Dans le contexte des liens étroits entre la Banque centrale du Liban (BDL) et le Trésor américain, Jesse Baker, sous-secrétaire adjoint au Trésor américain pour l’Asie et le Moyen-Orient au Bureau de la lutte contre le financement du terrorisme et les crimes financiers, a entrepris une visite importante à Beyrouth. Après une réunion de deux heures avec le gouverneur par intérim de la BDL, Wassim Mansouri, M. Baker s’est montré satisfait des efforts conjoints entre la BDL, le secteur bancaire libanais et les marchés financiers et monétaires concernant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
La visite officielle de Baker avait pour principal objectif d’examiner les mesures mises en place pour contrecarrer le financement du Hamas. Dans ce contexte, M. Mansouri a souligné que le financement par des moyens légitimes – les banques en premier lieu et les changeurs de monnaie autorisés en second – ne peut en aucun cas se produire. Il a souligné que les banques, en particulier, respectaient strictement les lois internationales et se conformaient à la fois aux sanctions internationales et américaines. Toute violation de ces réglementations entraînerait des répercussions substantielles pour la banque concernée et mettrait en péril ses liens avec les banques correspondantes et sa réputation. De plus, tout transfert financier dirigé vers Gaza, en particulier et la Palestine en général, rencontre deux obstacles majeurs: d’une part, les participants potentiels évitent activement de telles transactions et, d’autre part, le transfert légitime de fonds vers Gaza est entravé par l’absence d’une infrastructure bancaire et d’échange régionale dans le territoire.
D’autre part, Wassim Mansouri a précisé au représentant américain que les opérations de contrebande de fonds en espèces directement du Liban vers le Hamas sont peu probables. Cela est dû à l’absence de frontières géographiques directes entre le Liban et les zones contrôlées par le Hamas, contrairement à la situation entre l’Égypte et la bande de Gaza, ainsi qu’entre la Jordanie et la Cisjordanie.
Il convient de préciser que la visite du représentant du Trésor américain au Liban intervient à la suite d’un rapport du Groupe d’action financière (Gafi), l’organisme chargé d’évaluer la coopération des pays dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce rapport a relevé l’évaluation de la coopération du Liban, y compris celle de la BDL et des banques libanaises, dans leurs efforts, assurant ainsi que le Liban reste à l’abri de tout risque de figurer sur une liste noire potentielle.
Cependant, l’enjeu central réside dans l’évaluation négative que l’institution porte sur la manière dont le système judiciaire libanais gère le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce qui préoccupe particulièrement le Gafi, c’est l’absence de mesures décisives de la part de la justice à l’encontre des groupes armés non autorisés, contribuant ainsi à maintenir le Liban sous étroite surveillance internationale, notamment de la part des États-Unis. Cette situation expose le Liban à d’éventuelles sanctions punitives à tout moment.
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