Sur un parking de Beyrouth, des immigrés asiatiques acclament leurs équipes qui jouent au cricket le dimanche, un rare moment de répit pour ces travailleurs dont les conditions sont souvent difficiles dans le pays en pleine crise économique.
«Le dimanche, nous sommes tellement contents (...) On mange ensemble, on rit ensemble», dit Pradeepa Silva, une Sri Lankaise qui prépare avec les membres de son équipe du riz au lait de coco et d’autres plats traditionnels pour les partager.
«Le travail est très fatigant, tout le monde est stressé et inquiet», ajoute cette employée de maison de 42 ans, qui travaille six jours par semaine pour payer les études universitaires de sa fille dans son pays.
Tous les dimanches, des travailleurs immigrés du Sri Lanka, des Philippines, de l’Inde ou du Pakistan, se retrouvent dans le quartier d’Achrafieh pour jouer au cricket, un sport méconnu au Liban passionné de basketball et de football.
Le 19 mai, quelques centaines de personnes étaient rassemblées pour un tournoi, au milieu des stands de nourriture, alors qu’un DJ jouait à fond des chansons de Bollywood.
(ANWAR AMRO/AFP)
Iris Sagario, une Philippine, court sur le terrain, portant le maillot orange et bleu de son équipe féminine, les «Lions Rugissants».
«J’adore le cricket», dit cette employée de maison de 43 ans. «Je suis très contente de jouer chaque dimanche», son seul jour de congé.
Nombreux abus
Les membres de l’équipe applaudissent, s’étreignent et se félicitent après avoir remporté le match, puis le trophée féminin.
Le Liban accueille plus de 160.000 migrants de nationalités différentes, selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations de l’an dernier.
À la suite des violences dans le sud du pays entre l’armée israélienne et le Hezbollah, dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza, certaines ambassades ont conseillé à leurs ressortissants de quitter le Liban.
«Au début, j’étais inquiète», mais «mon patron m’a assuré que tout allait bien», dit Iris Sagario, qui a également vécu la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
«J’ai choisi de rester (...), je ne sais pas ce que je ferais si je rentre aux Philippines. Je veux aider financièrement ma famille», ajoute-t-elle.
Les tournois de cricket se déroulent dans ce parking asphalté depuis une vingtaine d’années, mais s’étaient interrompus pendant cinq ans, car les travailleurs n’y avaient plus accès, explique Fernando Sugath, 52 ans, l’un des organisateurs.
Son équipe a changé son nom en Saint Joseph Cricket Club en signe de reconnaissance pour l’église voisine, qui est intervenue pour permettre la reprise des tournois en 2022.
Les travailleurs qui participent au tournoi «ont beaucoup de chance d’avoir de bons employeurs», dit Fernando Sugath, un Sri Lankais venu au Liban la première fois en 1996 comme employé de nettoyage et qui est devenu assistant administratif.
Les groupes de défense des droits humains critiquent depuis longtemps le système de parrainage qui régit la présence des travailleurs migrants au Liban, estimant qu’il permet de nombreux abus.
Pas de politique
M. Sugath appelle tous les employeurs à accorder aux travailleurs «au moins une heure, deux heures de repos le dimanche (...) qu’ils aient un peu de liberté, qu’ils puissent appeler leur famille».
(ANWAR AMRO/AFP)
Majid Satti, un Pakistanais de 39 ans, est le capitaine de l’équipe des «Onze Frères», qui compte cinq joueurs pakistanais et six autres indiens. L’équipe est arrivée en deuxième position du tournoi masculin.
Les relations entre les deux pays sont tendues mais «nous n’avons pas de problème (...), nous sommes comme des frères ici», dit Satti, un concierge qui vit au Liban depuis 15 ans.
Raju Singh, le vice-capitaine, un Indien de 41 ans, assure que les joueurs «ne pensent jamais à la politique».
L’électricien, qui porte le maillot blanc de son équipe, est chargé du tirage au sort pour décider quelle équipe serait la première sur le terrain ou à la batte.
La pièce de 500 livres libanaises qu’il utilise vaut aujourd’hui moins d’un centime d’euro, alors qu’elle représentait avant la crise économique de 2019 près de 35 centimes.
L’effondrement économique a poussé beaucoup de travailleurs migrants à quitter le pays, certains ayant été abandonnés par leurs employeurs.
Raju Singh dit adorer le cricket et faire près de 30 kilomètres chaque dimanche pour participer aux matchs.
«Lorsqu’on termine et qu’on rentre à la maison, on attend le dimanche suivant», dit-il.
Lisa Golden, avec AFP
«Le dimanche, nous sommes tellement contents (...) On mange ensemble, on rit ensemble», dit Pradeepa Silva, une Sri Lankaise qui prépare avec les membres de son équipe du riz au lait de coco et d’autres plats traditionnels pour les partager.
«Le travail est très fatigant, tout le monde est stressé et inquiet», ajoute cette employée de maison de 42 ans, qui travaille six jours par semaine pour payer les études universitaires de sa fille dans son pays.
Tous les dimanches, des travailleurs immigrés du Sri Lanka, des Philippines, de l’Inde ou du Pakistan, se retrouvent dans le quartier d’Achrafieh pour jouer au cricket, un sport méconnu au Liban passionné de basketball et de football.
Le 19 mai, quelques centaines de personnes étaient rassemblées pour un tournoi, au milieu des stands de nourriture, alors qu’un DJ jouait à fond des chansons de Bollywood.
(ANWAR AMRO/AFP)
Iris Sagario, une Philippine, court sur le terrain, portant le maillot orange et bleu de son équipe féminine, les «Lions Rugissants».
«J’adore le cricket», dit cette employée de maison de 43 ans. «Je suis très contente de jouer chaque dimanche», son seul jour de congé.
Nombreux abus
Les membres de l’équipe applaudissent, s’étreignent et se félicitent après avoir remporté le match, puis le trophée féminin.
Le Liban accueille plus de 160.000 migrants de nationalités différentes, selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations de l’an dernier.
À la suite des violences dans le sud du pays entre l’armée israélienne et le Hezbollah, dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza, certaines ambassades ont conseillé à leurs ressortissants de quitter le Liban.
«Au début, j’étais inquiète», mais «mon patron m’a assuré que tout allait bien», dit Iris Sagario, qui a également vécu la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
«J’ai choisi de rester (...), je ne sais pas ce que je ferais si je rentre aux Philippines. Je veux aider financièrement ma famille», ajoute-t-elle.
Les tournois de cricket se déroulent dans ce parking asphalté depuis une vingtaine d’années, mais s’étaient interrompus pendant cinq ans, car les travailleurs n’y avaient plus accès, explique Fernando Sugath, 52 ans, l’un des organisateurs.
Son équipe a changé son nom en Saint Joseph Cricket Club en signe de reconnaissance pour l’église voisine, qui est intervenue pour permettre la reprise des tournois en 2022.
Les travailleurs qui participent au tournoi «ont beaucoup de chance d’avoir de bons employeurs», dit Fernando Sugath, un Sri Lankais venu au Liban la première fois en 1996 comme employé de nettoyage et qui est devenu assistant administratif.
Les groupes de défense des droits humains critiquent depuis longtemps le système de parrainage qui régit la présence des travailleurs migrants au Liban, estimant qu’il permet de nombreux abus.
Pas de politique
M. Sugath appelle tous les employeurs à accorder aux travailleurs «au moins une heure, deux heures de repos le dimanche (...) qu’ils aient un peu de liberté, qu’ils puissent appeler leur famille».
(ANWAR AMRO/AFP)
Majid Satti, un Pakistanais de 39 ans, est le capitaine de l’équipe des «Onze Frères», qui compte cinq joueurs pakistanais et six autres indiens. L’équipe est arrivée en deuxième position du tournoi masculin.
Les relations entre les deux pays sont tendues mais «nous n’avons pas de problème (...), nous sommes comme des frères ici», dit Satti, un concierge qui vit au Liban depuis 15 ans.
Raju Singh, le vice-capitaine, un Indien de 41 ans, assure que les joueurs «ne pensent jamais à la politique».
L’électricien, qui porte le maillot blanc de son équipe, est chargé du tirage au sort pour décider quelle équipe serait la première sur le terrain ou à la batte.
La pièce de 500 livres libanaises qu’il utilise vaut aujourd’hui moins d’un centime d’euro, alors qu’elle représentait avant la crise économique de 2019 près de 35 centimes.
L’effondrement économique a poussé beaucoup de travailleurs migrants à quitter le pays, certains ayant été abandonnés par leurs employeurs.
Raju Singh dit adorer le cricket et faire près de 30 kilomètres chaque dimanche pour participer aux matchs.
«Lorsqu’on termine et qu’on rentre à la maison, on attend le dimanche suivant», dit-il.
Lisa Golden, avec AFP
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