Le Conseil de sécurité de l'ONU était le théâtre, lundi, de la première bataille de la guerre d'Ukraine. Les Etats-Unis et la Russie se sont livrés à une séance d'accusations et de contre accusations lors d'un débat d'une forte intensité. Fort heureusement, les Russes et les Occidentaux continuent de privilégier une issue diplomatique pour éviter un conflit militaire. Un entretien téléphonique aura lieu mardi entre les ministres russe et américain des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, selon Moscou et Washington.
En marge de cette première réunion du Conseil sur la crise autour de l'Ukraine, le président Joe Biden a prévenu dans un communiqué que "si la Russie se détourne de la diplomatie et attaque l'Ukraine, (elle) en portera la responsabilité et subira des conséquences rapides et sévères"
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit à nouveau discuter de l'Ukraine le 17 février lors d'une réunion régulière consacrée aux Accords de Minsk visant à pacifier le Donbass. En ouvrant la session du Conseil, Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, avait jugé qu'il n'y avait "aucune alternative à la diplomatie" dans la crise actuelle autour de l'Ukraine. "Il ne devrait y avoir aucune intervention militaire" pour la régler, a-t-elle ajouté.
Nouvelles sanctions
Etats-Unis et Royaume-Uni ont brandi dimanche la menace de nouvelles sanctions contre la Russie. Londres a indiqué vouloir cibler les intérêts russes "qui intéressent directement le Kremlin". Moscou a répondu lundi en accusant les autorités britanniques de préparer ainsi une "attaque" contre les entreprises russes, promettant une "riposte" le cas échéant. A Washington, des élus ont affirmé que le Congrès était proche d'un accord sur un projet de loi prévoyant de nouvelles sanctions économiques contre la Russie. Parmi l'arsenal de sanctions évoquées, le Royaume-Uni comme les Etats-Unis envisagent de cibler le gazoduc stratégique Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, ou l'accès des Russes aux transactions en dollars, monnaie reine dans les échanges internationaux.
Moscou est accusé depuis fin 2021 d'avoir massé jusqu'à 100000 soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une attaque. La Russie nie tout projet en ce sens, tout en réclamant des garanties écrites pour sa sécurité, dont le rejet d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan et la fin du renforcement militaire de l'Alliance atlantique à l'Est. Cette demande clé a été rejetée par les Etats-Unis dans une réponse écrite à Moscou. Le Kremlin a indiqué réfléchir à sa réaction.
Plusieurs pays occidentaux ont annoncé ces derniers jours l'envoi de nouveaux contingents en Europe orientale. Le Premier ministre britannique Boris Johnson va proposer cette semaine à l'Otan un déploiement de troupes pour répondre à la montée de "l'hostilité russe" envers l'Ukraine. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, son homologue allemande Annalena Baerbock ainsi que le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sont attendus de leur côté cette semaine à Kiev. La ministre canadienne de la Défense Anita Anand, dont le pays fournit une assistance militaire à l'Ukraine, y est arrivée dimanche pour une visite de deux jours. Elle a annoncé le déplacement des troupes militaires canadiennes vers l'ouest de l'Ukraine.
Avec AFP
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