Après sa première en France en juin 2023, La Nuit du verre d'eau de Carlos Chahine sera projeté dans les salles libanaises à partir du 17 février 2024. Ce film réunit de grands acteurs français et libanais, parmi lesquels Nathalie Baye, Marilyne Naaman, Antoine Merheb Harb, Pierre Rochefort, Talal Jurdi, Ahmad Kaabour, Christine Choueiri, Joy Hallak et Rubis Ramadan.
La Nuit du verre d'eau de Carlos Chahine nous plonge dans l'histoire du Liban de 1958. Trois sœurs issues de la haute société chrétienne passent leurs vacances dans la montagne libanaise. La quiétude villageoise est troublée par les bruits lointains d'une révolution qui gronde à Beyrouth et par l'arrivée de deux vacanciers français. Cependant, c'est de l'intérieur même de la famille que viendra le bouleversement le plus profond.
Le film est une invitation à découvrir la splendeur naturelle des paysages libanais mais aussi la rudesse intrinsèque des Libanais eux-mêmes. Au cœur de cette œuvre de Carlos Chahine, se trouvent les femmes, reflet d'une société et d'un pays fragmenté. Elles maintiennent les apparences tout en permettant au spectateur de percevoir leurs vulnérabilités et leurs aspirations... Sauraient-elles défier leur destin?
Pour le réalisateur, «projeter le film au Liban constitue la véritable concrétisation de plusieurs années de travail. Il est vrai que je réside en France, mais ce film, je l'ai écrit, conçu et réalisé pour le public libanais, avec lequel je partage un passé et une histoire communs.» Il lui est néanmoins difficile de prédire si les femmes libanaises s'identifieront ou non aux trois sœurs de son film: «Il m'est ardu d'imaginer si les femmes libanaises vont s'identifier ou non aux trois sœurs de mon film. Je pense que chacune réagira selon son vécu et ce qu'il lui est permis de penser ou de rêver pour elle-même. Le poids des traditions est encore, en dépit de tout, très lourd.»
Concernant son expérience dans l'analyse de la psychologie féminine pour la direction d'acteurs, il déclare: «Pour 'décortiquer' la psychologie féminine, il me suffisait d'observer attentivement pour saisir l'abandon et le talent des actrices exceptionnelles avec lesquelles j'ai eu le privilège de travailler. Je tiens à citer particulièrement Marilyne Naamane qui a incarné avec une grande authenticité le personnage de cette héroïne complexe.»
Les acteurs et actrices partagent leur expérience cinématographique. Talal Jurdi ne voit pas cela comme un défi, mais plutôt comme une exploration, comme il le répète souvent: «Ce n'est pas une question de défi, mais plutôt une nouvelle expérience ou aventure qui contribue à mon développement en tant qu'acteur travaillant avec un nouveau réalisateur, un scénario différent en termes d'histoire, de dialogues et de personnage. J'ai hâte de voir le film car je ne l'ai pas encore vu...»
L'actrice Christine Choueiri s'est investie corps et âme dans cette aventure: «La décision était facile, honnêtement, une très belle histoire, un casting remarquable et l'envie de travailler avec Carlos Chahine, un réalisateur très sensible. Le tournage reste un souvenir superbe car nous avons filmé dans des régions et des lieux magnifiques avec une équipe de production professionnelle et dans une ambiance d'amitié et de jovialité, tout en étant très rigoureux dans le travail.»
Rubis Ramadan déclare: «Le caractère révolté de Nada, qui est fermement attachée à la justice et à l'égalité, est le point commun par excellence qui la relie à ma personnalité. Nada n'hésite pas un instant à élever sa voix et à désobéir à ce avec quoi elle est en désaccord. Nada, selon le scénario de Carlos, me ressemblait à tel point que je n'ai pas trouvé difficile de l'interpréter. Cela aurait pu être moi à cette époque; j'aurais pris les mêmes décisions qu'elle.»
Quant à Marilyne Naaman, elle affirme: «Après plus d’un an, ce qui me reste de Layla, c’est son courage au sein de sa société; prendre une décision… indépendamment du fait que les gens apprécient sa décision ou pas. Elle a pu changer la réalité des choses. Le plus important, c’est qu’elle a pu dire 'non'. C’est un combat qu’elle a mené en mon nom et au nom de toutes les femmes… nous qui hésitons tant avant de pouvoir dire non.» S’adressant aux femmes, elle souligne: «Vous êtes belles, vous êtes fortes. Gardez votre courage de vouloir changer les choses.»
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