JO-2024: la flamme olympique arrive en France et embrase Marseille
Après une grandiose parade maritime, la flamme olympique a fait son entrée en majesté dans le Vieux-Port de Marseille mercredi soir, à bord du trois-mâts Belem, et le premier chaudron olympique des Jeux de Paris 2024 a été embrasé par la star du rap français Jul.

À 79 jours de l’ouverture des JO de Paris, le 26 juillet, pour les troisièmes JO parisiens de l’histoire, après 1900 et 1924, la flamme olympique est donc enfin arrivée en France, après 12 jours de voyage depuis sa patrie natale, en Grèce.

Dans une cérémonie minutieusement chorégraphiée par Thomas Jolly, saluée par un magnifique arc-en-ciel, la flamme est d’abord descendue du mythique trois-mâts entre les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, sous les applaudissements d’une foule imposante, dans cette calanque du Lacydon où les Grecs fondèrent Massalia, il y a 2.600 ans.

Après quelques pas sur un ponton flottant en forme de piste d’athlétisme, le nageur marseillais a passé le premier relais à la championne paralympique d’athlétisme Nantenin Keita, la fille du célèbre musicien malien Salif Keita, symbole du rapprochement des Jeux olympiques et paralympiques.

Puis celle-ci l’a transmise à un troisième personnage, intégralement vêtu de blanc et cagoulé.

Devant le chaudron olympique, le premier de ces Jeux de Paris, l’invité surprise s’est dévoilé: et c’est donc Jul, rappeur marseillais de 34 ans, qui a eu l’honneur d’allumer le feu olympique pour la nuit, avant son départ pour un relais à travers toute la France jeudi matin.

«Merci la zone» 

«C’est un truc de fou, c’est magique, pour moi c’est un honneur. Je suis très fier pour la France et pour Marseille surtout. Merci la zone!», a lancé le musicien au public.

À son entrée dans le Vieux-Port, sous les yeux du président Emmanuel Macron, reçu par quelques sifflets, le Belem avait été accueilli par une Marseillaise, par un feu d’artifice de «confettis recyclés biodégradables», par le survol des avions de la patrouille de France, qui ont dessiné les anneaux olympiques dans le ciel, et par les incontournables «tifos», ces impressionnantes bannières des supporters du bien nommé Olympique de Marseille.

Sur la muraille du fort Saint-Jean, la plus gigantesque banderole, de 150 m de long, signée MASSALIA, faisait honneur aux origines grecques de la cité phocéenne, avec le visage de Gyptis, cette jeune femme d’une tribu locale dont serait tombé amoureux Protis, marin grec débarqué en 600 av. JC.


C’est un «moment assez particulier pour nous Marseillais, quand on connaît le peuple marseillais. On est là pour faire honneur quand il y a un évènement pareil», a confié à l’AFP Laurent Pfister, venu avec sa femme et sa petite fille admirer l’arrivée de la flamme depuis le palais du Pharo.

Parti du nord de la ville, avec une escorte d’un millier de navires, le Belem avait auparavant paradé toute la journée face à la ville jusqu’au sud, de l’Estaque aux Goudes, via notamment les plages des Catalans et du Prado.

Déçu que l’invité chargé d’allumer le chaudron ne soit pas Zinedine Zidane, l’enfant de Marseille, la star du football français, Jessy Pedrajas, ouvrier de 21 ans, venu d’Istres (Bouches-du-Rhône) avec sa compagne, s’apprêtait lui à profiter de la soirée, avec un concert gratuit de deux autres rappeurs phocéens, Soprano et Alonzo.

Installé aux premières loges dès 08h00, avec glacière et chaises pliantes, le couple avait attendu depuis des heures «pour la flamme et pour le concert».

Soprano en tout cas était fier de chanter à cette grande fête: «C’est un super message que nous deux on soit là, enfants des quartiers Nord de Marseille (les plus pauvres de la ville, NDLR), à faire le Vieux-Port, après tout ce qu’on a traversé», a commenté le musicien, une de personnalités préférées des jeunes en France, auprès de l’AFP.

«C’est une ville cosmopolite et que la flamme vienne ici c’est un peu logique tu vois, parce que c’est ici qu’on voit la somme de toute la Méditerranée, de toute l’Europe», a ajouté Sopra.

«Regardez le monde sur ce port, c’est magique», s’émerveille de son côté Marie-Josée Perec, triple championne olympique d’athlétisme.

«Ça donne la chair de poule. Je me suis dit ‘mais c’est pas toi qui vas faire les Jeux, c’est les autres’. Et on les envie, on se dit qu’ils vont vivre un truc de dingo, plus grand que tout ce que j’ai vécu parce que c’est à la maison», a-t-elle ajouté.

Mais l’arrivée de la flamme n’a pas fait que des heureux mercredi. Un millier de personnes ont ainsi manifesté, pour dénoncer des «JO de riches», aux conséquences environnementales graves, et demander l’exclusion d’Israël des Jeux, comme l’avait été le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.
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