Il est clair que le président français Emmanuel Macron veut montrer le rôle de médiateur de la France entre l'Occident et l'Iran dans le dossier du nucléaire iranien tout en affichant un optimisme quant à la réussite des négociations en cours à Vienne. C'est dans ce cadre que le chef de l'Etat a eu un entretien téléphonique samedi avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi, a indiqué l'Elysée dimanche. Macron a insisté sur "la nécessité d'accélérer" pour "aboutir à des progrès" dans les négociations sur le nucléaire. L'appel a par ailleurs "permis d'évoquer les questions régionales et notamment la situation au Liban et la sécurité dans le Golfe", a ajouté la présidence française.
La présidence iranienne a de son côté indiqué, dans un communiqué, que "dans les négociations, la République islamique a prouvé sa volonté et son sérieux pour parvenir à un accord, et tout effort de l'autre partie à cet égard devrait inclure la levée des sanctions, la vérification et une garantie valable".
Vendredi, la France avait estimé que la négociation pouvait "aboutir", alors que les pourparlers entre les Occidentaux et Téhéran à Vienne ont été mis en pause pour que les participants retournent dans leurs capitales respectives pour des consultations et des instructions en vue d'un retour la semaine prochaine. Téhéran a fait état cette semaine de "progrès allant dans la bonne direction" même si "il reste des questions importantes en suspens" qui nécessitent des "décisions politiques de Washington".
Les pourparlers ont repris fin novembre dans la capitale autrichienne après cinq mois d'interruption entre l'Iran et les pays encore parties à l'accord conclu en 2015 (France, Royaume-Uni, Allemagne, Russie, Chine). Ils visent à réintégrer les Etats-Unis, qui se sont retirés du pacte en 2018 et ont rétabli des sanctions économiques contre Téhéran, ainsi qu'à ramener l'Iran au respect de ses engagements. L'accord de 2015 offrait à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange d'une limitation drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU, et de garanties prouvant qu'il ne cherche pas à acquérir la bombe atomique, comme il l'a toujours affirmé.
L'appel entre Emmanuel Macron et Ebrahim Raïssi a par ailleurs "permis d'évoquer les questions régionales et notamment la situation au Liban et la sécurité dans le Golfe", a ajouté la présidence français. A cet égard, Emmanuel Macron a, une nouvelle fois, "condamné fermement les attaques récentes qui ont visé les Emirats arabes unis" et "les deux chefs d'Etat sont convenus de la nécessité de trouver une solution politique au conflit au Yémen".
Le président français a enfin a "exprimé sa préoccupation concernant" la situation du Français Benjamin Brière, condamné à huit ans et huit mois de prison en Iran pour "espionnage" et "propagande" contre le régime. Selon l'Elysée, il a aussi demandé une nouvelle fois "la libération immédiate" de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, réincarcérée à Téhéran.
Avec AFP
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