Le Festival du printemps de Beyrouth accueille Mute, une pièce multiprimée de Sulayman al-Bassam qui plonge au cœur de l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth. Portée par l'interprétation magistrale de Hala Omran et sublimée par la musique d'Abed Kobeissi et Ali Hout, cette œuvre poignante se joue à guichets fermés deux soirs de suite, les 9 et 10 juin à 21h, au Théâtre Tournesol.
Le Festival du printemps de Beyrouth 2024 bat son plein jusqu’au 20 juin, rendant un vibrant hommage à la voix éternelle de Samir Kassir et honorant la fondatrice du festival, Gisèle Khoury. Au cœur de cette édition, la pièce Mute du Théâtre Sabab, écrite et mise en scène par Sulayman al-Bassam, se démarque par son exploration poétique et politique des formes de résistance face à l’escalade de la violence et à la désinformation médiatique. Le cadre de la pièce est ancré dans l’événement sismique de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020.
Après une première mondiale acclamée aux Journées théâtrales de Carthage (JTC) à Tunis, Mute poursuit sa tournée au Liban. Le Théâtre Sabab, compagnie indépendante dirigée par Sulayman al-Bassam, rassemble une troupe internationale de praticiens du théâtre panarabes et européens, de musiciens et d’artistes visuels, tous dédiés à la création d’un théâtre politique contemporain novateur.
Hala Omran dans «Mute».
Au-delà de son contexte, Mute est aussi une métaphore personnelle pour l’artiste qui choisit le silence absolu comme forme souveraine d’expression. Face à la dissolution des concepts politiques traditionnels et aux bouleversements géopolitiques dans le monde arabe, Sulayman al-Bassam s’interroge: «Comment définissons-nous la résistance artistique aujourd’hui? Que se passerait-il si nous abandonnions les formes traditionnelles de critique narrative et posions le silence comme un outil de résistance?»
Fidèle à sa démarche artistique, Sulayman al-Bassam questionne l’essence même de l’être à travers ses créations théâtrales. Puisant dans les textes anciens, il les entremêle au contexte sociopolitique actuel, abordant les interactions arabes et étrangères, jonglant avec les langages et mettant en lumière la condition humaine. Le Théâtre Sabab avait notamment présenté I, Medea à Paris, une performance en duo avec Hala Omran, offrant une relecture unique et intemporelle du mythe de Médée.
Randa Asmar, directrice du Festival du printemps de Beyrouth, atteste: «Le Festival du printemps de Beyrouth est honoré d’accueillir la pièce Mute jouée en langue arabe et surtitrée en français. Le grand auteur koweïtien Sulayman al-Bassam se produira avec Hala Omran, Ali Hout et Abd Kobeïssi au Théâtre Tournesol pour deux soirées qui affichent déjà complet depuis trois jours. Et pour cause: cette pièce a reçu le Prix de l’interprétation féminine, le Prix du meilleur texte et le Prix du meilleur spectacle lors de la dernière édition des Journées théâtrales de Carthage en décembre 2023. De plus, le Festival est heureux aussi d’ouvrir ses portes à ce public fidèle qui est toujours au rendez-vous.»
Randa Asmar directrice du Beirut Spring Festival (Festival du printemps de Beyrouth).
Le Festival du printemps de Beyrouth, qui propose un large éventail d’événements artistiques et culturels, se conclura avec son point d’orgue: un hommage à Gisèle Khoury le jeudi 20 juin 2024, à 21h00, au Théâtre Tournesol.
Pour plus d’informations et pour le programme complet:
https://www.beirutspringfestival.org/
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