Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a souligné que «la priorité dans ces circonstances est la protection du Liban», assurant «qu’aucun règlement ne devrait se faire au détriment de la souveraineté de l’État». Il a aussi catégoriquement refusé que «Beyrouth soit un lot de consolation (pour le Hezbollah) en échange des frontières».
M. Gemayel s’exprimait, mercredi matin, à l’issue de sa rencontre avec l’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, qu’il a reçu à Saïfi, en présence du membre du bureau politique des Kataëb Joël Bou Abboud, du directeur des relations extérieures au sein du parti, Marwan Abdallah, et de l'avocat Adel Nassar.
Qualifiant sa rencontre avec le diplomate français de «fructueuse», le chef des Kataëb, a fait part devant son hôte «des préoccupations de son parti» concernant les développements dans le sud, déplorant que «le Hezbollah soit le seul interlocuteur des négociations». « Au moment où tout le monde attend une solution» à la confrontation armée entre Israël et le Hezbollah, a-t-il expliqué, «le Liban officiel est aux abonnés absents»!
Pour M. Gemayel, «le Liban est abandonné», et la «priorité est de le protéger ainsi que son peuple». «Ce qui importe c’est «la mise en œuvre de la résolution 1701 pour empêcher toute attaque sur notre territoire, ainsi que de la 1559 qui est une condition fondamentale pour que le Liban recouvre son pouvoir de décision», a-t-il ajouté.
Il a aussi déclaré: «Tout le monde s'intéresse au retour des Palestiniens déplacés de Gaza, alors que personne ne parle des Libanais déplacés à l'intérieur de leur pays et des dizaines de milliers de personnes qui ont été contraintes de quitter leurs villages», déplorant que «le ministère des Affaires étrangères n'aborde pas cette question».
Le chef des Kataëb a, par ailleurs, insisté sur le fait que «seule l'élection d'un président permettrait à l'État d'assumer seul la responsabilité et la gestion de la sécurité du pays et de son peuple». Un président de la République sera «le premier porte-parole et négociateur au nom des Libanais, et donnera la priorité aux intérêts du Liban et des Libanais».
M. Gemayel a ensuite appelé le Hezbollah à faire son choix en devenant «un partenaire» à part entière. «Veut-il rester isolé de l'État et des Libanais et les affronter? Veut-il être dans un état de conflit et de violence permanent et essayer d'exclure les autres, de les contrôler et de se débarrasser des opposants, ou être un partenaire majeur et important?», a-t-il demandé.
Le leader des Kataëb a assuré que son parti sera «à l'affût de tout règlement aux dépens du Liban». «Nous n'accepterons pas que notre pays soit un lot de consolation (…) et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire de l'intérêt du Liban une priorité», conclut M. Gemayel.
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