Dimanche, des lieux de culte ont été attaqués dans le Daguestan, faisant une vingtaine de morts et des blessés. Les autorités russes ont ouvert une enquête et accusent des terroristes de vouloir déstabiliser la région.
Des hommes armés ont attaqué, dimanche, des églises orthodoxes et au moins une synagogue dans le Caucase russe, tuant vingt personnes, dont quatre civils. Cinq assaillants ont été éliminés par les forces de l’ordre, ont annoncé les autorités, en dénonçant des actes «terroristes».
Les attaques ont eu lieu dans la capitale de la république russe du Daguestan, Makhatchkala, et la ville côtière de Derbent. Le Daguestan est une région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, également proche de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan. Des opérations antiterroristes y sont régulièrement annoncées par les autorités russes.
Aucun élément ne permet de connaître les motivations ou les identités des auteurs de ces attaques, qui semblent coordonnées. Le Comité d’enquête russe a indiqué avoir ouvert une investigation criminelle sur des «actes terroristes», sans plus de détails.
Le dirigeant du Daguestan, Sergueï Melikov, a affirmé, dimanche soir, que «des inconnus avaient essayé de déstabiliser la société».
«Nous savons qui est derrière ces attaques terroristes et quel objectif ils poursuivent», a-t-il dit par la suite, sans préciser qui était dans le viseur mais en faisant allusion à la guerre en Ukraine.
Il a ajouté que «la phase active» des opérations à Derbent et Makhachkala était terminée» et que «six bandits avaient été liquidés». Les autorités vont tenter de retrouver «tous les membres de ces cellules dormantes qui ont préparé (les attaques), y compris à l’étranger», a-t-il ajouté.
Le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe et fervent soutien du Kremlin, a assuré que l’«ennemi» cherchait à détruire «la paix inter-religieuse» en Russie. Son but est de «planter les graines de la haine», a-t-il dénoncé, sans nommer de responsables.
Les attaques de dimanche ont visé «deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police», a annoncé le Comité antiterroriste russe, cité par l’agence Ria Novosti. Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont affirmé qu’une deuxième synagogue avait aussi été incendiée.
Des individus armés ont également ouvert le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l’un d’eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, a encore précisé le ministère de l’Intérieur local aux agences russes.
Trois jours de deuil ont été décrétés au Daguestan, de lundi à mercredi, a indiqué l’administration locale.
Les synagogues de Derbent et de Makhatchkala ont été incendiées, selon le président du conseil public des communautés juives de la Fédération de Russie, Boruch Gorin.
En octobre, des émeutes hostiles à Israël avaient éclaté dans l’aéroport de Makhatchkala.
Une foule d’hommes avait envahi son tarmac, en pleines tensions à travers le monde liées au conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, au moment de l’atterrissage d’un avion en provenance d’Israël.
La Russie a été visée à de multiples reprises par des attaques et des attentats revendiqués par l’organisation jihadiste État islamique (EI), même si son influence reste limitée dans le pays.
Avec AFP
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