Il y a plus d’un an, le 31 mars 2023 plus précisément, le président russe, Vladimir Poutine, signait un décret définissant la nouvelle stratégie de la politique étrangère russe. Après avoir été réélu pour un nouveau mandat, avec 87% des voix, et en l’absence d’une compétition sérieuse, la question s’était posée de savoir s’il modifierait sa politique étrangère ou s’il en maintiendrait les fondements inchangés.
La guerre en Ukraine l’a emporté sur tout autre dossier en matière de politique étrangère, le président russe ayant, avant et après sa réélection, axé ses efforts sur cette question, la considérant comme fondamentale pour la conscience politique et populaire russe. Pour lui, elle est en relation étroite avec la sécurité nationale russe qui est sérieusement menacée par l’expansion continue de l’Otan.
Il est clair que le désengagement de la Russie en matière de politique étrangère, à la suite de l’invasion de l’Ukraine, laisse désormais la place à une relance de son implication dans de multiples dossiers. Ce qui se traduit par de multiples prises de position reflétant la politique russe, surtout avec le début de la guerre israélienne à Gaza, en octobre 2023, et les attitudes internationales qui en ont découlé.
Il est également évident que Moscou maîtrise la politique de réciprocité, comme le montre notamment sa relation avec Israël. La Russie avait en fait dénoncé l’attitude «ambiguë» d’Israël dans sa guerre contre l’Ukraine, alors que Tel-Aviv tentait de jouer le rôle de médiateur entre les deux parties au début de la guerre. Cette position n’a pas été jugée adéquate par Moscou, qui n’a pas apprécié les positions mi-figue mi-raisin.
Cela explique le retard de la Russie à entrer en contact avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, au lendemain de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, menée par le Hamas, à un moment où les puissances internationales se bousculaient pour se rendre à Tel-Aviv.
L’une des principales motivations de la politique étrangère russe découle du constat que l’Occident n’a pas réussi à infliger une défaite à Moscou, malgré le soutien militaire massif accordé à Kiev (soulevant de nombreuses questions de corruption liées aux contrats d’armement), même si Moscou n’a pas réussi à infliger à l’Ukraine les pertes qu'elle espérait aux premiers jours de la guerre.
Les fondements de la politique étrangère russe n’ont pas beaucoup changé après l’élection de Poutine, qui aura passé près d’un quart de siècle au Kremlin. Le document en question a spécifié dans ses principales dispositions ce qui suit:
– Les États-Unis sont considérés comme le principal moteur et la principale source de la politique hostile envers le Russie, ainsi que la plus grande menace pesant sur le monde et le développement de l’humanité.
– La Russie fera intervenir son armée pour repousser et prévenir toute attaque armée dirigée contre elle ou contre l’un de ses alliés.
– La Russie traitera les autres pays de manière réciproque.
– La Russie accorde une attention particulière au renforcement des relations et à la coordination globale avec de majeurs partenaires amis, tels que la Chine et l’Inde.
Certes, le document de politique étrangère russe comporte de nombreux autres points. Ceux-là représentent cependant les principaux repères selon lesquels Moscou identifie ses adversaires et ses alliés en fonction de l’équilibre des forces à l’échelle internationale. Une clause importante y a été ajoutée: «L’élimination des “fondements de l’hégémonie” des États-Unis et d’autres pays hostiles dans les affaires internationales sera l’une des priorités de la Russie.»
Cela signifie explicitement que la Russie n’est pas disposée à accepter le monopole des États-Unis dans la gestion des affaires mondiales. Au contraire, elle s’efforce d'asseoir son influence à l’échelle mondiale. Son partenariat solide avec la Chine en est un exemple flagrant, même si chacune des deux puissances a une approche différente dans la confrontation avec les États-Unis. Et ce, d’autant plus que la Chine représente un concurrent économique et commercial pour Washington et lui cause d’énormes défis sur ce plan. La force militaire de la Chine joue également un rôle important dans cette dynamique.
Il faudra un certain temps avant que se dessinent de nouvelles orientations pour la politique russe, qui pourraient être, durant la prochaine phase, plus agressives qu’elles ne l’ont été jusque-là.
La guerre en Ukraine l’a emporté sur tout autre dossier en matière de politique étrangère, le président russe ayant, avant et après sa réélection, axé ses efforts sur cette question, la considérant comme fondamentale pour la conscience politique et populaire russe. Pour lui, elle est en relation étroite avec la sécurité nationale russe qui est sérieusement menacée par l’expansion continue de l’Otan.
Il est clair que le désengagement de la Russie en matière de politique étrangère, à la suite de l’invasion de l’Ukraine, laisse désormais la place à une relance de son implication dans de multiples dossiers. Ce qui se traduit par de multiples prises de position reflétant la politique russe, surtout avec le début de la guerre israélienne à Gaza, en octobre 2023, et les attitudes internationales qui en ont découlé.
Il est également évident que Moscou maîtrise la politique de réciprocité, comme le montre notamment sa relation avec Israël. La Russie avait en fait dénoncé l’attitude «ambiguë» d’Israël dans sa guerre contre l’Ukraine, alors que Tel-Aviv tentait de jouer le rôle de médiateur entre les deux parties au début de la guerre. Cette position n’a pas été jugée adéquate par Moscou, qui n’a pas apprécié les positions mi-figue mi-raisin.
Cela explique le retard de la Russie à entrer en contact avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, au lendemain de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, menée par le Hamas, à un moment où les puissances internationales se bousculaient pour se rendre à Tel-Aviv.
L’une des principales motivations de la politique étrangère russe découle du constat que l’Occident n’a pas réussi à infliger une défaite à Moscou, malgré le soutien militaire massif accordé à Kiev (soulevant de nombreuses questions de corruption liées aux contrats d’armement), même si Moscou n’a pas réussi à infliger à l’Ukraine les pertes qu'elle espérait aux premiers jours de la guerre.
Les fondements de la politique étrangère russe n’ont pas beaucoup changé après l’élection de Poutine, qui aura passé près d’un quart de siècle au Kremlin. Le document en question a spécifié dans ses principales dispositions ce qui suit:
– Les États-Unis sont considérés comme le principal moteur et la principale source de la politique hostile envers le Russie, ainsi que la plus grande menace pesant sur le monde et le développement de l’humanité.
– La Russie fera intervenir son armée pour repousser et prévenir toute attaque armée dirigée contre elle ou contre l’un de ses alliés.
– La Russie traitera les autres pays de manière réciproque.
– La Russie accorde une attention particulière au renforcement des relations et à la coordination globale avec de majeurs partenaires amis, tels que la Chine et l’Inde.
Certes, le document de politique étrangère russe comporte de nombreux autres points. Ceux-là représentent cependant les principaux repères selon lesquels Moscou identifie ses adversaires et ses alliés en fonction de l’équilibre des forces à l’échelle internationale. Une clause importante y a été ajoutée: «L’élimination des “fondements de l’hégémonie” des États-Unis et d’autres pays hostiles dans les affaires internationales sera l’une des priorités de la Russie.»
Cela signifie explicitement que la Russie n’est pas disposée à accepter le monopole des États-Unis dans la gestion des affaires mondiales. Au contraire, elle s’efforce d'asseoir son influence à l’échelle mondiale. Son partenariat solide avec la Chine en est un exemple flagrant, même si chacune des deux puissances a une approche différente dans la confrontation avec les États-Unis. Et ce, d’autant plus que la Chine représente un concurrent économique et commercial pour Washington et lui cause d’énormes défis sur ce plan. La force militaire de la Chine joue également un rôle important dans cette dynamique.
Il faudra un certain temps avant que se dessinent de nouvelles orientations pour la politique russe, qui pourraient être, durant la prochaine phase, plus agressives qu’elles ne l’ont été jusque-là.
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