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- Cisjordanie: le troisième front d’Israël?
Depuis le 7 octobre dernier, l'attention mondiale s'est largement portée sur le double front dans la guerre d’Israël, à savoir Gaza et le Sud-Liban. Cependant, dans cette guerre aux multiples facettes, un troisième front, moins spectaculaire mais tout aussi crucial, a émergé: celui de la Cisjordanie, où il n’y a ni bombardements massifs, ni salves de missile, mais qui est plutôt un théâtre d'opérations des services de renseignements israéliens, orchestrant des opérations coup-de-poing, visant à «éviter une guerre ouverte». Mais quelles sont ces opérations qui sévissent dans l'ombre des projecteurs médiatiques?
En Cisjordanie, depuis le début de l’année, un autre type de conflit a émergé, dont la nature se dissimule derrière une apparence d'opérations policières musclées, qui se manifestent tout d'abord par des incursions militaires ponctuelles mais répétées, orchestrées par les forces armées appuyées de blindés. Ces opérations ciblent les zones urbaines où la concentration des groupes armés palestiniens, affiliés à diverses factions, est la plus significative, telles que Jénine, Naplouse et Tulkarem. Ces interventions engendrent une multitude d'arrestations, accompagnées de l'élimination de responsables grâce à des frappes de drones, parfois en collaboration avec les services de sécurité de l'Autorité palestinienne. La complexité de cette dynamique confère à ce conflit une dimension subtile et insaisissable, se déployant dans les recoins de l'apparence officielle d'opérations de maintien de l'ordre.
Parallèlement, ces opérations poursuivent l'objectif de détruire des infrastructures au sein des camps de déplacés, qualifiés de foyers de «militants». Cette entreprise, tout en visant à neutraliser les éléments considérés comme hostiles, s'expose au risque de bavures et d'excès, engendrant des conséquences tragiques, notamment chez les enfants qui représentent un quart des victimes depuis le 7 octobre 2023. En outre, ces actions s'accompagnent de mesures restrictives de la circulation, exerçant une pression asphyxiante sur la population à l'échelle du territoire. La multiplication des barrages et l'annulation des permis de travail des Palestiniens employés en Israël constituent des entraves supplémentaires, contribuant à une situation précaire qui pèse lourdement sur la vie quotidienne des habitants de la région.
Ce troisième front israélien en Cisjordanie s'inscrit en totale conformité, voire en continuité avec la persistance des conditions d'occupation israélienne, remontant principalement à l'année 1967. Sous le gouvernement d'extrême droite de Benjamin Netanyahou, ce front a été salué pour son bilan de 400 décès palestiniens en Cisjordanie depuis le 7 octobre dernier, considéré comme une réussite dans la neutralisation des prétendus «terroristes» menaçant les implantations israéliennes, où résident plus de 600.000 colons. Certains observateurs avancent l'hypothèse que ces opérations sont orchestrées dans le dessein d'éviter une troisième intifada, une menace que les services de renseignements israéliens commencent à discerner, particulièrement à Jérusalem-Est. Bien que cette stratégie vise indéniablement à éliminer des dirigeants palestiniens de haut rang, ne pourrait-elle pas déclencher un contre-effet et engendrer des conditions propices à une éventuelle révolte? Une telle situation, combinée aux fronts de Gaza et du Liban-Sud, pourrait rapidement devenir intenable pour Israël. Sans compter les violences continues des colons qui profitent de la faiblesse des populations palestiniennes dans le but de prendre le contrôle de plus de terres.
En ce début du jeûne musulman, les regards convergent de plus en plus vers l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et lieu le plus sacré du judaïsme. Il y a trois ans, lors du dernier vendredi du Ramadan, des heurts avaient éclaté après des affrontements initiaux dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est occupée. Ces tensions avaient entraîné des centaines de blessés avant de déboucher sur une guerre de 11 jours entre le Hamas et Israël.
Dans le contexte le plus tendu entre Israël et le Hamas, qu’en sera-t-il du jeûne de cette année?
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