En 2024, le taux de chômage dans les pays arabes atteindra les 9,8%
Un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) fait état de la stagnation du marché du travail dans le monde arabe qui reste à la traîne par rapport à la reprise économique. Il préconise des efforts concertés pour intensifier la diversification et créer des opportunités d’emploi dans des secteurs plus flexibles.

Il y est indiqué que «le taux de chômage dans la région devrait atteindre 9,8% en 2024, un taux plus élevé que les niveaux enregistrés avant la pandémie de Covid-19». Selon le rapport, divers facteurs affectent les marchés du travail de la région, tels que la fragmentation, les tensions politiques, l’instabilité et les conflits, les crises économiques, la faiblesse du secteur privé et les pressions démographiques.

D’après le rapport, intitulé «Emploi et perspectives sociales dans les pays arabes – Tendances 2024: Promouvoir la justice sociale à travers une transition juste», le PIB de la région augmentera de 3,5% en 2024, avec une croissance plus rapide dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) que dans les pays non membres. Cependant, la reprise du marché du travail postpandémique est à la traîne par rapport à la reprise économique, et les emplois décents pour une main-d’œuvre croissante restent rares.

En 2023, l’OIT a estimé que 17,5 millions de personnes dans la région étaient en quête d’un emploi, mais n’ont pas pu en trouver, ce qui a entraîné un taux de pénurie d’emploi de 23,7%.


Selon le rapport, de nombreux défis en matière d’emplois dans la région sont dus au fait que les économies ne sont pas en mesure de créer suffisamment de postes de haute qualité. Par conséquent, plus de la moitié des actifs occupent des emplois informels et précaires, sans protection sociale et sans avantages. En 2023, la pauvreté au travail a touché 7,1 millions de travailleurs, soit 12,6% de la main-d’œuvre totale.

À cela s’ajoutent des défis importants du côté de l’offre, parce que des systèmes d’éducation et de développement des compétences ont conduit à une inadéquation entre les compétences que les employeurs recherchent et celles dont les travailleurs ont besoin. Cela a contribué à une hausse du taux de chômage dans la région, même parmi ceux qui ont un niveau d’éducation plus élevé.

Le rapport met également en avant la crise des réfugiés dans la région, «qui pose un défi majeur aux marchés du travail». Ces derniers ont du mal à trouver un emploi dans leur pays d’accueil, parce qu’ils sont en concurrence avec les résidents locaux et beaucoup d’entre eux ont recours au travail informel. De même, l’augmentation des déplacements internes résultant des conflits, de la violence et des catastrophes naturelles constitue une source d’inquiétude.

Toujours d’après le rapport, la région est confrontée aux défis et aux opportunités liés au changement environnemental et climatique. Selon le texte, la région pourrait, avec des politiques vertes appropriées, augmenter son PIB de 200 milliards de dollars et créer 2 millions d’emplois supplémentaires d’ici 2050. Toutefois, cela nécessite la mise en œuvre de politiques et de mesures pour garantir une transition juste.
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