Malgré les vicissitudes de la situation sécuritaire, Beit Tabaris a quand même réussi à maintenir une activité musicale cohérente, toujours en faveur de la jeunesse musicienne libanaise que ce soit par le biais de master classes ou de concerts.
La master class de violon s’est organisée à distance. N’ayant pu venir au Liban, car son avion avait été annulé, Arnaud Nuvolone, premier violon de l’orchestre de l’Opéra de Paris, consacre trois longues après-midis en ligne aux six jeunes violonistes qui s’étaient inscrits à sa master class. C’est grâce à la présence et l’organisation de Mario Rahi, premier violon de l’Orchestre philharmonique du Liban, que tout a pu se dérouler en d’excellentes conditions. Le concert de fin de master class s’est tenu comme prévu et les jeunes ont joué merveilleusement, admirablement accompagnés au piano par Sirvart Sabounjian, devant un public attentif et ému. Maria Nakhlé commence avec un extrait du Concerto n° 4 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) puis viennent Edmondo Karam avec Perpetuum mobil d’Ottokar Novacek (1866-1900), Alec Donerian avec le premier mouvement de la Symphonie espagnole d’Édouard Lalo (1823-1892), Ramzi Kandalaft avec Recitativo et scherzo de Fritz Kreisler (1875-1962) et une élégie de sa propre composition qu’il interprète avec Marwa Eid, laquelle joue ensuite le premier mouvement du Concerto n° 3 de Camille Saint-Saëns (1835-1921). Le concert se clôt avec la petite Zoé Saadé (12 ans) qui interprète magistralement le Concerto n° 9 de Charles de Bériot (1802-1870). Mais ce n’est pas encore fini! Les élèves et leurs professeurs (Mario Rahi et Fred Nasr) se mettent en place pour un bis très émouvant, Prélude de Dimitri Chostakovitch (1906-1975).
Pour la deuxième semaine, Beit Tabaris a accueilli une série de trois concerts. Tout d’abord Serge Moukarzel, brillant jeune pianiste diplômé du prestigieux conservatoire Tchaikovski de Moscou et qui donne à entendre un programme en forme de dialogue entre les musiques russe et libanaise. Georges Baz (1926-2012), Le marché au matin (extrait des Esquisses), Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), Trois pièces op.72, dernier cycle pour piano du compositeur russe, Toufic Succar (1922-2015) Ar Rozanna et Menuet en sol majeur op.13 en hommage à Maurice Ravel, Nikolaï Medtner (1880-1951), Trois pièces des Mélodies oubliées, Anton Arenski (1861-1906), Deux pièces des Essais sur des rythmes oubliés, Abdel Rahman el-Bacha (né en 1958), Deux préludes, Sergueï Rachmaninov (1873-1943), Trois préludes op.23 et pour terminer Naji Hakim (né en 1955), Ouverture libanaise, œuvre construite sur des mélodies traditionnelles libanaises qui enthousiasme le public.
Le deuxième concert est également consacré au piano avec un excellent jeune pianiste, Daniel Karout, également compositeur. Son programme va du baroque au contemporain avec pour commencer une transcription pour piano de l’air d’une cantate de Jean-Sébastien Bach (1685-17850) Schaffe können sicher weiden (les brebis peuvent paître en toute sécurité). Suivent alors deux pièces de Daniel Karout, Intermezzo en mi bémol et Prélude en mi majeur, œuvres d’inspiration pastorale et impressionniste qui plaisent beaucoup au public. Puis vient la Sonate n° 23 en fa mineur de Ludwig van Beethoven (1770-1827) dite Appassionata, œuvre bouleversante et tumultueuse dont le pianiste s’acquitte avec une grande virtuosité. Le récital se termine par un moment d’une grande beauté méditative et répétitive où intervient la violoniste Maya Maalouf au toucher sensible et poétique, avec Spiegel im Spiegel (Miroir dans le miroir) du compositeur estonien Arvo Pärt (né en 1935).
Le printemps de Beit Tabaris se clôt avec l’exceptionnel et inédit duo Mirdad composé de trois instrumentistes aguerris à la musique savante mais qui, pour se détendre, ont conjugué leur talent afin d’offrir un festival de pièces voyageant dans la mémoire du passé entre classique, jazz et tango. Mario Rahi au violon, Raffi Mandalian à la guitare et Jack Estephan à la contrebasse, dans une homogénéité parfaite et une complicité évidente, interprètent un florilège d’œuvres de compositeurs aussi variés que Charles Trenet, Ariel Ramirez, Astor Piazzola, Richard Galliano, sans compter les traditionnels russe, roumain jusqu’aux mouachahat. Une fusion musicale des plus réussies et ce trio, qui a tout juste un an, a certainement de beaux jours devant lui.
Beit Tabaris donne rendez-vous à ses fidèles (et ils sont de plus en plus nombreux!) à partir de la fin du mois de juin pour une saison estivale haute en couleurs!
Article rédigé par Zeina Saleh Kayali
https://www.agendaculturel.com/articles/le-printemps-a-refleuri-a-beit-tabaris
La master class de violon s’est organisée à distance. N’ayant pu venir au Liban, car son avion avait été annulé, Arnaud Nuvolone, premier violon de l’orchestre de l’Opéra de Paris, consacre trois longues après-midis en ligne aux six jeunes violonistes qui s’étaient inscrits à sa master class. C’est grâce à la présence et l’organisation de Mario Rahi, premier violon de l’Orchestre philharmonique du Liban, que tout a pu se dérouler en d’excellentes conditions. Le concert de fin de master class s’est tenu comme prévu et les jeunes ont joué merveilleusement, admirablement accompagnés au piano par Sirvart Sabounjian, devant un public attentif et ému. Maria Nakhlé commence avec un extrait du Concerto n° 4 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) puis viennent Edmondo Karam avec Perpetuum mobil d’Ottokar Novacek (1866-1900), Alec Donerian avec le premier mouvement de la Symphonie espagnole d’Édouard Lalo (1823-1892), Ramzi Kandalaft avec Recitativo et scherzo de Fritz Kreisler (1875-1962) et une élégie de sa propre composition qu’il interprète avec Marwa Eid, laquelle joue ensuite le premier mouvement du Concerto n° 3 de Camille Saint-Saëns (1835-1921). Le concert se clôt avec la petite Zoé Saadé (12 ans) qui interprète magistralement le Concerto n° 9 de Charles de Bériot (1802-1870). Mais ce n’est pas encore fini! Les élèves et leurs professeurs (Mario Rahi et Fred Nasr) se mettent en place pour un bis très émouvant, Prélude de Dimitri Chostakovitch (1906-1975).
Pour la deuxième semaine, Beit Tabaris a accueilli une série de trois concerts. Tout d’abord Serge Moukarzel, brillant jeune pianiste diplômé du prestigieux conservatoire Tchaikovski de Moscou et qui donne à entendre un programme en forme de dialogue entre les musiques russe et libanaise. Georges Baz (1926-2012), Le marché au matin (extrait des Esquisses), Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), Trois pièces op.72, dernier cycle pour piano du compositeur russe, Toufic Succar (1922-2015) Ar Rozanna et Menuet en sol majeur op.13 en hommage à Maurice Ravel, Nikolaï Medtner (1880-1951), Trois pièces des Mélodies oubliées, Anton Arenski (1861-1906), Deux pièces des Essais sur des rythmes oubliés, Abdel Rahman el-Bacha (né en 1958), Deux préludes, Sergueï Rachmaninov (1873-1943), Trois préludes op.23 et pour terminer Naji Hakim (né en 1955), Ouverture libanaise, œuvre construite sur des mélodies traditionnelles libanaises qui enthousiasme le public.
Le deuxième concert est également consacré au piano avec un excellent jeune pianiste, Daniel Karout, également compositeur. Son programme va du baroque au contemporain avec pour commencer une transcription pour piano de l’air d’une cantate de Jean-Sébastien Bach (1685-17850) Schaffe können sicher weiden (les brebis peuvent paître en toute sécurité). Suivent alors deux pièces de Daniel Karout, Intermezzo en mi bémol et Prélude en mi majeur, œuvres d’inspiration pastorale et impressionniste qui plaisent beaucoup au public. Puis vient la Sonate n° 23 en fa mineur de Ludwig van Beethoven (1770-1827) dite Appassionata, œuvre bouleversante et tumultueuse dont le pianiste s’acquitte avec une grande virtuosité. Le récital se termine par un moment d’une grande beauté méditative et répétitive où intervient la violoniste Maya Maalouf au toucher sensible et poétique, avec Spiegel im Spiegel (Miroir dans le miroir) du compositeur estonien Arvo Pärt (né en 1935).
Le printemps de Beit Tabaris se clôt avec l’exceptionnel et inédit duo Mirdad composé de trois instrumentistes aguerris à la musique savante mais qui, pour se détendre, ont conjugué leur talent afin d’offrir un festival de pièces voyageant dans la mémoire du passé entre classique, jazz et tango. Mario Rahi au violon, Raffi Mandalian à la guitare et Jack Estephan à la contrebasse, dans une homogénéité parfaite et une complicité évidente, interprètent un florilège d’œuvres de compositeurs aussi variés que Charles Trenet, Ariel Ramirez, Astor Piazzola, Richard Galliano, sans compter les traditionnels russe, roumain jusqu’aux mouachahat. Une fusion musicale des plus réussies et ce trio, qui a tout juste un an, a certainement de beaux jours devant lui.
Beit Tabaris donne rendez-vous à ses fidèles (et ils sont de plus en plus nombreux!) à partir de la fin du mois de juin pour une saison estivale haute en couleurs!
Article rédigé par Zeina Saleh Kayali
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