Près d'un siècle après sa dernière exposition publique, le Portrait de Mademoiselle Lieser de Gustav Klimt, longtemps considéré comme perdu, sera mis aux enchères le 24 avril prochain par la maison autrichienne im Kinsky. Cette redécouverte exceptionnelle suscite autant d’enthousiasme que d’interrogations sur le parcours mystérieux de ce chef-d’œuvre dont la valeur est estimée entre 30 et 50 millions d’euros.
Un portrait féminin emblématique du style tardif de Klimt
Réalisé en 1917, un an avant la mort de l’artiste, le Portrait de Mademoiselle Lieser capture avec intensité une jeune femme de la famille Lieser, probablement Margarethe Constance, fille de Silvia et Adolf Lieser, ou Helene ou Annie, filles de Justus Lieser, frère d’Adolf. La jeune fille pose de face, vêtue d’une robe ornée d’une cape bleue parsemée de motifs floraux colorés, se détachant sur un fond rouge brossé de larges traits de pinceau.
Ce portrait inachevé, documenté par une vingtaine de dessins préparatoires réalisés lors des neuf séances de pose mentionnées dans les carnets de l’artiste, témoigne de l’évolution stylistique de Klimt vers la fin de sa carrière. La palette vibrante et les formes épurées marquent une rupture avec les dorures et les ornements de ses œuvres antérieures, tout en conservant la force expressive caractéristique de son art.
L’historien de l’art Hansjörg Krug souligne l’importance de cette période dans la production de Klimt, qui explore de nouvelles voies artistiques tout en restant fidèle à son intérêt pour la représentation de la figure féminine. Le Portrait de Mademoiselle Lieser illustre cette synthèse entre tradition et modernité, entre la sensualité des portraits viennois du début du XXe siècle et l’audace chromatique des avant-gardes.
Une histoire marquée par les zones d’ombre
Malgré la notoriété de Klimt, le Portrait de Mademoiselle Lieser n’était connu que par une unique photographie en noir et blanc prise lors de l’exposition Klimt d’Otto Kallir-Nerenstein à la Neue Galerie de Vienne en 1925. Après cela, l’œuvre a sombré dans l’oubli pendant près d’un siècle, suscitant des spéculations sur sa possible destruction pendant la guerre ou sa disparition dans de mystérieuses circonstances.
Son parcours durant cette période reste énigmatique. Remis inachevé à la famille Lieser après la mort de Klimt, le tableau pourrait avoir été spolié pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs membres de cette famille juive ayant été victimes de la Shoah. La dernière propriétaire connue, Helene Lieser, est décédée en déportation en 1943, laissant planer le doute sur le sort du portrait.
Gustav Klimt La Dame à l’éventail 1917-1918 vendue aux enchères pour 86 millions d’euros en 2023 © Sotheby’s
Ce n’est que dans les années 1960 que le tableau réapparaît discrètement chez ses détenteurs actuels, soulevant des questions légitimes sur sa provenance. En vertu des accords de Washington de 1998 sur la restitution des œuvres d’art confisquées par les nazis, un contrat a été conclu entre les descendants de la famille Lieser et les propriétaires en cas de litige.
La maison im Kinsky, spécialisée dans le modernisme viennois et rompue au traitement des cas de spoliation, affirme qu’aucun élément n’indique une confiscation par les nazis et que l’œuvre ne figure pas sur les listes de restitution. Néanmoins, l’opacité qui entoure le parcours du Portrait de Mademoiselle Lieser pendant plus de trois décennies laisse subsister des zones d’ombre que seule une enquête approfondie pourrait éclaircir.
Une enchère historique pour le marché de l’art européen
L’apparition du Portrait de Mademoiselle Lieser sur le marché constitue un événement aussi rare qu’exceptionnel. Les portraits féminins de Klimt, véritables icônes de la peinture moderne, atteignent régulièrement des sommes record, comme en témoigne la vente de La Dame à l’éventail pour plus de 86 millions d’euros chez Sotheby’s Londres en juin 2023, un montant inédit pour une œuvre vendue aux enchères en Europe.
Bien qu’estimé entre 30 et 50 millions d’euros, ce chef-d’œuvre pourrait grimper jusqu’à 70 millions, selon les experts d’im Kinsky. Une telle enchère serait historique pour l’Autriche et l’Europe centrale, où aucune œuvre d’une telle importance artistique et financière n’a été proposée depuis des décennies.
Avant sa mise aux enchères le 24 avril, le tableau sera dévoilé au public lors d’une tournée d’exposition internationale en Suisse, en Allemagne, au Royaume-Uni et à Hong Kong. L’occasion unique pour les amateurs et les spécialistes de redécouvrir ce joyau méconnu de l’œuvre de Klimt, d’apprécier la maestria de sa touche et l’audace de sa palette et de mesurer l’influence décisive qu’il a exercée sur l’art de son temps.
Au-delà de sa valeur marchande, le Portrait de Mademoiselle Lieser incarne le talent intemporel de Klimt pour saisir l’essence de ses modèles et transcender son époque. Près d’un siècle après sa création, il n’a rien perdu de sa puissance émotionnelle et esthétique, de sa capacité à nous interpeller et à nous émouvoir.
https://youtu.be/WouimHcwQC8?si=g9wuHD0vazWfnpPa
Un portrait féminin emblématique du style tardif de Klimt
Réalisé en 1917, un an avant la mort de l’artiste, le Portrait de Mademoiselle Lieser capture avec intensité une jeune femme de la famille Lieser, probablement Margarethe Constance, fille de Silvia et Adolf Lieser, ou Helene ou Annie, filles de Justus Lieser, frère d’Adolf. La jeune fille pose de face, vêtue d’une robe ornée d’une cape bleue parsemée de motifs floraux colorés, se détachant sur un fond rouge brossé de larges traits de pinceau.
Ce portrait inachevé, documenté par une vingtaine de dessins préparatoires réalisés lors des neuf séances de pose mentionnées dans les carnets de l’artiste, témoigne de l’évolution stylistique de Klimt vers la fin de sa carrière. La palette vibrante et les formes épurées marquent une rupture avec les dorures et les ornements de ses œuvres antérieures, tout en conservant la force expressive caractéristique de son art.
L’historien de l’art Hansjörg Krug souligne l’importance de cette période dans la production de Klimt, qui explore de nouvelles voies artistiques tout en restant fidèle à son intérêt pour la représentation de la figure féminine. Le Portrait de Mademoiselle Lieser illustre cette synthèse entre tradition et modernité, entre la sensualité des portraits viennois du début du XXe siècle et l’audace chromatique des avant-gardes.
Une histoire marquée par les zones d’ombre
Malgré la notoriété de Klimt, le Portrait de Mademoiselle Lieser n’était connu que par une unique photographie en noir et blanc prise lors de l’exposition Klimt d’Otto Kallir-Nerenstein à la Neue Galerie de Vienne en 1925. Après cela, l’œuvre a sombré dans l’oubli pendant près d’un siècle, suscitant des spéculations sur sa possible destruction pendant la guerre ou sa disparition dans de mystérieuses circonstances.
Son parcours durant cette période reste énigmatique. Remis inachevé à la famille Lieser après la mort de Klimt, le tableau pourrait avoir été spolié pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs membres de cette famille juive ayant été victimes de la Shoah. La dernière propriétaire connue, Helene Lieser, est décédée en déportation en 1943, laissant planer le doute sur le sort du portrait.
Gustav Klimt La Dame à l’éventail 1917-1918 vendue aux enchères pour 86 millions d’euros en 2023 © Sotheby’s
Ce n’est que dans les années 1960 que le tableau réapparaît discrètement chez ses détenteurs actuels, soulevant des questions légitimes sur sa provenance. En vertu des accords de Washington de 1998 sur la restitution des œuvres d’art confisquées par les nazis, un contrat a été conclu entre les descendants de la famille Lieser et les propriétaires en cas de litige.
La maison im Kinsky, spécialisée dans le modernisme viennois et rompue au traitement des cas de spoliation, affirme qu’aucun élément n’indique une confiscation par les nazis et que l’œuvre ne figure pas sur les listes de restitution. Néanmoins, l’opacité qui entoure le parcours du Portrait de Mademoiselle Lieser pendant plus de trois décennies laisse subsister des zones d’ombre que seule une enquête approfondie pourrait éclaircir.
Une enchère historique pour le marché de l’art européen
L’apparition du Portrait de Mademoiselle Lieser sur le marché constitue un événement aussi rare qu’exceptionnel. Les portraits féminins de Klimt, véritables icônes de la peinture moderne, atteignent régulièrement des sommes record, comme en témoigne la vente de La Dame à l’éventail pour plus de 86 millions d’euros chez Sotheby’s Londres en juin 2023, un montant inédit pour une œuvre vendue aux enchères en Europe.
Bien qu’estimé entre 30 et 50 millions d’euros, ce chef-d’œuvre pourrait grimper jusqu’à 70 millions, selon les experts d’im Kinsky. Une telle enchère serait historique pour l’Autriche et l’Europe centrale, où aucune œuvre d’une telle importance artistique et financière n’a été proposée depuis des décennies.
Avant sa mise aux enchères le 24 avril, le tableau sera dévoilé au public lors d’une tournée d’exposition internationale en Suisse, en Allemagne, au Royaume-Uni et à Hong Kong. L’occasion unique pour les amateurs et les spécialistes de redécouvrir ce joyau méconnu de l’œuvre de Klimt, d’apprécier la maestria de sa touche et l’audace de sa palette et de mesurer l’influence décisive qu’il a exercée sur l’art de son temps.
Au-delà de sa valeur marchande, le Portrait de Mademoiselle Lieser incarne le talent intemporel de Klimt pour saisir l’essence de ses modèles et transcender son époque. Près d’un siècle après sa création, il n’a rien perdu de sa puissance émotionnelle et esthétique, de sa capacité à nous interpeller et à nous émouvoir.
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