Selon plusieurs spécialistes, les cas de grippe signalés au Liban ne sont pas plus nombreux ni plus virulents que d’habitude.
Dans la salle d’attente du cabinet d’un ophtalmologue, une femme se mouche bruyamment. Elle jette son mouchoir dans une poubelle déjà jonchée, se désinfecte les mains, s’essuie les yeux, rajuste son masque et lance à l’adresse des patients qui attendent leur tour: «J’aurais préféré la grippe au H1N1!»
Ce que cette dame ignore, tout comme une grande majorité de la population, c’est que le virus A(H1N1) est un des multiples virus de la grippe. Depuis sa réémergence en 2009, il est devenu celui qui circule le plus durant la saison froide, aux côtés du virus A(H3N2) et de deux autres souches de virus de type B (Victoria et Yamagata). Il s’agit d’ailleurs des quatre souches contenues dans le vaccin antigrippal, administré chaque année avant le début de la saison froide.
Il convient de préciser que les spécialistes distinguent deux types de virus de grippe chez l’homme: les virus de type A qui sont à l’origine des pandémies, comme c’était le cas avec le H1N1, en 2009, et ceux de type B, qui sont moins virulents.
Des chiffres en harmonie avec la saison
«Il n’y a pas plus de cas de grippe que d’habitude», soulignent à Ici Beyrouth deux spécialistes, ayant requis l’anonymat. «Les chiffres sont en harmonie avec la saison. Ce sont les symptômes qui sont gênants, mais la maladie n’est pas plus grave, du moins chez les personnes qui n’ont pas de comorbidités», précisent-ils.
La grippe se traduit principalement par une fièvre, un écoulement nasal, un mal de gorge et/ou de tête, et des douleurs musculaires et articulaires. «En général, ces symptômes disparaissent une semaine après leur apparition», souligne un spécialiste en maladies infectieuses. Chez les personnes présentant des comorbidités, toutefois, comme celles avec un diabète, une hypertension, une insuffisance rénale, une déficience immunitaire, des maladies respiratoires, cardiaques…, les symptômes peuvent s’aggraver, entraînant une hospitalisation.
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près d’un milliard de cas de grippe sont signalés chaque année dans le monde, au nombre desquels 3 à 5 millions de cas sévères, nécessitant une admission à l’hôpital. Toujours selon l’agence onusienne, chaque année 290.000 à 650.000 personnes meurent des suites d’une grippe saisonnière.
Prévention
La vaccination est le seul moyen efficace pour prévenir la grippe. Celui-ci est généralement administré aux mois de septembre et d’octobre, notamment aux personnes à risque, c’est-à-dire les personnes ayant des comorbidités, les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées de plus de 50 ans. Le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies (CDC) recommande la vaccination antigrippale à toute la population, tous âges confondus.
«Il est également possible de se faire vacciner même en janvier», notent les spécialistes, puisque la saison grippale tarde parfois à commencer, comme c’est le cas actuellement. De plus, il est possible de se protéger contre les souches qui n’ont pas encore atteint le pays. Les spécialistes précisent à cet égard que le vaccin protège contre les souches qu’il contient et qui sont généralement les plus virulentes. Donc, même si on est vacciné, il est toujours possible d’attraper une grippe.
Sur le plan personnel, la précaution consiste à se laver les mains fréquemment, notamment après avoir toussé ou éternué, à éternuer dans le creux du coude, à éviter d’embrasser une personne si on est malade et à garder son masque si on est grippé pour éviter de transmettre ses virus aux autres ou si on est à risque.
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