©(Photo par Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP)
Les records de températures mondiales depuis neuf mois devraient se poursuivre encore quelques semaines, mais un potentiel retour rapide du phénomène climatique La Niña «pourrait diminuer le risque» que 2024 batte le record absolu de chaleur de 2023, explique à l’AFP Carlo Buontempo, directeur du service Changement climatique de Copernicus (C3S).
Ces températures inédites, qui ne peuvent s’expliquer sans l’effet des gaz à effet de serre, confrontent l’humanité à un climat jamais connu à l’échelle de la civilisation, mais pourtant conforme aux projections des climatologues dont «nous aurions pu tenir davantage compte», souligne M. Buontempo.
Pour lui, plusieurs facteurs expliquent les records de température successifs enregistrés. Au nombre de ceux-ci, «El Niño, le pic du cycle solaire... et les gaz à effet de serre». «Ceux-ci continuent d’augmenter et on serait bien en peine d’expliquer des températures aussi élevées sans l’effet de ces émissions de l’humanité dans l’atmosphère, explique M. Buontempo. D’ailleurs, cet épisode d’El Niño n’a pas été aussi intense que les précédents et néanmoins les températures maximales que nous avons connues ont été notablement plus chaudes. Il est survenu après une longue série de La Niña, qui d’une certaine façon a atténué l’effet des émissions.»
Niveaux élevés des températures
Bien qu’El Niño ait atteint son pic en décembre, les températures restent à des niveaux records. M. Buontempo explique à cet égard, que «le pic des températures mondiales est toujours intervenu après celui d’El Niño». «Les températures de l’océan Pacifique sont en train de baisser et nous attendons une possible transition vers la Niña cet été, certains signes suggérant une transition plus rapide qu’attendue, observe-t-il. L’année 2024 était en route pour être à nouveau très chaude voire une année record, mais ce risque pourrait en réalité diminuer.»
Concernant la barre des 2°C, qui est la limite supérieure de l’accord de Paris, que le monde a dépassé pendant quatre jours d’affilée au mois de février, M. Buontempo note que dans le cadre de l’accord de Paris, «on parle de moyennes sur 20 ans».
«En novembre, c’était la première fois qu’on dépassait le seuil de 2°C sur une seule journée, indique-t-il. Maintenant, c’est une longue série de jours d’affilée.» Mais cela, n’est pas «surprenant», pour le climatologue, qui explique que «le système climatique se réchauffe, ce qui veut dire que les extrêmes de températures seront dépassés plus souvent à l’échelle quotidienne, mensuelle et annuelle». «Les douze derniers mois dépassent pour la première fois 1,5°C sur un an (la limite inférieure de l’accord de Paris, NDLR)», précise-t-il.
Carte du monde montrant les anomalies de température enregistrées en février 2024 par rapport à la moyenne des températures entre 1981 et 2010, selon l’observatoire européen Copernicus . AFP
Dans ce contexte, M. Buontempo affirme que «le climat a basculé en terre inconnue», mais qu’en même temps, cela «est cohérent avec les projections». «Nos données remontent jusqu’en 1940, mais si vous les regardez dans la perspective de ce que nous connaissons des systèmes climatiques passé, notre civilisation n’a jamais eu à faire face à ce climat, constate-t-il. Nos villes, notre culture, notre système de transports, notre système énergétique, rien de tout cela n’a jamais été confronté à un tel climat.»
Et M. Buontempo de poursuivre: «Bien sûr, il y a eu des surprises au cours des derniers mois, des choses dont nous ne savions pas qu’elles allaient se produire si vite ou si fort. Cela dit, les projections du début du siècle pour la température des années 2020 étaient en fait très précises et nous aurions pu en tenir davantage compte.»
À la question de savoir pourquoi les océans dépassent de très loin toutes les températures du passé, le climatologue explique que «la majeure partie de l’énergie additionnelle qui entre dans le système climatique, à cause du déséquilibre entre la quantité d’énergie provenant du soleil et celle que la terre renvoie, est en fait stockée dans les océans». «Dans une large mesure, l’océan a servi de dépôt à l’énergie et le carbone supplémentaires, note-t-il. Or nous savons que ce déséquilibre s’accélère.»
Et M. Buontemp de conclure: «Un niveau de température aussi élevé est remarquable car il indique que cette énergie supplémentaire a un impact direct et mesurable. Nous restons quand même dans le domaine du possible par rapport aux projections d’il y a quelques décennies, au moins pour 2023.»
Julien Mivielle / AFP
Ces températures inédites, qui ne peuvent s’expliquer sans l’effet des gaz à effet de serre, confrontent l’humanité à un climat jamais connu à l’échelle de la civilisation, mais pourtant conforme aux projections des climatologues dont «nous aurions pu tenir davantage compte», souligne M. Buontempo.
Pour lui, plusieurs facteurs expliquent les records de température successifs enregistrés. Au nombre de ceux-ci, «El Niño, le pic du cycle solaire... et les gaz à effet de serre». «Ceux-ci continuent d’augmenter et on serait bien en peine d’expliquer des températures aussi élevées sans l’effet de ces émissions de l’humanité dans l’atmosphère, explique M. Buontempo. D’ailleurs, cet épisode d’El Niño n’a pas été aussi intense que les précédents et néanmoins les températures maximales que nous avons connues ont été notablement plus chaudes. Il est survenu après une longue série de La Niña, qui d’une certaine façon a atténué l’effet des émissions.»
Niveaux élevés des températures
Bien qu’El Niño ait atteint son pic en décembre, les températures restent à des niveaux records. M. Buontempo explique à cet égard, que «le pic des températures mondiales est toujours intervenu après celui d’El Niño». «Les températures de l’océan Pacifique sont en train de baisser et nous attendons une possible transition vers la Niña cet été, certains signes suggérant une transition plus rapide qu’attendue, observe-t-il. L’année 2024 était en route pour être à nouveau très chaude voire une année record, mais ce risque pourrait en réalité diminuer.»
Concernant la barre des 2°C, qui est la limite supérieure de l’accord de Paris, que le monde a dépassé pendant quatre jours d’affilée au mois de février, M. Buontempo note que dans le cadre de l’accord de Paris, «on parle de moyennes sur 20 ans».
«En novembre, c’était la première fois qu’on dépassait le seuil de 2°C sur une seule journée, indique-t-il. Maintenant, c’est une longue série de jours d’affilée.» Mais cela, n’est pas «surprenant», pour le climatologue, qui explique que «le système climatique se réchauffe, ce qui veut dire que les extrêmes de températures seront dépassés plus souvent à l’échelle quotidienne, mensuelle et annuelle». «Les douze derniers mois dépassent pour la première fois 1,5°C sur un an (la limite inférieure de l’accord de Paris, NDLR)», précise-t-il.
Carte du monde montrant les anomalies de température enregistrées en février 2024 par rapport à la moyenne des températures entre 1981 et 2010, selon l’observatoire européen Copernicus . AFP
Dans ce contexte, M. Buontempo affirme que «le climat a basculé en terre inconnue», mais qu’en même temps, cela «est cohérent avec les projections». «Nos données remontent jusqu’en 1940, mais si vous les regardez dans la perspective de ce que nous connaissons des systèmes climatiques passé, notre civilisation n’a jamais eu à faire face à ce climat, constate-t-il. Nos villes, notre culture, notre système de transports, notre système énergétique, rien de tout cela n’a jamais été confronté à un tel climat.»
Et M. Buontempo de poursuivre: «Bien sûr, il y a eu des surprises au cours des derniers mois, des choses dont nous ne savions pas qu’elles allaient se produire si vite ou si fort. Cela dit, les projections du début du siècle pour la température des années 2020 étaient en fait très précises et nous aurions pu en tenir davantage compte.»
À la question de savoir pourquoi les océans dépassent de très loin toutes les températures du passé, le climatologue explique que «la majeure partie de l’énergie additionnelle qui entre dans le système climatique, à cause du déséquilibre entre la quantité d’énergie provenant du soleil et celle que la terre renvoie, est en fait stockée dans les océans». «Dans une large mesure, l’océan a servi de dépôt à l’énergie et le carbone supplémentaires, note-t-il. Or nous savons que ce déséquilibre s’accélère.»
Et M. Buontemp de conclure: «Un niveau de température aussi élevé est remarquable car il indique que cette énergie supplémentaire a un impact direct et mesurable. Nous restons quand même dans le domaine du possible par rapport aux projections d’il y a quelques décennies, au moins pour 2023.»
Julien Mivielle / AFP
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