©(Gonzalo FUENTES, AFP)
Les propos du président français, Emmanuel Macron, concernant l'envoi potentiel de troupes en Ukraine ont été tièdement accueillis au sein de l'Union européenne, dont les autres membres ont exclu de faire évoluer leur position en ce sens.
Les États-Unis et les alliés européens de Kiev ont opposé mardi une fin de non-recevoir aux propos du président français, Emmanuel Macron, estimant la veille que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait pas «être exclu».
Le Kremlin, de son côté, a jugé qu’il n’était «absolument pas dans l’intérêt de ces pays» d’envoyer des soldats en Ukraine. Le simple fait d’évoquer cette possibilité constituait «un nouvel élément très important» dans le conflit, a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Interrogé sur le risque d’un conflit direct entre l’Otan et la Russie, en cas de présence militaire en Ukraine, Dmitri Peskov a souligné que «dans ce cas, nous ne devrions pas parler de probabilité, mais d’inévitabilité».
Sans surprise, Kiev s’est à l’inverse félicité des propos de M. Macron. «C’est un bon signe», a confié à l’AFP le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, estimant que ces propos font «passer la discussion à un autre niveau».
Lundi, à Paris, Emmanuel Macron avait reconnu qu’il n’y avait «pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol». «Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre», a-t-il ajouté, disant «assumer» une «ambiguïté stratégique».
M. Macron s’exprimait à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, organisée à la hâte en France en présence de vingt-sept autres pays, à un moment critique pour Kiev, en attente des armes occidentales nécessaires à sa survie.
Cet hypothétique envoi de troupes en Ukraine, sur une base bilatérale, serait lié à des actions identifiées comme prioritaires pour les Européens: cyberdéfense, coproduction d’armement en Ukraine, déminage...
«Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance», a précisé mardi le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné. Donc pas de troupes destinées à combattre directement contre les Russes.
Le Royaume-Uni a d’ailleurs reconnu qu’«un petit nombre» de personnes envoyées par Londres se trouvaient déjà sur place «pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale», selon un porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak. Il a toutefois précisé: «Nous ne prévoyons pas de déploiement à grande échelle.»
«Le président Biden a été clair sur le fait que les États-Unis n’enverront pas de soldats combattre en Ukraine», a déclaré Adrienne Watson, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, ajoutant que le président américain estime que «le chemin de la victoire» passera par une aide militaire pour l’instant bloquée par le Congrès.
Le chancelier allemand Olaf Scholz avait auparavant affirmé, mardi, qu’«aucun soldat» ne serait envoyé en Ukraine par des pays d’Europe ou de l’Otan. «Ce qui a été décidé entre nous dès le début continue à être valide pour l’avenir», à savoir «qu’il n’y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens, ni par les États de l’Otan sur le sol ukrainien».
Côté Royaume-Uni, un porte-parole du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a précisé qu’«un petit nombre» de personnes envoyées par Londres se trouvaient déjà sur place «pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale». «Nous ne prévoyons pas de déploiement à grande échelle», a-t-il ajouté.
Madrid n’est «pas d’accord» avec l’idée de «déployer des troupes européennes en Ukraine», selon la porte-parole de l’exécutif espagnol, Pilar Alegria.
D’autres ardents soutiens européens de Kiev comme la Pologne, la République tchèque, l’Italie et l’Espagne ont également balayé l’hypothèse d’un envoi de troupes en Ukraine.
Ulf Kristersson, Premier ministre de la Suède, a pour sa part fait valoir qu’«il n’y a pas de demande» côté ukrainien pour des troupes au sol. Donc «la question n’est pas d’actualité», a-t-il insisté, sans toutefois exclure cette possibilité à l’avenir.
Budapest, seule capitale parmi les Vingt-sept à avoir maintenu des liens étroits avec Moscou, a sans surprise affiché son opposition à «envoyer des armes ou des soldats en Ukraine» car «il faut mettre fin à la guerre, et non l’approfondir et l’élargir», selon son chef de la diplomatie, Peter Szijjarto.
L’Otan aussi a écarté tout envoi de troupes sur le théâtre des opérations. «L’Otan et les Alliés apportent une aide militaire sans précédent à l’Ukraine. Nous l’avons fait depuis 2014 et nous sommes passés à la vitesse supérieure après l’invasion russe à grande échelle. Mais il n’y a aucun projet de troupes de combat de l’Otan sur le terrain en Ukraine», a dit mardi un responsable de l’Alliance à l’AFP.
Depuis qu’il a reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky mi-février à l’Elysée pour signer un accord de sécurité bilatéral, Emmanuel Macron peint un tableau très sombre des intentions de Vladimir Poutine et tente de se positionner en première ligne de l’appui apporté à Kiev.
Les États-Unis et les alliés européens de Kiev ont opposé mardi une fin de non-recevoir aux propos du président français, Emmanuel Macron, estimant la veille que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait pas «être exclu».
Le Kremlin, de son côté, a jugé qu’il n’était «absolument pas dans l’intérêt de ces pays» d’envoyer des soldats en Ukraine. Le simple fait d’évoquer cette possibilité constituait «un nouvel élément très important» dans le conflit, a ajouté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Interrogé sur le risque d’un conflit direct entre l’Otan et la Russie, en cas de présence militaire en Ukraine, Dmitri Peskov a souligné que «dans ce cas, nous ne devrions pas parler de probabilité, mais d’inévitabilité».
Sans surprise, Kiev s’est à l’inverse félicité des propos de M. Macron. «C’est un bon signe», a confié à l’AFP le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak, estimant que ces propos font «passer la discussion à un autre niveau».
Lundi, à Paris, Emmanuel Macron avait reconnu qu’il n’y avait «pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol». «Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre», a-t-il ajouté, disant «assumer» une «ambiguïté stratégique».
«Sans franchir le seuil de belligérance»
M. Macron s’exprimait à l’issue d’une conférence internationale de soutien à l’Ukraine, organisée à la hâte en France en présence de vingt-sept autres pays, à un moment critique pour Kiev, en attente des armes occidentales nécessaires à sa survie.
Cet hypothétique envoi de troupes en Ukraine, sur une base bilatérale, serait lié à des actions identifiées comme prioritaires pour les Européens: cyberdéfense, coproduction d’armement en Ukraine, déminage...
«Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance», a précisé mardi le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné. Donc pas de troupes destinées à combattre directement contre les Russes.
Le Royaume-Uni a d’ailleurs reconnu qu’«un petit nombre» de personnes envoyées par Londres se trouvaient déjà sur place «pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale», selon un porte-parole du Premier ministre britannique Rishi Sunak. Il a toutefois précisé: «Nous ne prévoyons pas de déploiement à grande échelle.»
«Le président Biden a été clair sur le fait que les États-Unis n’enverront pas de soldats combattre en Ukraine», a déclaré Adrienne Watson, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, ajoutant que le président américain estime que «le chemin de la victoire» passera par une aide militaire pour l’instant bloquée par le Congrès.
Le chancelier allemand Olaf Scholz avait auparavant affirmé, mardi, qu’«aucun soldat» ne serait envoyé en Ukraine par des pays d’Europe ou de l’Otan. «Ce qui a été décidé entre nous dès le début continue à être valide pour l’avenir», à savoir «qu’il n’y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens, ni par les États de l’Otan sur le sol ukrainien».
Côté Royaume-Uni, un porte-parole du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a précisé qu’«un petit nombre» de personnes envoyées par Londres se trouvaient déjà sur place «pour soutenir les forces armées ukrainiennes, notamment en termes de formation médicale». «Nous ne prévoyons pas de déploiement à grande échelle», a-t-il ajouté.
Madrid n’est «pas d’accord» avec l’idée de «déployer des troupes européennes en Ukraine», selon la porte-parole de l’exécutif espagnol, Pilar Alegria.
«Aucun projet» de l’Otan
D’autres ardents soutiens européens de Kiev comme la Pologne, la République tchèque, l’Italie et l’Espagne ont également balayé l’hypothèse d’un envoi de troupes en Ukraine.
Ulf Kristersson, Premier ministre de la Suède, a pour sa part fait valoir qu’«il n’y a pas de demande» côté ukrainien pour des troupes au sol. Donc «la question n’est pas d’actualité», a-t-il insisté, sans toutefois exclure cette possibilité à l’avenir.
Budapest, seule capitale parmi les Vingt-sept à avoir maintenu des liens étroits avec Moscou, a sans surprise affiché son opposition à «envoyer des armes ou des soldats en Ukraine» car «il faut mettre fin à la guerre, et non l’approfondir et l’élargir», selon son chef de la diplomatie, Peter Szijjarto.
L’Otan aussi a écarté tout envoi de troupes sur le théâtre des opérations. «L’Otan et les Alliés apportent une aide militaire sans précédent à l’Ukraine. Nous l’avons fait depuis 2014 et nous sommes passés à la vitesse supérieure après l’invasion russe à grande échelle. Mais il n’y a aucun projet de troupes de combat de l’Otan sur le terrain en Ukraine», a dit mardi un responsable de l’Alliance à l’AFP.
Depuis qu’il a reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky mi-février à l’Elysée pour signer un accord de sécurité bilatéral, Emmanuel Macron peint un tableau très sombre des intentions de Vladimir Poutine et tente de se positionner en première ligne de l’appui apporté à Kiev.
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