Georges Chakra imprègne de couleurs une cathédrale à Paris
©Crédit photo: georgeschakra.com


«Un hommage de l’extraordinaire au cœur de l’ordinaire.» Telle est l’affirmation du défilé de Georges Chakra, printemps-été 2024. Le 23 janvier 2024, sa collection, imprégnée d’un réalisme onirique, a transformé le défilé de couture en une immersion artistique au sein de la cathédrale américaine, à Paris, capitale de la mode par excellence. 

Le défilé de couture printemps-été 2024 de Georges Chakra a transporté les invités sur un tapis volant, tissé de rêves aux fils chics et harmonieux, conçus par des doigts de magicien. L’accueil chaleureux par l’équipe – ancienne et actuelle – de Georges Chakra est remarquable. Tout comme lui, les personnes qui l’entourent sont affables et humaines. En effet, l’artiste créateur ne se prend pas la tête: «Tout comme le dicton libanais l’atteste: retrouve-moi et ne me donne pas à manger. Comme quoi notre accueil est plus important que ce que l’on peut offrir à quelqu’un. Puisque les gens ont fait l’effort de venir assister au défilé, c’est un plaisir de les recevoir», dit-il.
Le défilé s’est déroulé dans une ambiance imprégnée de concret et de sacré, de mystique et d’affirmation. Sur des airs de musique, les couleurs berçaient les tissus virevoltants et brisaient le silence majestueux de la cathédrale. Les exclamations émerveillées fusaient de l’audience, ponctuées par les pas sûrs et la démarche éthérée des mannequins.


Un défilé de mode dans une cathédrale, une façon de briser les normes, mais aussi peut-être d’afficher une prise de position sur des musiques contemporaines. «L’endroit est merveilleux. Le but est de changer du rituel des défilés en salle. De plus, un défilé de mode dans une cathédrale, à Paris, relève d’un choix conscient pour la bonne cause», affirme Georges Chakra. «J’ai toujours créé des structures architecturales un peu osées, appartenant aux registres du chic et du classique contemporain», ajoute-t-il. Ainsi, à sa manière d’artiste vénérant le beau, il contribue à «redonner vie» aux églises.
Sur des voix angéliques aux notes vibrantes, les mannequins de Georges Chakra s’aventurent dans les allées de la cathédrale, dans une explosion de charme aux tonalités harmonieuses. Un moment émouvant que ce défilé de mode d’un talentueux créateur libanais qui garde le sens du détail pointu et le goût du raffinement avec une touche d’extravagance. Un détail, tape-à-l’œil, était présent tout au long du défilé, associé, avec goût, à des robes aux couleurs pastel «porteuses d’espoir, couleurs de l’optimisme et de la vie», parfois habillées de petites étoiles scintillantes; les escarpins rouges. Parfois, ils s’associaient à des ceintures en tissu de la même couleur. Rouge, comme dit Georges Chakra, qui porte aussi des lunettes à la monture rouge, comme «un rappel poignant de la région d’où l’on vient». Rouge passion, rouge sang, rouge rebelle. Ce sont ces mêmes souliers rouges que portait la fille dans une légende relatée par la psychanalyste Clarissa Pinkola Estés dans son livre Femmes qui courent avec les loups. Ce rouge est bel et bien le symbole de la femme sauvage contemporaine, qui s’affirme et défie, la tête haute, sa destinée. Le défilé de Georges Chakra est une oasis artistique au beau milieu du tourbillon effréné du monde.
Marie-Christine Tayah
Instagram:
Commentaires
  • Aucun commentaire