Figure incontournable du cinéma, Bernard Hill, l’inoubliable capitaine Edward Smith du Titanic et roi Théoden de Lord of the Rings, s’est éteint à 78 ans. Retour sur le parcours d’un acteur rare, dont l’héritage artistique perdurera à travers les époques.
C’est une bien triste nouvelle qui a ébranlé le monde du 7ème art en ce 5 mai 2024. Bernard Hill, l’un des plus grands acteurs britanniques de sa génération, est décédé à l’âge de 78 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué. Si les causes de son décès n’ont pas été dévoilées, c’est une vague d’émotion et de souvenirs qui a submergé le public et ses pairs à l’annonce de sa disparition.
Rien ne destinait a priori le jeune Bernard Hill, né le 17 décembre 1944 dans le quartier ouvrier de Blackley à Manchester, à devenir une légende du grand écran. C’est pourtant la voie qu’il choisit après des études à la Manchester Polytechnic School of Drama. Une décision judicieuse au vu de l’incroyable carrière qui s’offre alors à lui, s’étendant sur plus d’un demi-siècle.
S’il a marqué des générations d’amateurs de cinéma avec son interprétation du capitaine Smith dans le Titanic de James Cameron en 1997, c’est en enfilant le costume royal de Théoden du Rohan dans les deux derniers volets de la trilogie Lord of the Rings (2002-2003) que Bernard Hill est entré dans la légende. À ce jour, il reste le seul acteur à avoir joué dans plusieurs films aux 11 Oscars, une distinction rare qui témoigne de son immense talent.
Mais la filmographie de Bernard Hill ne saurait se résumer à ces deux rôles, aussi emblématiques soient-ils. Au fil de sa carrière, il a su faire preuve d’une impressionnante polyvalence, se distinguant autant dans des fresques historiques comme Gandhi ou The Bounty que dans des drames contemporains à l’image de True Crime. Un éclectisme qu’il cultivait également sur le petit écran avec des performances d’anthologie dans le sulfureux Boys from the Blackstuff ou, plus récemment, dans l’acclamée série Wolf Hall.
Au-delà de sa filmographie, c’est le jeu d’acteur si particulier de Bernard Hill qui lui a valu l’admiration du public comme de ses pairs. Capable de compositions flamboyantes comme de prestations d’une grande sobriété, il avait l’art de s’effacer derrière ses personnages. «Bernard avait cette capacité rare de vous faire croire qu’il était le personnage qu’il interprétait, qu’il s’agisse d’un ouvrier au chômage ou d’un noble roi», a ainsi rendu hommage Peter Jackson.
Cette virtuosité lui a logiquement valu de nombreux lauriers au fil de sa carrière, dont un Screen Actors Guild Award de la meilleure distribution pour Lord of the Rings: The Return of the King en 2004. Des récompenses qui n’ont jamais altéré l’humilité et la générosité légendaires de cet enfant de Manchester, resté viscéralement attaché au théâtre.
«Être acteur, ce n’est pas une question de célébrité, confiait-il dans un entretien. Il s’agit avant tout d’explorer la condition humaine et de partager ces découvertes avec le public.» Une vision exigeante de son art qu’il s’attachait à transmettre aux jeunes comédiens, n’hésitant pas à revenir régulièrement sur les planches pour partager son expérience.
S’il laisse dans le deuil son épouse Marianne et leur fils Gabriel, Bernard Hill laisse surtout derrière lui un héritage artistique d’une richesse inouïe qui continuera d’inspirer les générations futures d’acteurs et de cinéphiles. «Bernard était un véritable artiste et un bonheur à côtoyer, a confié Kate Winslet, sa partenaire dans Titanic. Sa générosité d’âme élevait tous ceux qui l’entouraient. Son absence laissera un vide immense mais son œuvre, elle, perdurera comme un témoignage de son talent hors du commun.»
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