Marcus et les siens, une pièce écrite et mise en scène par Charif Ghattas, captivera le public du théâtre Le Monnot du 23 au 26 mai 2024.
Marcus et les siens réunit une troupe composée de Mélissa Broutin, Augustin de Monts, Quentin Paulhiac, Aurélien Rondeau et Anne Werner. La pièce est écrite et mise en scène par Charif Ghattas, qui y joue également un rôle. L’œuvre explore des thèmes universels à travers des dialogues poignants et une mise en scène innovante, offrant aux spectateurs une réflexion profonde sur la condition humaine.
Né en 1981 au Liban, le nom de Charif Ghattas résonne dans le domaine du théâtre contemporain. Écrivain, metteur en scène, scénariste et comédien, il compose son premier texte de théâtre, Du vice à la racine, au cours de ses études de Lettres modernes en 2000. Il monte alors sa première pièce. Ses œuvres ont voyagé entre la France et le Liban. À son actif aujourd’hui, plusieurs créations: Une éternité, Rotterdam la nuit et Le Premier Jour. Ses fictions radiophoniques sont diffusées sur Radio France et France Culture depuis 2012. En 2015, il met en scène Le Paradis de Helki au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, un spectacle-concert fusionnant le théâtre et la musique du compositeur franco-libanais Bachar Mar-Khalifé. L’année suivante, sa pièce Les Bêtes voit le jour sous la direction d’Alain Timár. Son œuvre Le Premier Jour est portée en 2017 par l’actrice Hiam Abbass lors d’un cycle de lectures au musée du Jeu de Paume.
Charif Ghattas est connu pour ses histoires captivantes qui résonnent avec son public. Marcus et les siens est une exploration profonde des dynamiques familiales dans des circonstances particulières. Partageant le concept et la mise en place de ce projet, Charif Ghattas affirme: «Marcus et les siens est une belle aventure humaine. Mon ami et compagnon de théâtre Aurélien Rondeau m’a demandé si je voulais écrire une pièce pour ces comédiens et comédiennes, des personnalités que je connaissais depuis plusieurs années, que j’appréciais, et pour qui j’ai tout de suite eu le désir d’écrire ces rôles. Pour évoquer l’écriture de la pièce, je dirais que l’exploration de la famille, d’une cellule d’individus confrontée à une situation vertigineuse, contraints de communiquer et d’agir dans une forme d’urgence, tout cela représente un monde narratif qui m’habite depuis toujours et qu’on retrouve dans plusieurs de mes textes. Cette obsession d’écrivain pour les histoires de basculement de la vie dite normale vers l’extraordinaire a sans doute à voir avec mes racines libanaises, très importantes pour moi.»
Abordant les défis de jongler entre écriture, mise en scène et jeu, Charif Ghattas atteste: «Je ne joue pas dans toutes mes pièces. Du reste, je crois qu’il y a des choses beaucoup plus difficiles dans la vie que de relever ce défi d’écrire, de mettre en scène et de jouer, non? Pour moi, la création s’exprime de cette manière-là. J’essaie de ne pas trop penser et de plonger pleinement dans la création, de l’écriture à la mise en scène et au jeu. Je le vois davantage comme un principe de vases communicants, la même pression qui remplit plusieurs récipients. C’est assez dense, assez riche. Mais bien entendu, il faut savoir s’entourer. C’est la condition sine qua non. Avec Marcus et les siens, cela est rendu possible parce que nous sommes une famille d’artistes, avec des codes de jeu, un langage commun et aussi parce que j’ai pu bénéficier de regards extérieurs à différentes étapes des répétitions.»
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Quant à l’apport personnel du comédien pour son rôle, il confirme: «Le langage est au cœur de ma démarche, au même titre que les images des corps des acteurs qui jalonnent les spectacles. La parole et les images sont portées et incarnées sur la scène par les interprètes. Ils sont donc au cœur de la machine d’une certaine manière. Puis mes scénographies vont formellement vers un grand dépouillement, une épure, pour créer des attractions sur l’humain. Voilà ce que j’aime au théâtre, tout comme pour la peinture ou le cinéma... Je crois qu’on a terriblement besoin de resserrer notre attention sur l’humain. Marcus et les siens, comme Dépendances, Les Bêtes ou d’autres parmi mes pièces s’inscrivent dans cette démarche de rendre vivant une intimité dépouillée, presque nue, sur le plateau, pour laisser la vie se déployer.»
Que promet-il au public libanais? Charif Ghattas répond: «Ne pensez-vous pas que les Libanais ne croient plus aux promesses depuis belle lurette après tout ce qu’ils ont traversé? Disons plutôt que je nous souhaite de partager un moment de théâtre intense et plein d’émotions.»
Marcus et les siens promet d’être une expérience théâtrale unique, offrant aux spectateurs des réflexions et des questionnements sur la condition humaine.
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