Jean-Paul Gaultier, de la haute couture à l’animation

 
Le célèbre couturier Jean-Paul Gaultier se lance dans le cinéma d’animation en tant que directeur artistique d’un long métrage. Les premiers visuels, dévoilés au Festival d’Annecy, plongent le spectateur dans l’univers fascinant de la mode. Sortie prévue pour 2027.
Jean-Paul Gaultier, couturier de renom et cinéphile averti, a récemment annoncé son entrée dans le monde du cinéma d’animation. Le studio franco-belge nWave a dévoilé les premiers visuels du long métrage lors du Festival international d’Annecy, rendez-vous incontournable de l’animation.
Gaultier, âgé de 72 ans et retiré des podiums depuis 2020, a été séduit par l’idée de collaborer en tant que directeur artistique sur ce projet qui plonge le spectateur dans l’univers de la mode. «J’ai été flatté qu’on pense à moi», confie-t-il à l’AFP. «Dans l’animation on peut rendre tout, même l’impossible, c’est ça qui est formidable», ajoute-t-il, soulignant que cette technique cinématographique «correspond plus à ce que je connais» par rapport aux films en prise de vues réelles.
Le travail sur ce film d’animation a débuté il y a environ un an et demi, sous la direction du réalisateur Benoît Philippon. Bien que le projet soit encore dans ses débuts, sa sortie est prévue pour début 2027. Matthieu Zeller, président du studio nWave, a raconté comment, lors de leurs premières rencontres, Jean-Paul Gaultier a très vite imaginé pouvoir «faire le défilé dont il a toujours rêvé dans la vraie vie».

Le scénario, écrit par Emilie Frèche, raconte l’histoire d’une mite qui rêve de faire de la haute couture, loin de son destin de faiseuse de trous dans les pulls. L’univers du film est à la fois réaliste, contemporain et mêle le monde des humains et des insectes. «Il amène énormément, non seulement des idées visuelles et graphiques, mais aussi un esprit, une vision de la mode qui est formidable, qui est très cinématographique et aussi très accessible», se réjouit M. Zeller.
Les premières images, bien que non animées, laissent déjà transparaître l’influence de Gaultier dans les tenues et les personnages. L’un d’eux est inspiré de l’actrice Rossy de Palma, muse du créateur, tandis qu’un autre rappelle l’homme à la marinière lui-même, sous les traits d’un «mythe» de la mode installé avenue Montaigne à Paris.
«Jean-Paul nous amène des anecdotes drôles, des idées qui sont hyper adaptées à l’animation», souligne Matthieu Zeller auprès de l’AFP. «On ne pourrait pas faire ce film avec quelqu’un d’autre que lui et son regard libre, fantaisiste, pas sérieux», qui se prête parfaitement à l’animation grand public.
Jean-Paul Gaultier a eu «une espèce de coup de foudre» pour le projet et s’efforce de s’adapter aux techniques d’animation pour voir jusqu’où il est possible d’aller. Il se reconnaît également dans le récit initiatique et la comédie d’aventure, qui font écho à sa propre vision de la beauté et des différences. «Dans le scénario, il y avait des tas de choses qui me correspondaient, dans la vision de montrer les différents types de beauté, les différences. Ça me concerne et c’est ce que j’ai toujours un peu fait dans mes défilés», souligne-t-il.
Les amateurs de mode et de cinéma attendent avec impatience de découvrir le résultat de cette collaboration prometteuse entre Jean-Paul Gaultier et le studio nWave.
Avec AFP
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