©DARREN STAPLES / AFP
Si un monde sépare le placide Carlo Ancelotti du tourbillon Pep Guardiola, un pont relie les entraîneurs du Real et de Manchester City: la Ligue des champions, théâtre de leur gloire et de leurs retrouvailles, mardi en quarts de finale aller, à Madrid.
Difficile de faire personnalités plus opposées que le discret et pragmatique «Mister» italien, cheveux blancs brossés et costume noir élégant et le volcanique catalan au crâne rasé, génie tactique en perpétuel mouvement.
Pourtant, un aimant semble les rapprocher inexorablement dans la plus prestigieuse des coupes d’Europe quand il est question de palmarès ou de tirage au sort.
L’affiche entre le Real de «Carletto» et le City de «Pep», ancienne figure historique du Barça rival, s’est déjà jouée en demi-finales des deux précédentes éditions, avec un dénouement différent: qualification de Madrid en 2022, de Manchester en 2023.
Sèchement battu 4-0 lors du dernier duel face à Guardiola, en Angleterre, Ancelotti a une revanche à prendre pour la «belle» qui coïncide, à Santiago-Bernabeu, avec son 200e match sur un banc en Ligue des champions.
Record de victoires en C1
Les entraîneurs vont prolonger en direct un autre match, plus personnel, celui du nombre de matchs gagnés en C1. Avant mardi, l’Italien en compte 114 (en 199 matchs, soit 57%), un chiffre record, contre 109 pour son dauphin espagnol (en 167 matchs, soit 65%).
Côté trophées, Ancelotti conserve la main avec deux titres comme joueur (avec l’AC Milan) et quatre comme coach (Milan et Real), quand Guardiola en compte un (avec le Barça) dans sa première carrière et trois sur un banc (Barcelone et Manchester City).
Les deux monstres sacrés s’admirent mutuellement, partagent le même goût pour la rigueur tactique, mais leur pratique diverge: l’aîné de 64 ans s’adapte à ses joueurs et exploite les vulnérabilités adverses, le benjamin façonne l’équipe à son image, avec la possession pour moteur.
Leurs traits de caractère s’opposent également assez frontalement.
Ancelotti est «très calme et expérimenté. Il observe et étudie, préférant pointer nos erreurs à la mi-temps ou lors d’un arrêt de jeu. Pep, quant à lui, voulait être impliqué en permanence», a résumé Joshua Kimmich, milieu du Bayern Munich, en 2017 auprès du magazine FourFourTwo.
Depuis la ligne de touche, Guardiola recadre, harangue, s’agace ou encourage tour à tour. Il s’invite souvent sur la pelouse, au coup de sifflet final, pour débriefer avec un joueur, gestes énergiques à l’appui.
«Détestez-moi»
«Je le fais pour les caméras, c’est pour mon ego», a-t-il ironisé, mardi dernier, en conférence de presse. «J’essaie toujours de critiquer les joueurs et de leur faire comprendre à quel point ils sont mauvais.»
Contrairement à Ancelotti, l’ancien milieu défensif du Barça n’hésite pas à sortir les crocs face aux médias, surtout lorsqu’il s’agit de défendre ses joueurs. Dans l’intimité du vestiaire, en revanche, c’est une autre histoire.
«Bien sûr, je vous défendrai jusqu’au bout en conférence de presse, mais ici je vais vous dire la vérité», le voit-on ainsi déclarer à ses joueurs dans un extrait de la série documentaire d’Amazon Prime All or Nothing: Manchester City.
«Si vous me détestez, les gars, détestez-moi. Certains d’entre vous jouent mieux quand ils m’en veulent. Entre vous, vous devez être amis, coéquipiers. Avec moi, peu importe. (...) Mais quand l’arbitre siffle le début du match, montrez-moi votre valeur», dit-il.
Ancelotti «a plus de proximité avec les joueurs», avait résumé Thomas Müller, attaquant du Bayern, au moment de le comparer avec Guardiola, «un peu toujours dans son propre monde». L’Espagnol réfléchissait toute la journée à «comment puis-je repositionner mes joueurs de deux ou trois mètres, dans telle ou telle situation de jeu, pour trouver la formule parfaite?» Une folie positive.
Pierre Daccache, avec AFP
Difficile de faire personnalités plus opposées que le discret et pragmatique «Mister» italien, cheveux blancs brossés et costume noir élégant et le volcanique catalan au crâne rasé, génie tactique en perpétuel mouvement.
Pourtant, un aimant semble les rapprocher inexorablement dans la plus prestigieuse des coupes d’Europe quand il est question de palmarès ou de tirage au sort.
L’affiche entre le Real de «Carletto» et le City de «Pep», ancienne figure historique du Barça rival, s’est déjà jouée en demi-finales des deux précédentes éditions, avec un dénouement différent: qualification de Madrid en 2022, de Manchester en 2023.
Sèchement battu 4-0 lors du dernier duel face à Guardiola, en Angleterre, Ancelotti a une revanche à prendre pour la «belle» qui coïncide, à Santiago-Bernabeu, avec son 200e match sur un banc en Ligue des champions.
Record de victoires en C1
Les entraîneurs vont prolonger en direct un autre match, plus personnel, celui du nombre de matchs gagnés en C1. Avant mardi, l’Italien en compte 114 (en 199 matchs, soit 57%), un chiffre record, contre 109 pour son dauphin espagnol (en 167 matchs, soit 65%).
Côté trophées, Ancelotti conserve la main avec deux titres comme joueur (avec l’AC Milan) et quatre comme coach (Milan et Real), quand Guardiola en compte un (avec le Barça) dans sa première carrière et trois sur un banc (Barcelone et Manchester City).
Les deux monstres sacrés s’admirent mutuellement, partagent le même goût pour la rigueur tactique, mais leur pratique diverge: l’aîné de 64 ans s’adapte à ses joueurs et exploite les vulnérabilités adverses, le benjamin façonne l’équipe à son image, avec la possession pour moteur.
Leurs traits de caractère s’opposent également assez frontalement.
Ancelotti est «très calme et expérimenté. Il observe et étudie, préférant pointer nos erreurs à la mi-temps ou lors d’un arrêt de jeu. Pep, quant à lui, voulait être impliqué en permanence», a résumé Joshua Kimmich, milieu du Bayern Munich, en 2017 auprès du magazine FourFourTwo.
Depuis la ligne de touche, Guardiola recadre, harangue, s’agace ou encourage tour à tour. Il s’invite souvent sur la pelouse, au coup de sifflet final, pour débriefer avec un joueur, gestes énergiques à l’appui.
«Détestez-moi»
«Je le fais pour les caméras, c’est pour mon ego», a-t-il ironisé, mardi dernier, en conférence de presse. «J’essaie toujours de critiquer les joueurs et de leur faire comprendre à quel point ils sont mauvais.»
Contrairement à Ancelotti, l’ancien milieu défensif du Barça n’hésite pas à sortir les crocs face aux médias, surtout lorsqu’il s’agit de défendre ses joueurs. Dans l’intimité du vestiaire, en revanche, c’est une autre histoire.
«Bien sûr, je vous défendrai jusqu’au bout en conférence de presse, mais ici je vais vous dire la vérité», le voit-on ainsi déclarer à ses joueurs dans un extrait de la série documentaire d’Amazon Prime All or Nothing: Manchester City.
«Si vous me détestez, les gars, détestez-moi. Certains d’entre vous jouent mieux quand ils m’en veulent. Entre vous, vous devez être amis, coéquipiers. Avec moi, peu importe. (...) Mais quand l’arbitre siffle le début du match, montrez-moi votre valeur», dit-il.
Ancelotti «a plus de proximité avec les joueurs», avait résumé Thomas Müller, attaquant du Bayern, au moment de le comparer avec Guardiola, «un peu toujours dans son propre monde». L’Espagnol réfléchissait toute la journée à «comment puis-je repositionner mes joueurs de deux ou trois mètres, dans telle ou telle situation de jeu, pour trouver la formule parfaite?» Une folie positive.
Pierre Daccache, avec AFP
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