©(Photo Angelos TZORTZINIS / POOL / AFP)
La justice grecque a abandonné mardi toutes les charges pesant contre neuf Égyptiens accusés d’être impliqués dans l’un des naufrages de migrants les plus meurtriers en Méditerranée, et s’est déclarée incompétente pour juger cette affaire.
La Cour «déclare que les neuf accusés sont acquittés» et que toutes les charges ont été abandonnées, a annoncé la juge du tribunal de Kalamata (sud).
Près d’un an après ce naufrage qui a fait plus de 80 morts et quelque 600 disparus, le procès de ces passeurs présumés, en détention provisoire depuis onze mois, s’était ouvert quelques heures plus tôt.
Mais les avocats de la défense et la procureure avaient aussitôt demandé que la cour se déclare incompétente car le naufrage, intervenu dans la nuit du 13 au 14 juin 2023, s’est déroulé dans les eaux internationales, à 47 milles marins (87 km) au large de Pylos, dans la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest).
À l’annonce de la décision, certains des accusés, âgés de 21 à 37 ans et en détention provisoire depuis onze mois, ont laissé éclater leur joie, embrassant leurs proches ou levant le poing en l’air, tandis que des applaudissements se faisaient entendre dans le prétoire.
«Aujourd’hui, neuf migrants innocents ont été acquittés mais l’enquête continue», a assuré l’une des avocates, Effie Doussi. «Nous espérons que la justice grecque se montrera à nouveau à la hauteur en trouvant les responsables de ce drame», a-t-elle ajouté.
Ces neuf Égyptiens, accusés d’«appartenance à une organisation criminelle» et d’«homicide par négligence», encouraient la prison à perpétuité. La justice grecque leur reprochait aussi d’«avoir facilité l’entrée illégale de migrants sur le territoire».
Les autorités grecques doivent maintenant se prononcer sur leurs demandes d’asile, et ils devraient être transférés dans un camp de migrants, selon leurs avocats.
Cent quatre migrants, dont les neufs Égyptiens acquittés, ont survécu au naufrage de l’Adriana, un chalutier vétuste et surchargé, dans des conditions qui ont soulevé de nombreuses questions sur les opérations de secours menées par les autorités portuaires grecques.
L’embarcation avait appareillé de Libye, cap sur l’Italie. Seuls 82 corps ont été retrouvés alors que selon l’ONU, plus de 750 personnes étaient à bord.
Human Rights Watch (HRW) avait mis en garde contre «un risque réel que ces neuf survivants soient déclarés ‘coupables’ sur la base de preuves incomplètes et douteuses», selon les mots de Judith Sunderland, vice-directrice Europe de l’ONG.
Les avocats des accusés avaient dénoncé de graves vices de procédure dans l’enquête: leurs clients avaient été arrêtés à peine 24 heures après avoir survécu au drame, sur la foi de neuf témoignages seulement.
Des associations d’aide aux migrants et plusieurs médias internationaux ont pointé la responsabilité des garde-côtes qui ont beaucoup tardé à intervenir. L’ONG Alarm Phone et l’agence de surveillance européenne aux frontières Frontex avaient signalé la présence du bateau aux autorités grecques alors qu’il se trouvait dans la zone de recherche et de secours grecque. Les autorités grecques, sur la défensive, ont martelé que les migrants avaient refusé toute aide.
De leur côté, des survivants ont affirmé que les garde-côtes ont voulu remorquer le chalutier surchargé, ce qui aurait provoqué son chavirement.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, dont le pays est accusé de pratiquer des refoulements illégaux à sa frontière avec la Turquie, avait jugé «très injuste» la mise en cause des autorités portuaires.
Une enquête sur les responsabilités éventuelles des garde-côtes est en cours, mais les demandes d’accès au dossier ont toutes été refusées, selon les avocats des accusés.
Marina Rafenberg, avec AFP
La Cour «déclare que les neuf accusés sont acquittés» et que toutes les charges ont été abandonnées, a annoncé la juge du tribunal de Kalamata (sud).
Près d’un an après ce naufrage qui a fait plus de 80 morts et quelque 600 disparus, le procès de ces passeurs présumés, en détention provisoire depuis onze mois, s’était ouvert quelques heures plus tôt.
Mais les avocats de la défense et la procureure avaient aussitôt demandé que la cour se déclare incompétente car le naufrage, intervenu dans la nuit du 13 au 14 juin 2023, s’est déroulé dans les eaux internationales, à 47 milles marins (87 km) au large de Pylos, dans la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest).
À l’annonce de la décision, certains des accusés, âgés de 21 à 37 ans et en détention provisoire depuis onze mois, ont laissé éclater leur joie, embrassant leurs proches ou levant le poing en l’air, tandis que des applaudissements se faisaient entendre dans le prétoire.
«Aujourd’hui, neuf migrants innocents ont été acquittés mais l’enquête continue», a assuré l’une des avocates, Effie Doussi. «Nous espérons que la justice grecque se montrera à nouveau à la hauteur en trouvant les responsables de ce drame», a-t-elle ajouté.
Ces neuf Égyptiens, accusés d’«appartenance à une organisation criminelle» et d’«homicide par négligence», encouraient la prison à perpétuité. La justice grecque leur reprochait aussi d’«avoir facilité l’entrée illégale de migrants sur le territoire».
Les autorités grecques doivent maintenant se prononcer sur leurs demandes d’asile, et ils devraient être transférés dans un camp de migrants, selon leurs avocats.
Quatre-vingt-deux corps retrouvés
Cent quatre migrants, dont les neufs Égyptiens acquittés, ont survécu au naufrage de l’Adriana, un chalutier vétuste et surchargé, dans des conditions qui ont soulevé de nombreuses questions sur les opérations de secours menées par les autorités portuaires grecques.
L’embarcation avait appareillé de Libye, cap sur l’Italie. Seuls 82 corps ont été retrouvés alors que selon l’ONU, plus de 750 personnes étaient à bord.
Human Rights Watch (HRW) avait mis en garde contre «un risque réel que ces neuf survivants soient déclarés ‘coupables’ sur la base de preuves incomplètes et douteuses», selon les mots de Judith Sunderland, vice-directrice Europe de l’ONG.
Les avocats des accusés avaient dénoncé de graves vices de procédure dans l’enquête: leurs clients avaient été arrêtés à peine 24 heures après avoir survécu au drame, sur la foi de neuf témoignages seulement.
Lenteur des secours
Des associations d’aide aux migrants et plusieurs médias internationaux ont pointé la responsabilité des garde-côtes qui ont beaucoup tardé à intervenir. L’ONG Alarm Phone et l’agence de surveillance européenne aux frontières Frontex avaient signalé la présence du bateau aux autorités grecques alors qu’il se trouvait dans la zone de recherche et de secours grecque. Les autorités grecques, sur la défensive, ont martelé que les migrants avaient refusé toute aide.
De leur côté, des survivants ont affirmé que les garde-côtes ont voulu remorquer le chalutier surchargé, ce qui aurait provoqué son chavirement.
Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, dont le pays est accusé de pratiquer des refoulements illégaux à sa frontière avec la Turquie, avait jugé «très injuste» la mise en cause des autorités portuaires.
Une enquête sur les responsabilités éventuelles des garde-côtes est en cours, mais les demandes d’accès au dossier ont toutes été refusées, selon les avocats des accusés.
Marina Rafenberg, avec AFP
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