Le plan de paix proposé par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’articule autour des quatre points suivants: la sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire, la libération de tous les prisonniers ukrainiens et le retour des enfants ukrainiens déportés de force en Russie. Kiev a bénéficié d'un large soutien politique et moral lors du dernier sommet international sur l’Ukraine. Celui-ci s'est tenu en Suisse et portait sur l’évolution future de la guerre qui a éclaté en 2022 après l'invasion russe surprise des territoires ukrainiens.
Il est à noter que plusieurs pays, dont l'Inde, le Brésil, le Mexique, l'Afrique du Sud, ainsi que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont refusé de signer la déclaration finale du sommet. Bien qu'elles participent aux efforts pour instaurer la paix, il est évident que ces nations souhaitent fermement conserver un canal de communication avec Moscou et ne veulent pas compromettre leurs liens avec la Russie, même de manière minime.
Malgré les éloges du président ukrainien, qui a vu dans le sommet un «premier pas vers la paix», certains observateurs estiment que celui-ci, ainsi que les éléments de langage de sa déclaration finale, ne représentent pas une avancée significative vers la paix.
Ils soulignent notamment que la partie directement impliquée dans ce conflit militaire sanglant n'a pas participé aux travaux du sommet, ni n'y a été représentée. Par conséquent, toutes les déclarations unilatérales ne contribuent pas à une paix réelle et durable susceptible de mettre fin à cette guerre acharnée.
De toute évidence, la déclaration se concentre exclusivement sur les préoccupations liées à la guerre, en particulier la sécurité alimentaire mondiale, constamment menacée par la prolongation de la guerre. En effet, le rôle central de l’Ukraine sur les marchés mondiaux rend cette instabilité particulièrement préoccupante, car elle pourrait constituer une grave menace pour l'approvisionnement alimentaire mondial.
Quant aux demandes réciproques de retrait militaire entre Moscou et Kiev, elles semblent quasiment insolubles sans négociations directes, tant que la situation sur le terrain n'a pas encore été totalement clarifiée et que les possibilités d'action et de réaction restent ouvertes dans plusieurs zones géographiques. Bien que les avancées russes soient manifestes dans de nombreuses régions, le président Vladimir Poutine avait exigé le retrait des forces ukrainiennes de tous les territoires situés dans les provinces de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson, en respectant leurs frontières administratives telles qu’elles étaient lorsque ces territoires faisaient partie de l’Ukraine. Il a d’ailleurs qualifié cette démarche «d'initiative de la paix».
D'autres défis émergent également dans ce dossier complexe, notamment la manière de répondre aux accusations ukrainiennes selon lesquelles la Russie aurait transféré des centaines d'enfants des territoires occupés vers l’intérieur de la Russie. En outre, la question des prisonniers, pour lesquels aucun accord d’échange n’a encore été conclu, reste en suspens. Ces deux questions viennent ainsi se greffer aux complications politiques et militaires déjà existantes, rendant la situation encore plus délicate.
Dans le contexte de la realpolitik, quelles options concrètes s’offrent à l'Ukraine à la lumière des équilibres de forces actuels, notamment avec le refus occidental de s'engager directement dans la guerre (ce qui pourrait en fait être préférable pour éviter d’exacerber le conflit et de le rendre incontrôlable)? Il est clair que l'Occident se «retranche» derrière l'Ukraine pour combattre la Russie et la soutient juste assez pour éviter sa défaite, sans pour autant garantir sa victoire absolue.
Bien que le principe de céder à la force soit inacceptable dans de nombreux contextes, la gestion pragmatique des variables géopolitiques nécessite également une certaine prudence, en attendant que des circonstances différentes permettent de parvenir à une nouvelle réalité, quelle qu’elle soit. Cependant, il est certain que la guerre russo-ukrainienne se poursuivra tant que la donne n’aura pas changé, en faveur d’une victoire militaire pour l'une des parties – ce qui est improbable – ou d’une solution diplomatique permettant de rétablir la stabilité et la paix dans cette région.
Entre-temps, il ne fait aucun doute que ce sont toujours les peuples qui paient le plus lourd tribut.
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