©(Photo by Alexandr BOGDANOV / AFP)
Au moment où le Kazakhstan traversait des émeutes chaotiques et meurtrières début janvier, l'opposant Asset Abichev était arrêté manu militari à bord d'un bus par la police, qu'il accuse de l'avoir torturé une semaine durant.
Militant d'opposition de longue date, M. Abichev a été arrêté le 4 janvier, quelques heures avant le rassemblement de milliers de personnes dans les rues de la capitale économique, Almaty, point de départ d'une crise sans précédent.
Détenu sans être formellement inculpé et sans possibilité de joindre ses proches, cet homme de 44 ans n'a finalement été relâché qu'une semaine plus tard sans inculpation, son corps plein d'ecchymoses témoignant des violences subies.
Son témoignage à l'AFP et d'autres récits similaires soulèvent des questions sur la version officielle des autorités de ce pays d'Asie centrale, qui ont mis les émeutes sur le compte de "terroristes" et de "bandits" formés à l'étranger, sans toutefois apporter aucune preuve.
Asset Abichev a raconté avoir passé ses trois premières nuits "en otage" au commissariat, y compris celle du 5 janvier, lorsque la police a tiré à balles réelles pour repousser des attaques de protestataires non identifiés.
Il a ensuite été transféré dans un centre de détention où il partageait sa cellule avec sept autres personnes et où, selon ses dires, ils ont été passés à tabac.
"Ils m'ont frappé le torse à coups de poing. Le dos et les bras, à coups de bâton et de crosse de fusil", raconte M. Abichev en montrant les marques violettes, jaunes et vertes sur son corps.
"Avec les jeunes hommes arrêtés les 5 et 6 janvier, (les policiers) n'ont eu aucune pitié: on leur a mis des sacs plastiques sur la tête, on les a jetés au sol, on leur a sauté dessus. Ils avaient des côtes brisées, mais n'ont reçu aucun soin médical", poursuit-il.
Les troubles ont éclaté après une hausse des prix du carburant sur fond de colère face à la corruption et à la baisse du niveau de vie.
Face aux émeutiers, le président Kassym-Jomart Tokaïev a donné l'ordre à la police de "tirer pour tuer" et appelé des troupes russes à la rescousse. Au moins 225 personnes ont été tuées, des milliers blessées et plusieurs autres milliers arrêtées.
Elvira Azimova, émissaire gouvernementale pour les droits humains, a assuré à l'AFP que les violations présumées lors des détentions étaient un "dossier prioritaire", reconnaissant avoir reçu des plaintes pour des tortures.
Elle a toutefois admis ne pas avoir le pouvoir d'"interférer dans les processus judiciaires".
Si la Russie et la Chine ont soutenu la répression des manifestations, le Kirghizstan voisin s'est inquiété de l'arrestation de plusieurs de ses citoyens.
Apparaissant dans les médias depuis un lit d'hôpital à Bichkek, la capitale kirghize, Cholponbek Sydykov a assuré que la police kazakhe lui avait brisé les côtes et cassé les jambes, tout comme à l'un de ses compatriotes.
Un autre Kirghize détenu lors des violences, le musicien Vikram Rouzakhounov, a dit avoir subi de multiples blessures, ajoutant qu'on lui avait ordonné de ne pas s'exprimer publiquement à ce sujet.
Le musicien a été libéré après le scandale suscité par la diffusion, à la télévision kazakhe, de ses "aveux" forcés, une vidéo dans laquelle il apparaissait meurtri et hébété et disait avoir reçu de l'argent pour manifester.
Les circonstances exactes des émeutes au Kazakhstan restant floues, des militants ont créé une base de données pour répertorier les disparus, tués ou détenus, et leurs familles exigent désormais des réponses.
Dans la soirée du 6 janvier, Ierlan Jaguiparov, 49 ans, s'est aventuré dans la rue à Almaty après avoir entendu des coups de feu. Ses proches ne l'ont plus revu vivant.
Son frère Nourlan affirme à l'AFP que Ierlan a téléphoné ce soir-là à un ami pour lui dire qu'il était détenu par la Garde nationale. Après de longues recherches, son frère a retrouvé son cadavre dans une morgue, criblé de balles, les mains menottées et les poignets brisés.
"Nous voulons que les gens sachent qu'il a été tué, qu'il a été torturé et que ses meurtriers sont toujours en liberté", déclare Nourlan Jaguiparov.
Militant d'opposition de longue date, M. Abichev a été arrêté le 4 janvier, quelques heures avant le rassemblement de milliers de personnes dans les rues de la capitale économique, Almaty, point de départ d'une crise sans précédent.
Détenu sans être formellement inculpé et sans possibilité de joindre ses proches, cet homme de 44 ans n'a finalement été relâché qu'une semaine plus tard sans inculpation, son corps plein d'ecchymoses témoignant des violences subies.
Son témoignage à l'AFP et d'autres récits similaires soulèvent des questions sur la version officielle des autorités de ce pays d'Asie centrale, qui ont mis les émeutes sur le compte de "terroristes" et de "bandits" formés à l'étranger, sans toutefois apporter aucune preuve.
Asset Abichev a raconté avoir passé ses trois premières nuits "en otage" au commissariat, y compris celle du 5 janvier, lorsque la police a tiré à balles réelles pour repousser des attaques de protestataires non identifiés.
Il a ensuite été transféré dans un centre de détention où il partageait sa cellule avec sept autres personnes et où, selon ses dires, ils ont été passés à tabac.
"Sans pitié"
"Ils m'ont frappé le torse à coups de poing. Le dos et les bras, à coups de bâton et de crosse de fusil", raconte M. Abichev en montrant les marques violettes, jaunes et vertes sur son corps.
"Avec les jeunes hommes arrêtés les 5 et 6 janvier, (les policiers) n'ont eu aucune pitié: on leur a mis des sacs plastiques sur la tête, on les a jetés au sol, on leur a sauté dessus. Ils avaient des côtes brisées, mais n'ont reçu aucun soin médical", poursuit-il.
Les troubles ont éclaté après une hausse des prix du carburant sur fond de colère face à la corruption et à la baisse du niveau de vie.
Face aux émeutiers, le président Kassym-Jomart Tokaïev a donné l'ordre à la police de "tirer pour tuer" et appelé des troupes russes à la rescousse. Au moins 225 personnes ont été tuées, des milliers blessées et plusieurs autres milliers arrêtées.
Elvira Azimova, émissaire gouvernementale pour les droits humains, a assuré à l'AFP que les violations présumées lors des détentions étaient un "dossier prioritaire", reconnaissant avoir reçu des plaintes pour des tortures.
Elle a toutefois admis ne pas avoir le pouvoir d'"interférer dans les processus judiciaires".
Si la Russie et la Chine ont soutenu la répression des manifestations, le Kirghizstan voisin s'est inquiété de l'arrestation de plusieurs de ses citoyens.
"Tué, torturé"
Apparaissant dans les médias depuis un lit d'hôpital à Bichkek, la capitale kirghize, Cholponbek Sydykov a assuré que la police kazakhe lui avait brisé les côtes et cassé les jambes, tout comme à l'un de ses compatriotes.
Un autre Kirghize détenu lors des violences, le musicien Vikram Rouzakhounov, a dit avoir subi de multiples blessures, ajoutant qu'on lui avait ordonné de ne pas s'exprimer publiquement à ce sujet.
Le musicien a été libéré après le scandale suscité par la diffusion, à la télévision kazakhe, de ses "aveux" forcés, une vidéo dans laquelle il apparaissait meurtri et hébété et disait avoir reçu de l'argent pour manifester.
Les circonstances exactes des émeutes au Kazakhstan restant floues, des militants ont créé une base de données pour répertorier les disparus, tués ou détenus, et leurs familles exigent désormais des réponses.
Dans la soirée du 6 janvier, Ierlan Jaguiparov, 49 ans, s'est aventuré dans la rue à Almaty après avoir entendu des coups de feu. Ses proches ne l'ont plus revu vivant.
Son frère Nourlan affirme à l'AFP que Ierlan a téléphoné ce soir-là à un ami pour lui dire qu'il était détenu par la Garde nationale. Après de longues recherches, son frère a retrouvé son cadavre dans une morgue, criblé de balles, les mains menottées et les poignets brisés.
"Nous voulons que les gens sachent qu'il a été tué, qu'il a été torturé et que ses meurtriers sont toujours en liberté", déclare Nourlan Jaguiparov.
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