René Chateau, figure emblématique et controversée du cinéma français, est décédé à l’âge de 84 ans. Son empire de la cassette vidéo et du DVD a marqué une ère, laissant derrière lui un héritage indélébile dans l’industrie cinématographique.
René Chateau, un nom qui résonne avec une certaine nostalgie pour les amoureux du cinéma français, s’est éteint la semaine dernière, à l’âge de 84 ans. Sa disparition a été annoncée mercredi, mettant en lumière la vie et la carrière d’un homme qui, bien que peu connues du grand public, ont marqué le monde du 7e art d’une empreinte indélébile. Grand ami et collaborateur de Jean-Paul Belmondo, René Chateau a construit un véritable empire dans l’univers de la cassette vidéo et du DVD, imposant sa marque dans un secteur en pleine ébullition.
René Chateau était un personnage incontournable dans l’industrie cinématographique française, devenant le plus grand distributeur indépendant de films nationaux, non sans s’attirer de solides inimitiés dans le milieu. Cet homme d’affaires secret et controversé a transformé sa passion pour le cinéma en une carrière florissante, marquée par des choix audacieux et une vision avant-gardiste.
Parmi ses réalisations, il est parvenu à faire découvrir Bruce Lee et le genre du film d’horreur au public français, tout en rendant hommage à James Dean. Il a également transformé son hôtel particulier parisien en un véritable temple du cinéma, accumulant une collection impressionnante d’affiches, de VHS et de DVD. «J’ai fait de ma passion mon métier», confiait-il en 2014 à Vanity Fair, résumant parfaitement son approche de la vie et de sa carrière.
Né le 3 juillet 1939 au Mans, René Chateau a connu une enfance modeste avant de s’évader dans le monde du cinéma dès son plus jeune âge. Son parcours l’a mené du magazine Lui aux côtés de figures emblématiques telles que Jean-Paul Belmondo et Alain Delon, marquant le début d’une illustre carrière. Son partenariat avec Belmondo, en particulier, a défini une époque, les deux hommes accumulant les succès jusqu’à une rupture brutale et totale en 1984.
René Chateau a également marqué le paysage cinématographique en fondant le cinéma Le Hollywood Boulevard à Paris, et en lançant sa propre société d’édition vidéo. Sa collection La Mémoire du cinéma français a joué un rôle crucial dans la préservation du patrimoine cinématographique hexagonal. Son succès avec des films comme Massacre à la tronçonneuse a confirmé son flair pour reconnaître et promouvoir des œuvres qui défiaient les normes de l’époque.
Malgré ses succès, l’année 1984 reste une période sombre pour René Chateau, marquée par la fin de son amitié avec Belmondo et l’assassinat de Gérard Lebovici. «Cette histoire m’a fait énormément de tort. La calomnie, c’est abominable. C’est du napalm», disait-il, soulignant les épreuves qu’il a dû affronter. Dès lors, il s’est retiré de la vie publique, préférant vivre entouré de sa passion pour le cinéma.
Avec AFP
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