©(AFP)
Depuis avril 2023, une guerre civile ravage le Soudan. Des dizaines de milliers de civils ont été tués et des millions d’autres déplacés, notamment au Soudan du Sud, où les camps de réfugiés se multiplient.
Un nouveau camion arrive. Des dizaines de femmes, de vieillards et d’enfants en descendent, les traits tirés. Comme eux, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui les combats au Soudan pour franchir la frontière au Soudan du Sud, où les réfugiés s’entassent dans des camps surchargés.
La ville de Renk se trouve dans la partie septentrionale du Soudan du Sud, à une dizaine de kilomètres du Soudan, ravagé par une guerre qui a éclaté en avril 2023 entre le chef de l’armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, son ancien adjoint et commandant des forces paramilitaires de soutien rapide (FSR).
Des milliers de civils ont été tués, dont entre 10.000 et 15.000 dans une seule ville du Darfour, selon les experts de l’ONU. Près de huit millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont fui leur foyer.
Fatima Mohammed a mis cinq jours pour arriver à Renk. L’enseignante de 33 ans a fui les combats qui faisaient rage à El-Obeid, dans le centre du Soudan, avec son mari et ses cinq enfants.
«La situation était intenable: un jour, nous étions chez nous et les balles entraient dans notre maison. Nous étions coincés entre des tirs croisés dans notre propre rue», relate-t-elle.
Durant le trajet, «l’armée soudanaise et les FSR voulaient nous empêcher de quitter le pays. Ils ont pris tous nos téléphones à un poste de contrôle et une grande partie de notre argent à un autre», dit-elle.
Depuis le début du conflit, quelque 560.000 personnes se sont réfugiées au Soudan du Sud, plus jeune État de la planète et l’un des moins développés, selon les Nations unies, qui estiment qu’environ 1.500 personnes arrivent chaque jour dans les deux centres de transit de Renk gérés par l’ONU, débordés face à cet afflux ininterrompu.
Iman David tient dans les bras son bébé de 10 mois. La jeune femme de 20 ans, d’origine sud-soudanaise et mariée à un Soudanais, attend depuis 7 mois dans le camp après avoir fui les affrontements armés à Khartoum. «J’ai dû laisser mon mari derrière moi (...) il voulait rester dans son pays(...) C’était censé être un court séjour, mais je suis toujours coincée ici», se lamente la jeune femme, qui n’a plus aucune nouvelle de son mari.
Environ 25 millions de personnes – plus de la moitié de la population soudanaise – ont besoin d’aide, dont près de 18 millions sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et environ 3,8 millions d’enfants soudanais de moins de 5 ans souffrent de malnutrition, selon l’ONU.
De nombreux réfugiés attendent depuis des mois de pouvoir rentrer chez eux. D’autres espèrent prendre un bateau dans le port de Renk pour rejoindre la ville de Malakal, dans l’État septentrional du Haut-Nil, qui accueille de nombreux déplacés.
Deux longues files, l’une composée de femmes, d’enfants et de vieillards, l’autre d’hommes, se forment sous une chaleur accablante pour pouvoir monter dans les bateaux, qui font la liaison au moins deux fois par semaine.
Lina Juna, 27 ans, attend son tour avec ses quatre enfants. Elle espère ensuite rejoindre Juba, la capitale sud-soudanaise. «Je n’ai rien à faire à Juba, pas de membres de ma famille ou d’amis, pas d’affaires ou de travail à gérer parce que j’ai passé toute ma vie au Soudan, mais j’espère que Juba sera bien mieux que Khartoum», dit-elle, espérant économiser assez d’argent pour que son mari puisse les rejoindre.
Après plusieurs heures d’attente, Lina Juna parvient à monter dans un bateau, avec quelque 600 autres personnes.
«Aujourd’hui est une bonne journée pour nous», souligne Deng Samson, qui travaille pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), assurant que «certaines semaines, nous avons été complètement dépassés».
Mais il est inquiet: «Nous avons vraiment peur de ce qui se passera lorsque la saison des pluies arrivera, avec les eaux qui monteront du fleuve et perturberont le fonctionnement normal du port.»
Alors qu’une dizaine de bus arrivent chaque jour à Renk, l’ONU tente de mobiliser la communauté internationale. Les Nations unies et leurs partenaires ont lancé, le 7 février, un appel de fonds de 4,1 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents des civils.
Avec AFP
Un nouveau camion arrive. Des dizaines de femmes, de vieillards et d’enfants en descendent, les traits tirés. Comme eux, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui les combats au Soudan pour franchir la frontière au Soudan du Sud, où les réfugiés s’entassent dans des camps surchargés.
La ville de Renk se trouve dans la partie septentrionale du Soudan du Sud, à une dizaine de kilomètres du Soudan, ravagé par une guerre qui a éclaté en avril 2023 entre le chef de l’armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, son ancien adjoint et commandant des forces paramilitaires de soutien rapide (FSR).
Des milliers de civils ont été tués, dont entre 10.000 et 15.000 dans une seule ville du Darfour, selon les experts de l’ONU. Près de huit millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont fui leur foyer.
Fatima Mohammed a mis cinq jours pour arriver à Renk. L’enseignante de 33 ans a fui les combats qui faisaient rage à El-Obeid, dans le centre du Soudan, avec son mari et ses cinq enfants.
«La situation était intenable: un jour, nous étions chez nous et les balles entraient dans notre maison. Nous étions coincés entre des tirs croisés dans notre propre rue», relate-t-elle.
Durant le trajet, «l’armée soudanaise et les FSR voulaient nous empêcher de quitter le pays. Ils ont pris tous nos téléphones à un poste de contrôle et une grande partie de notre argent à un autre», dit-elle.
Depuis le début du conflit, quelque 560.000 personnes se sont réfugiées au Soudan du Sud, plus jeune État de la planète et l’un des moins développés, selon les Nations unies, qui estiment qu’environ 1.500 personnes arrivent chaque jour dans les deux centres de transit de Renk gérés par l’ONU, débordés face à cet afflux ininterrompu.
Iman David tient dans les bras son bébé de 10 mois. La jeune femme de 20 ans, d’origine sud-soudanaise et mariée à un Soudanais, attend depuis 7 mois dans le camp après avoir fui les affrontements armés à Khartoum. «J’ai dû laisser mon mari derrière moi (...) il voulait rester dans son pays(...) C’était censé être un court séjour, mais je suis toujours coincée ici», se lamente la jeune femme, qui n’a plus aucune nouvelle de son mari.
Environ 25 millions de personnes – plus de la moitié de la population soudanaise – ont besoin d’aide, dont près de 18 millions sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et environ 3,8 millions d’enfants soudanais de moins de 5 ans souffrent de malnutrition, selon l’ONU.
De nombreux réfugiés attendent depuis des mois de pouvoir rentrer chez eux. D’autres espèrent prendre un bateau dans le port de Renk pour rejoindre la ville de Malakal, dans l’État septentrional du Haut-Nil, qui accueille de nombreux déplacés.
Deux longues files, l’une composée de femmes, d’enfants et de vieillards, l’autre d’hommes, se forment sous une chaleur accablante pour pouvoir monter dans les bateaux, qui font la liaison au moins deux fois par semaine.
Lina Juna, 27 ans, attend son tour avec ses quatre enfants. Elle espère ensuite rejoindre Juba, la capitale sud-soudanaise. «Je n’ai rien à faire à Juba, pas de membres de ma famille ou d’amis, pas d’affaires ou de travail à gérer parce que j’ai passé toute ma vie au Soudan, mais j’espère que Juba sera bien mieux que Khartoum», dit-elle, espérant économiser assez d’argent pour que son mari puisse les rejoindre.
Après plusieurs heures d’attente, Lina Juna parvient à monter dans un bateau, avec quelque 600 autres personnes.
«Aujourd’hui est une bonne journée pour nous», souligne Deng Samson, qui travaille pour l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), assurant que «certaines semaines, nous avons été complètement dépassés».
Mais il est inquiet: «Nous avons vraiment peur de ce qui se passera lorsque la saison des pluies arrivera, avec les eaux qui monteront du fleuve et perturberont le fonctionnement normal du port.»
Alors qu’une dizaine de bus arrivent chaque jour à Renk, l’ONU tente de mobiliser la communauté internationale. Les Nations unies et leurs partenaires ont lancé, le 7 février, un appel de fonds de 4,1 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires les plus urgents des civils.
Avec AFP
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