©(Photo par NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)
Le journaliste américain Evan Gershkovich, détenu en Russie depuis 15 mois pour des accusations d'espionnage qu'il rejette, fait face à un procès à huis clos à Ekaterinbourg, où la justice russe maintient le secret sur les détails de son dossier.
La première audience dans le procès à huis clos du journaliste américain Evan Gershkovich, détenu en Russie depuis 15 mois pour des accusations d'espionnage qu'il rejette, s'est tenue mercredi dans un tribunal d'Ekaterinbourg, dans l'Oural.
La justice russe n'a jamais étayé ses accusations contre le correspondant du Wall Street Journal et a maintenu le secret sur le contenu du dossier.
M. Gershkovich, 32 ans, a été interpellé en mars 2023 par les services de sécurité russes (FSB), devenant le premier journaliste occidental depuis l'époque soviétique à être accusé d'espionnage en Russie.
Le reporter est apparu mercredi dans un box vitré du tribunal régional de Sverdlovsk, le crâne rasé et portant une chemise sombre à carreaux.
Il a souri aux journalistes qu'il reconnaissait, leur adressant un « salut » à peine audible, selon une équipe de l'AFP sur place.
La presse a eu un bref accès à la salle d'audience avant le début du procès.
Après cette première comparution, une porte-parole du tribunal, Irina Tochtcheva, a précisé que la prochaine audience se tiendra le 13 août et que la presse ne serait pas autorisée à filmer à nouveau le journaliste avant l'énoncé du verdict, à une date encore indéterminée.
Contacté par l'AFP, le service de presse du service fédéral des prisons (FSIN) a refusé d'indiquer où M. Gershkovich -- jusqu'alors en détention provisoire à Moscou, à 1.400 km d'Ekaterinbourg -- serait détenu d'ici cette nouvelle audience.
Seuls son avocat ou ses proches "peuvent fournir cette information", a indiqué le FSIN.
Il a aussi affirmé ne pas savoir pourquoi M. Gershkovich avait désormais le crâne rasé et s'il s'agissait d'une coupe obligatoire dans ses nouvelles conditions de détention, ou d'une décision personnelle.
"Aucune preuve"
Dans un communiqué, l'ambassade américaine à Moscou a affirmé que ses représentants avaient pu assister mercredi à une courte partie de l'audience.
"Pendant ce laps de temp, les autorités russes n'ont présenté aucune preuve confirmant les accusations le visant", a dénoncé l'ambassade, en réaffirmant que le journaliste était détenu "illégalement" et utilisé comme "monnaie d'échange" par le Kremlin "pour atteindre des objectifs politiques".
Les enquêteurs accusent M. Gershkovich, qui a aussi travaillé pour l'AFP à Moscou de 2020 à fin 2021, d'avoir collecté des informations sensibles pour la CIA sur l'un des principaux fabricants d'armements du pays, l'entreprise Ouralvagonzavod.
Ouralvagonzavod produit notamment des chars T-90 utilisés en Ukraine et ceux de nouvelle génération Armata, ainsi que des wagons de marchandises.
M. Gershkovich, son employeur et ses proches récusent fermement ces accusations, tout comme Washington, estimant que Moscou a monté l'affaire de toutes pièces afin d'échanger le journaliste contre des Russes détenus en Occident.
Pour le Wall Street Journal, le reporter, qui encourt jusqu'à 20 ans de prison, a été arrêté pour avoir "simplement fait son travail". Il a passé sa détention provisoire dans la célèbre prison moscovite de Lefortovo mais est jugé à Ekaterinbourg, où il a été arrêté.
Dans un communiqué, Clayton Weimers, directeur exécutif de la branche américaine de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), a lui aussi affirmé que "tout porte à croire que le Kremlin le détient afin d'opérer un futur échange de prisonniers".
Un haut responsable diplomatique russe, Sergueï Riabkov, a affirmé la semaine dernière que Moscou avait fait une proposition à Washington en vue d'un échange de prisonniers, sans révéler le contour exact de cette offre. Selon lui, "la balle est dans le camp des Etats-Unis".
Le président russe Vladimir Poutine a déjà reconnu que des négociations étaient en cours et sous-entendu qu'il exigeait la libération de Vadim Krassikov, condamné à la prison à vie en Allemagne pour avoir assassiné à Berlin en 2019, pour le compte de Moscou, un ex-commandant séparatiste tchétchène.
La Russie détient plusieurs autres Américains, dont la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée en 2023 pour une infraction à la loi sur les "agents de l'étranger", et l'ex-marine Paul Whelan, qui purge une peine de 16 ans de prison pour espionnage, accusation qu'il conteste.
Fils d'émigrés juifs venus d'URSS, Evan Gershkovich a grandi dans le New Jersey et travaillait en Russie depuis 2017 pour plusieurs médias.
Avec AFP
La première audience dans le procès à huis clos du journaliste américain Evan Gershkovich, détenu en Russie depuis 15 mois pour des accusations d'espionnage qu'il rejette, s'est tenue mercredi dans un tribunal d'Ekaterinbourg, dans l'Oural.
La justice russe n'a jamais étayé ses accusations contre le correspondant du Wall Street Journal et a maintenu le secret sur le contenu du dossier.
M. Gershkovich, 32 ans, a été interpellé en mars 2023 par les services de sécurité russes (FSB), devenant le premier journaliste occidental depuis l'époque soviétique à être accusé d'espionnage en Russie.
Le reporter est apparu mercredi dans un box vitré du tribunal régional de Sverdlovsk, le crâne rasé et portant une chemise sombre à carreaux.
Il a souri aux journalistes qu'il reconnaissait, leur adressant un « salut » à peine audible, selon une équipe de l'AFP sur place.
La presse a eu un bref accès à la salle d'audience avant le début du procès.
Après cette première comparution, une porte-parole du tribunal, Irina Tochtcheva, a précisé que la prochaine audience se tiendra le 13 août et que la presse ne serait pas autorisée à filmer à nouveau le journaliste avant l'énoncé du verdict, à une date encore indéterminée.
Contacté par l'AFP, le service de presse du service fédéral des prisons (FSIN) a refusé d'indiquer où M. Gershkovich -- jusqu'alors en détention provisoire à Moscou, à 1.400 km d'Ekaterinbourg -- serait détenu d'ici cette nouvelle audience.
Seuls son avocat ou ses proches "peuvent fournir cette information", a indiqué le FSIN.
Il a aussi affirmé ne pas savoir pourquoi M. Gershkovich avait désormais le crâne rasé et s'il s'agissait d'une coupe obligatoire dans ses nouvelles conditions de détention, ou d'une décision personnelle.
"Aucune preuve"
Dans un communiqué, l'ambassade américaine à Moscou a affirmé que ses représentants avaient pu assister mercredi à une courte partie de l'audience.
"Pendant ce laps de temp, les autorités russes n'ont présenté aucune preuve confirmant les accusations le visant", a dénoncé l'ambassade, en réaffirmant que le journaliste était détenu "illégalement" et utilisé comme "monnaie d'échange" par le Kremlin "pour atteindre des objectifs politiques".
Les enquêteurs accusent M. Gershkovich, qui a aussi travaillé pour l'AFP à Moscou de 2020 à fin 2021, d'avoir collecté des informations sensibles pour la CIA sur l'un des principaux fabricants d'armements du pays, l'entreprise Ouralvagonzavod.
Ouralvagonzavod produit notamment des chars T-90 utilisés en Ukraine et ceux de nouvelle génération Armata, ainsi que des wagons de marchandises.
M. Gershkovich, son employeur et ses proches récusent fermement ces accusations, tout comme Washington, estimant que Moscou a monté l'affaire de toutes pièces afin d'échanger le journaliste contre des Russes détenus en Occident.
Pour le Wall Street Journal, le reporter, qui encourt jusqu'à 20 ans de prison, a été arrêté pour avoir "simplement fait son travail". Il a passé sa détention provisoire dans la célèbre prison moscovite de Lefortovo mais est jugé à Ekaterinbourg, où il a été arrêté.
Dans un communiqué, Clayton Weimers, directeur exécutif de la branche américaine de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), a lui aussi affirmé que "tout porte à croire que le Kremlin le détient afin d'opérer un futur échange de prisonniers".
Un haut responsable diplomatique russe, Sergueï Riabkov, a affirmé la semaine dernière que Moscou avait fait une proposition à Washington en vue d'un échange de prisonniers, sans révéler le contour exact de cette offre. Selon lui, "la balle est dans le camp des Etats-Unis".
Le président russe Vladimir Poutine a déjà reconnu que des négociations étaient en cours et sous-entendu qu'il exigeait la libération de Vadim Krassikov, condamné à la prison à vie en Allemagne pour avoir assassiné à Berlin en 2019, pour le compte de Moscou, un ex-commandant séparatiste tchétchène.
La Russie détient plusieurs autres Américains, dont la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée en 2023 pour une infraction à la loi sur les "agents de l'étranger", et l'ex-marine Paul Whelan, qui purge une peine de 16 ans de prison pour espionnage, accusation qu'il conteste.
Fils d'émigrés juifs venus d'URSS, Evan Gershkovich a grandi dans le New Jersey et travaillait en Russie depuis 2017 pour plusieurs médias.
Avec AFP
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