Les impressions sculptées de Lina Husseini reviennent nous émerveiller dans le cadre d'une nouvelle exposition en solo, organisée par le Dr Tony Karam à la faculté d'architecture, d'arts et de design de la NDU Louaizé, jusqu'au 30 mai.
L’artiste sculptrice autodidacte et si forte en créativité, dont on a eu le plaisir d’admirer les œuvres, à maintes reprises, à Beyrouth et à l’étranger, depuis 2013, offre, en ce mois de mai, une série de 30 nouvelles sculptures savamment façonnées de ses mains de fée, pour le bonheur des visiteurs de la NDU.
À travers le PVC (chlorure de polyvinyle), matériau qu’elle maîtrise à fond dans le procédé de son travail, Lina Husseini explore sa propre sensibilité des choses de la vie et les émotions qui découlent de son ressenti personnel, pour libérer son art.
«Je vise à capturer l’essence de l’inspiration extérieure de mon processus intuitif dans mes œuvres d’art. Elles reflètent les influences qui m’inspirent et ma profonde compréhension intérieure.»
Cette recherche intense de ses propres impressions, ces «insights», proviennent de diverses sources, telles que The Living («Le Vivant»), People’s Boundaries («Les Limites personnelles»), The Writings («Les Écrits»), Monuments («Monuments») ou simplement The Esthetics («L’Esthétique»). D’où les cinq thématiques de l’exposition.
Le vivant est une source d’inspiration profonde pour la sculptrice. Marcher dans les jardins, observer les complexités de la nature et s’immerger dans ses couleurs vibrantes, la transporte dans un voyage de sérénité. Elle s’efforce de traduire cette tranquillité qu’elle ressent dans ses œuvres.
Dans ses sculptures, elle essaye également de briser les frontières, ou les murs d’intolérance, que les gens érigent entre eux. Elle explore les barrières que les individus et les sociétés construisent, à la fois pour eux-mêmes et entre eux.
Les écrits sont ce que l’Histoire nous a laissé. Ils représentent également la liberté d’expression. En froissant ces papiers, nous cherchons à effacer, dissimuler et préserver notre intimité, tout en ayant également le pouvoir de les censurer. Dans ses sculptures, Lina Husseini vise à exprimer ces sentiments complexes.
Les monuments, quant à eux, qu’ils soient historiques ou contemporains, ainsi que l’architecture et l’urbanisme, sont des traces laissées par différentes civilisations. Ils sont des repères pour les gens, et des sources d’inspiration pour ses créations.
L’esthétique, par ailleurs, pourrait être à elle seule une puissante source d’inspiration, d’après l’artiste qui trouve la beauté dans les petites choses.
«Mon désir est d’offrir aux spectateurs une fenêtre sur mon parcours créatif, les invitant à explorer la signification profonde de mes sculptures», confie l’artiste qui, en effet, propose aux spectateurs une introspection intime de ses «impressions» sculptées.
Elle galbe le moment et le fait danser selon le cours de son inspiration à travers des courbes sensuelles et des couleurs brûlantes et vives.
On parle vraiment de brûlantes sensations puisque le PVC doit être façonné à chaud et rapidement, dans l’espace de temps de malléabilité de la matière. Cela demande aussi une grande maîtrise et force physique. Le résultat dépend de l’inspiration du moment puisque l’artiste ne travaille pas à base de croquis ou de moulures, mais selon ses propres émotions.
Ces nouvelles sculptures sont une célébration de couleurs vives et joyeuses. Les teintes brillantes sont sublimées par d’autres mates pour donner un rendu visuel émouvant et lumineux.
Le vernissage a été un grand succès auprès d’une foule de connaisseurs. L’inauguration a eu lieu sous le haut patronage du président de l’université, le révérend père Béchara Khoury, et en présence du président du département d’art, de design et d’architecture, le Dr Salim Akl, ainsi que la Dr Karen Abou Jaoudé, doyen de la faculté.
Cette exposition est un moment de bonheur que l’on prend plaisir à savourer comme une onde d’énergie positive et colorée.
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