Le talent de Charlie Prince le mène à BIPOD
©Charlie Prince. Photo: Sebastian Bauer

Charlie Prince fera partie de BIPOD 2024, un événement clé dans le domaine de la danse contemporaine qui illuminera les scènes de Beyrouth du 16 au 24 avril.
En 2018, Charlie Prince a reçu le prix de la Fondation Boghossian pour l’excellence en danse et performance, décerné par la Villa Empain à Bruxelles. Doté d’une sensibilité rare, en quête de mouvement, d’émotion et de mots dansés, Charlie Prince a fait ses premiers pas vers la danse alors qu’il étudiait la musique classique au conservatoire de Montréal, où il suivait les cours de composition et de de direction d’orchestre inclus dans le cursus. «Au sein de cette pratique, j’ai découvert la capacité profonde du corps à communiquer la musique, la poésie et l’émotion... et dans ce cas précis, à la communiquer à un autre groupe de musiciens», raconte-t-il. La vision poétique, voire philosophique, de ce corps en scène hantait l’artiste. «J’étais fasciné, voire obsédé par le corps silencieux qui pouvait, par la magie du geste, créer un son, une énergie, une texture immense et cosmique», poursuit-il. C’est ainsi que l’envie le prend de suivre un cours de danse. Il avait 18 ans. Depuis, tout s’est poursuivi à un rythme effréné. Quant aux genres de danse qu’il a pratiqués, il retrace son parcours en danse: «J’ai commencé une formation en ballet classique pendant les trois premières années de mon parcours en danse. Cependant, j’ai vite réalisé que le monde du ballet ne m’interpellait pas au sens esthétique, éthique et artistique. Je ne m’y suis jamais senti à ma place. Je recherchais la possibilité d’une expression plus profonde, de liberté, de chaos et d’imprévisibilité. Je voulais refléter le monde autour de moi. Cela m’a amené à explorer les pratiques d’improvisation et m’a très vite propulsé dans le vaste monde de la danse contemporaine. J’ai travaillé avec des chorégraphes comme Omar Rajeh et Benoît Lachambre, qui ont transformé la façon dont je perçois le potentiel de mon corps en mouvement dans l’espace et, ce faisant, la puissance de mon corps dans ce monde.» Enthousiaste à l’idée de faire partie de la programmation de BIPOD 2024, pour son 20e anniversaire, Charlie Prince fait part de son ressenti: «Dès le début de ma carrière professionnelle de danseur, BIPOD a toujours été ma référence et mon chez-moi.


Omar Rajeh et Mia Habis n’ont jamais manqué de mettre en place une programmation engagée et visionnaire, offrant au public de Beyrouth l’opportunité d’assister à des spectacles de danse contemporaine avant-gardistes et de haute qualité, en provenance du monde entier, tout en offrant aux jeunes artistes libanais d’importantes opportunités de partager leur travail et d’échanger avec des présentateurs et programmateurs internationaux. L’édition de cette année sera spéciale, puisque BIPOD célèbre son 20e anniversaire. C’est un honneur de me produire chez moi, à Beyrouth, et de partager mon solo, The Body Symphonic, qui croise l’idée du concert avec le spectacle de danse, pour visiter des états de corps mythologiques, parfois extrêmes, parfois doux. Je serai accompagné sur scène par le percussionniste allemand virtuose Joss Turnbull.» Quant à la difficulté de se produire sur scène à Beyrouth, l’artiste atteste: «Danser au Liban pour moi est une expérience vulnérable, mais dans cette vulnérabilité existe une force qui, je suis certain, créera une rencontre unique et intime avec le public.» Charlie Prince a la certitude que la danse peut transformer l’humain: «Je crois fermement que la danse peut nous changer. Plus qu’une croyance, c’est quelque chose que j’ai vu et ressenti. La danse est nécessaire, que ce soit pour célébrer, pour faire le deuil, pour oublier et pour se souvenir; c’est une force nécessaire pour réclamer le corps, pour se rappeler que nous sommes vivants, et que malgré tout, nous existons.»
Instagram: @mariechristine.tayah
 
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