Ogero obtient 880 milliards de livres

Le Conseil des ministres a accordé le montant de 880 milliards de livres aux employés d'Ogero, le fournisseur public de téléphonie et d'Internet au Liban, comme revalorisation salariale pendant trois mois. Le syndicat des employés, pour sa part, se veut optimiste, mais maintient son délai du 15 avril accordé au gouvernement pour satisfaire ses revendications.
Comme l’avait annoncé le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, la revalorisation des salaires des employés d'Ogero, le fournisseur public de téléphonie et d’Internet au Liban, a été discutée lors du Conseil des ministres qui s’est réuni jeudi. «Le montant de 880 milliards de livres libanaises pour les trois prochains mois a été approuvé pour une revalorisation en attendant de soumettre une demande de crédit supplémentaire au Parlement», a annoncé M. Corm à Ici Beyrouth.
880 milliards de livres, soit environ 98 millions de dollars, que le gouvernement devrait avoir pour pouvoir dépenser. «Les 880 milliards vont être ponctionnés dans les réserves de l’État», indique le ministre, tout en expliquant que, «comme ces dernières sont en train de fondre, nous allons demander un crédit supplémentaire au Parlement».
Alors que le Liban traverse une crise multidimensionnelle sans précédent depuis 2019, les services publics, notamment le secteur de la téléphonie, sont fortement affectés sans aucune solution en vue. Et pourtant, des réformes structurelles sont demandées à l’État pour sortir la tête de l’eau, notamment la mise en œuvre d’une stratégie budgétaire cohérente.
Pourquoi le gouvernement n’avait-il pas prévu cette augmentation dans le budget pour l’exercice 2024,  approuvé fin janvier par le Parlement?

Selon le ministre des Télécoms, il y a «une différence entre les calculs faits par le ministère des Finances et ceux d’Ogero, parce que le ministère n’a pas pris en compte la loi d’augmentation et de rémunération propre à Ogero en vigueur depuis 1994».  Une erreur donc, selon M. Corm, mais qui affecte le secteur ainsi que ses employés.
Le syndicat se veut positif
Contactée par Ici Beyrouth, la présidente du syndicat des employés d’Ogero, Émilie Nassar, se montre «positive et optimiste». «Nous attendons toutefois de voir les paroles retranscrites sur papier et signées; nous avons reçu beaucoup de promesses en l’air», assure-t-elle avant d’indiquer que le délai du 15 avril accordé au gouvernement pour satisfaire leurs revendications est toujours en vigueur.
Rappelons, dans ce contexte, que les employés d’Ogero, ont observé une grève d’avertissement, les mercredi 3 et jeudi 4 avril, après en avoir observé une première, mercredi dernier, en signe d’appui à leurs revendications salariales. Tous les centres et bureaux étaient fermés et les travaux de maintenance ou de réparation suspendus. Le syndicat a accordé au gouvernement «un délai jusqu’au 15 avril pour satisfaire toutes ses revendications sans exception».
Le syndicat réclame des salaires plus adaptés à la situation économique et déplore les conditions catastrophiques dans lesquelles travaillent les employés. Leurs principales revendications portent sur une revalorisation de leurs salaires et prestations, ainsi qu’une indexation sur le nouveau taux de change du dollar, car leurs salaires actuels, au vu de la dévaluation de la livre, ne représentent plus qu’un très faible pourcentage de leur valeur avant la crise. Même la revalorisation obtenue l’année dernière, à l’issue de la grève ouverte observée le 24 mars 2023, a été supprimée dans le budget pour l’exercice 2024.
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