Évacuation à Sciences Po Paris suite à la mobilisation pro-Gaza
©(Photo JEFF PACHOUD / AFP)
La police a commencé, vendredi, à évacuer les militants pro-palestiniens qui occupent Sciences Po Paris.

Les forces de l'ordre sont entrées vendredi avant midi à Sciences Po Paris pour évacuer les militants pro-Gaza qui l'occupent depuis la veille: l'établissement et ses campus restent l'épicentre en France d'une mobilisation étudiante en faveur des Palestiniens, qui enflamme le débat politique.

Selon un étudiant de Sciences Po qui s'est exprimé auprès de la presse, «une cinquantaine d'étudiants étaient encore présents dans les locaux de la rue Saint-Guillaume» au moment où les forces de l'ordre sont entrées dans l'école, une semaine après une mobilisation émaillée de tensions à Sciences Po Paris.

Depuis le début de la matinée, la rue était bloquée par les forces de l'ordre.

Place de la Sorbonne, à quelques centaines de mètres de Science Po Paris, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) devait tenir pendant une bonne partie de la journée une «table du dialogue», avec plusieurs invités, dont le dessinateur Joann Sfar ("Le chat du rabbin").

En région, le campus de Sciences Po Paris au Havre (axé sur l'étude de l'Asie Pacifique) et l'entrée de celui de Dijon (axé Union européenne) étaient bloqués vendredi matin.

Au Havre, qui accueille 500 étudiants, une soixantaine occupent l'amphi du campus, une action qui se déroule pour le moment dans le calme, sans débordement, selon la direction. L'entrée du campus de Sciences Po Paris à Poitiers a été bloquée par une quinzaine de personnes, selon un journaliste de l'AFP.

Grève de la faim

À Sciences Po Paris Reims (axé sur l'Amérique du Nord et l'Afrique), la bibliothèque est occupée par quelque 80 étudiants vendredi matin, après 150 la veille, et «cinq à sept étudiants» ont entamé une grève de la faim, a indiqué à l'AFP une de ces étudiantes, qui n'a pas voulu donner son nom.


Des poubelles empêchaient l'accès au site de Sciences Po Lyon (qui fait partie du réseau des IEP mais n'est pas rattaché à Sciences Po Paris), ainsi qu'une banderole «Lyon stands with Gaza» (Lyon est aux côtés de Gaza), selon une journaliste de l'AFP.

Le site est fermé et les cours sont suspendus, selon un e-mail de la direction, vu par l’AFP. La cheffe des députés LFI Mathilde Panot était venue "apporter son soutien" jeudi soir aux manifestants qui occupaient un amphithéâtre.

À Lille, l'entrée de l'ESJ (l'école de journalisme de Lille) était toujours bloquée, selon une journaliste de l'AFP. Les étudiants venus passer leurs examens à Sciences Po Lille entraient par l'arrière du bâtiment, après contrôle de leurs cartes d'étudiants.

Jeudi soir, la direction de Sciences Po Paris qui accueille dans la capitale 5.000 à 6.000 étudiants - avait annoncé la fermeture de ses principaux locaux et invité étudiants et salariés à faire du télétravail.

Après un débat interne sur le Proche-Orient organisé jeudi par la direction, que les étudiants du Comité Palestine ont jugé "décevant", ces derniers effectuent un "sit-in pacifique" dans le hall de l'école et six d'entre eux ont entamé une grève de la faim, "en solidarité avec les victimes palestiniennes".

À l'issue de ce débat de deux heures, auxquels ont participé professeurs et étudiants, l'administrateur provisoire de l'école, Jean Bassères, a répété qu'il n'était pas question, comme le réclament certains étudiants, d'"investiguer" les relations de Sciences Po avec des universités israéliennes.






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