Sommet arabe : Conférence internationale pour la paix au Proche-Orient
©(Photo par BNA (Bahrain News Agency) / AFP)
Le roi du Bahreïn a appelé jeudi à une conférence internationale de paix pour le Proche-Orient, marquant ainsi le début d'un sommet arabe crucial à Manama. Ce sommet intervient dans un contexte de tensions exacerbées par la guerre à Gaza.

Le roi du Bahreïn a appelé jeudi à une «conférence internationale de paix» pour le Proche-Orient devant les dirigeants arabes réunis à Manama pour un sommet dominé par la guerre entre Israël et le Hamas.

Le royaume appelle à «une conférence internationale pour la paix» et à «soutenir la pleine reconnaissance de l'État de Palestine et son adhésion aux Nations unies», a déclaré Hamad ben Issa Al Khalifa à l'ouverture du 33e sommet arabe.

Invité au sommet, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé que la guerre qui ravage la bande de Gaza depuis plus de sept mois était «une plaie ouverte qui menace d'infecter toute la région», et réitéré son appel à la «libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages» et à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat».

«Toute offensive sur Rafah est inacceptable», a-t-il ajouté alors qu'Israël menace de lancer une opération d'envergure sur cette ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent des centaines de milliers de déplacés.

A son tour, le président de l'Autorité palestinienne a pointé du doigt la responsabilité du Hamas, au pouvoir à Gaza, qu'il a accusé d'avoir donné prétexte à la guerre en attaquant Israël le 7 octobre.

«L'opération militaire menée unilatéralement par le Hamas ce jour-là (...) a donné à Israël davantage de prétextes et de justifications pour attaquer la bande de Gaza, tuant, détruisant et déplaçant des centaines de milliers de personnes», a déclaré Mahmoud Abbas.

Depuis des affrontements fratricides en 2007, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne, menée par le Fatah, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, et le Hamas.


Israël a toujours cherché à conforter cette situation pour empêcher la création d'un État palestinien, a affirmé M. Abbas. Mais «le refus du Hamas de mettre fin à la division (...) a servi ce plan israélien», a-t-il ajouté.

Les chefs d'État arabes s'étaient déjà réunis en novembre à Ryad, en Arabie saoudite, lors d'un sommet d'urgence organisé conjointement avec l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

Ils avaient alors condamné l'offensive d'Israël, mais n'ont pas cédé à certains appels à approuver des mesures économiques et politiques punitives à l'encontre d'Israël, malgré la colère croissante dans la région et le soutien généralisé à la cause palestinienne.

Mais le sommet de Bahreïn pourrait être différent, dans un contexte plus favorable à l'idée d'une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, prônée par les pays arabes, estime le professeur et analyste koweïtien Zafer Al-Ajmi.

L'opinion publique occidentale est devenue «plus encline à soutenir les Palestiniens», a-t-il dit estimant qu'Israël s'enlise dans le conflit.
Changement de «ton»

Face à l'ampleur de la catastrophe humanitaire à Gaza, et l'enlisement des négociations en vue d'une trêve, «le ton (des pays) arabe a changé», affirme Zafer Al-Ajmi, estimant que la déclaration du sommet pourrait cette fois inclure des initiatives importantes.

Le message serait d'autant plus fort qu'il émanerait de Bahreïn, l'un des deux pays du Golfe, avec les Émirats arabes unis, à avoir normalisé ses relations avec Israël en 2020, ajoute-t-il. Outre la question palestinienne, les dirigeants arabes ont appelé, dans leurs discours à résoudre d'autres conflits, notamment ceux du Soudan, de la Libye, du Yémen et de Syrie, dont le président Bachar al-Assad est présent après avoir été longtemps boycotté par le royaume de Bahreïn.

Par Ali Choukeir avec AFP
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