l'extrême droite, Marine Le Pen, d'accéder à la présidence.
Gabriel Attal, a évoqué à plusieurs reprises, sans tabou, son homosexualité, racontant à la télévision le harcèlement et les injures homophobes qu'il a subis à l'adolescence, une première en France pour un Premier ministre.
Fin 2018, l'avocat Juan Branco, un ancien camarade de classe de l'École Alsacienne, un établissement privé d'excellence à Paris, dévoile dans un livre, "Crépuscule", l'homosexualité du jeune macroniste, tout juste nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale.
L'avocat révèle la relation de Gabriel Attal, alors avec Stéphane Séjourné, ex-conseiller politique d’Emmanuel Macron, aujourd'hui chef du parti présidentiel Renaissance.
Un "outing" forcé que le benjamin du gouvernement assume et dont il parle librement.
Il laisse même entendre, dans les colonnes de Libération, en avril 2019, qu'il ne serait pas contre une gestation pour autrui (GPA) "éthique", pour avoir un enfant, si c'était légal en France. Une mesure à laquelle s'est toujours opposé Emmanuel Macron.
Gabriel Attal garde certains souvenirs amers de son passage à l'École alsacienne, se remémorant en novembre dernier lors d'une émission de la chaîne de télévision TF1, "un déferlement d'insultes et d'injures" homophobes sur les réseaux sociaux.
Il a révélé son homosexualité à son père en 2016, peu avant sa mort.
"Il m’a répondu : C’est maintenant que tu me le dis? J’avais bien compris. J’espère que je serai sorti (de l'hôpital, NDLR) avant la fin de la semaine. Comme ça tu pourras l’inviter au brunch dimanche", raconte-t-il au quotidien Libération. Avant de préciser que ce brunch n'a jamais eu lieu.
Le nouvel occupant de l'hôtel de Matignon n'est toutefois pas militant. "Pour ce qui est de l'homosexualité, j'ai toujours considéré qu'on pouvait l'assumer sans la revendiquer", affirme-t-il au magazine Closer en août 2019. "Je me demande si la porter comme une bannière ne contribuerait pas à en faire un truc anormal".
Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
Le populaire ministre de l'Education Gabriel Attal est devenu mardi à 34 ans le plus jeune chef du gouvernement de l'histoire de la République française, le premier ouvertement homosexuel aussi, à l'issue d'un remaniement ministériel censé donner un nouveau souffle à la présidence d'Emmanuel Macron.
"Cher Gabriel Attal, je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j'ai annoncé", dans un esprit de "dépassement et (d')audace", a loué le chef de l'Etat français sur X.
D'abord espérée lundi soir, cette nomination, officialisée par l'Elysée, a mis de très longues heures à intervenir. Un délai qui a alimenté les spéculations sur de possibles résistances internes.
A trois ans de la fin de son second mandat, le chef de l'Etat français se trouve dans une situation délicate face à la percée continue de l'extrême droite dans le pays et en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Depuis sa réélection en 2022, Macron est aussi confronté à un mécontentement croissant qui s'est manifesté lors de l'adoption de la réforme des retraites, et plus récemment d'une loi très controversée sur l'immigration.
Décrit comme "bon élève", ou encore comme "la meilleure incarnation de l'ADN macroniste", Gabriel Attal, entré au gouvernement en 2018 et qui a connu une ascension spectaculaire, s'est finalement imposé à la surprise générale pour succéder à Elisabeth Borne à Matignon, après la démission de cette dernière lundi en fin d'après-midi.
Équilibre précaire
Macroniste de la première heure, le nouveau Premier ministre, qui ne fait pas mystère de son homosexualité, était devenu la personnalité la plus populaire du gouvernement et de la majorité, convainquant un Français sur deux, alors que plus d'un tiers d'entre eux réclamaient sa nomination à Matignon dans une récente étude.
En France, le président fixe en principe les grandes orientations du quinquennat, tandis que son Premier ministre, responsable de la mise en œuvre du programme et de la gestion quotidienne du gouvernement, paie généralement les pots cassés en cas de turbulences.
Après des jours de suspense et des rumeurs persistantes sur un départ imminent, Elisabeth Borne, 62 ans, a finalement dû quitter son poste. Donnée plusieurs fois partante durant ses 20 mois passés à Matignon, elle avait démontré sa résilience en réussissant à faire passer des lois difficiles et en surmontant près d'une trentaine de motions de censure à l'Assemblée.
Le choix de son successeur est loin d'être neutre pour maintenir l'équilibre précaire du camp présidentiel, mis à mal dernièrement par les divisions sur la loi immigration, alors que beaucoup redoutent un nouveau coup de barre à droite de l'exécutif.
Après deux mandats, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027 et un enjeu crucial sera d'empêcher la figure de proue de l'extrême droite, Marine Le Pen, d'accéder à la présidence.
Gabriel Attal, a évoqué à plusieurs reprises, sans tabou, son homosexualité, racontant à la télévision le harcèlement et les injures homophobes qu'il a subis à l'adolescence, une première en France pour un Premier ministre.
Fin 2018, l'avocat Juan Branco, un ancien camarade de classe de l'École Alsacienne, un établissement privé d'excellence à Paris, dévoile dans un livre, "Crépuscule", l'homosexualité du jeune macroniste, tout juste nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale.
L'avocat révèle la relation de Gabriel Attal, alors avec Stéphane Séjourné, ex-conseiller politique d’Emmanuel Macron, aujourd'hui chef du parti présidentiel Renaissance.
Un "outing" forcé que le benjamin du gouvernement assume et dont il parle librement.
Il laisse même entendre, dans les colonnes de Libération, en avril 2019, qu'il ne serait pas contre une gestation pour autrui (GPA) "éthique", pour avoir un enfant, si c'était légal en France. Une mesure à laquelle s'est toujours opposé Emmanuel Macron.
Gabriel Attal garde certains souvenirs amers de son passage à l'École alsacienne, se remémorant en novembre dernier lors d'une émission de la chaîne de télévision TF1, "un déferlement d'insultes et d'injures" homophobes sur les réseaux sociaux.
Il a révélé son homosexualité à son père en 2016, peu avant sa mort.
"Il m’a répondu : C’est maintenant que tu me le dis? J’avais bien compris. J’espère que je serai sorti (de l'hôpital, NDLR) avant la fin de la semaine. Comme ça tu pourras l’inviter au brunch dimanche", raconte-t-il au quotidien Libération. Avant de préciser que ce brunch n'a jamais eu lieu.
Le nouvel occupant de l'hôtel de Matignon n'est toutefois pas militant. "Pour ce qui est de l'homosexualité, j'ai toujours considéré qu'on pouvait l'assumer sans la revendiquer", affirme-t-il au magazine Closer en août 2019. "Je me demande si la porter comme une bannière ne contribuerait pas à en faire un truc anormal".
Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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