Gaza \
©Des Palestiniens fuient Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 2 février 2024, au milieu des batailles en cours entre Israël et le groupe militant du Hamas. (Photo Mahmud Hams / AFP)
Alors que les affrontements continuent de faire rage à Gaza en ce 119e jour de guerre, des milliers de Palestiniens fuient les combats, tandis que plus d'un million se sont réfugiés à Rafah, en attendant l'établissement d'une seconde trêve toujours en négociation.

Des milliers de Palestiniens ont continué de fuir à pied ou entassés sur des charrettes les combats meurtriers entre l'armée israélienne et le Hamas vendredi dans la bande de Gaza, le médiateur qatari faisant état de signes indiquant la possibilité d'une nouvelle trêve.

Le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas a fait état de 112 morts en 24 heures à travers la bande de Gaza, assiégée par Israël et en grande partie détruite après presque quatre mois de guerre.

Des raids israéliens, selon des témoins, ont visé le centre et le sud de Gaza, surtout Khan Younès, la deuxième ville du territoire palestinien transformée en champ de ruines et désormais l'épicentre de la bataille.

Plus de 1,3 million des quelque 2,4 millions habitants de Gaza sont à présent réfugiés à Rafah, à quelques kilomètres au sud de Khan Younès, coincés contre la frontière fermée avec l'Égypte, menacés en plein hiver par la famine et les épidémies, selon l'ONU.
"Usine à désespoir"

Après avoir qualifié la bande de Gaza d'"enfer sur terre", l'ONU a affirmé que Rafah était devenue une "usine à désespoir", tandis que l'Unicef a souligné qu'"au moins 17.000 enfants sont "non accompagnés ou séparés" de leur famille dans ce territoire surpeuplé de 362 km2.

Au total, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, selon Israël; 132 otages sont toujours retenus à Gaza, parmi eux 27 ont été déclarés morts par l'armée.

En riposte, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et a lancé une offensive militaire qui a fait 27.131 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.
Une seconde trêve incertaine

Alors que la guerre ne connaît aucun répit, la diplomatie tente d'imposer une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages israéliens en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël.


Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Égypte pour discuter d'une proposition élaborée lors d'une récente réunion à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d'aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

Cette proposition a été "approuvée par la partie israélienne", a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari.

"Nous avons maintenant une première confirmation positive du Hamas", a-t-il ajouté, exprimant l'espoir que "dans les deux prochaines semaines, nous serons en mesure de partager de bonnes nouvelles".

Cependant, une source proche du Hamas à Gaza a rejeté ces propos, affirmant à l'AFP que la déclaration du Qatar était "précipitée et fausse".
Nouvelles sanctions américaines contre l'Iran

Le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions à l’Iran ce vendredi 2 février. Celles-ci concernent plusieurs entreprises basées en Iran et à Hong-Kong qui auraient fourni les programmes de missiles balistiques et de drones de Téhéran ayant notamment servi dans l’attaque qui a tué trois soldats américains à la frontière syro-jordanienne.
Un conseiller militaire iranien tué dans une frappe israélienne

L’un des conseillers des Gardiens de la révolution, Saïd Alidadi, a été tué, selon l’agence iranienne Mehr, dans une frappe israélienne menée en Syrie vendredi à l’aube. "Au moins trois combattants de groupes pro-iraniens alliés au régime syrien, incluant un Iranien et un Irakien", ont été tués dans cette frappe qui a visé "un site relevant du Hezbollah au sud de Damas", selon l’Observatoire syriens des droits de l’homme (OSDH).
Blinken et Séjourné au Moyen-Orient

Dans ce contexte d'efforts diplomatiques accrus, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu dans les prochains jours au Moyen-Orient. Son homologue français Stéphane Séjourné s'y rend de samedi à mardi.

Vendredi, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a averti que son pays répondrait "fermement" à toute attaque éventuelle des États-Unis qui ont menacé de riposter à une frappe imputée par Washington à un groupe pro-Iran, qui a tué le 28 janvier trois de leurs soldats en Jordanie.
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