©(ANDREJ IVANOV / AFP)
Le vote a débuté samedi dans les territoires français d'outre-mer pour des élections législatives anticipées à fort enjeu, qui pourraient changer la trajectoire du pays et voir le parti d'extrême droite de Marine Le Pen prendre le pouvoir.
Le premier tour des législatives les plus scrutées de l'histoire récente a commencé: samedi, les électeurs de certains territoires se rendent déjà aux urnes, la participation étant attendue en forte hausse dans une France suspendue à l'hypothèse de l'extrême droite au pouvoir.
Les quatre bureaux de vote de Saint-Pierre-et-Miquelon ont ouvert «sans difficulté» à 8h00 (12h00 dans l'hexagone), a indiqué à l'AFP la préfecture de cette collectivité d'outre-mer en Atlantique Nord.
Les électeurs de Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Polynésie française et ceux vivant sur le continent américain voteront aussi samedi, puis la Nouvelle-Calédonie à partir de 22h00, heure de Paris, avant l'ouverture des bureaux en métropole dimanche à 8h00.
Trois semaines seulement après le vertige de la dissolution, l'heure des premiers enseignements approche, avant le second tour du 7 juillet.
L'Assemblée nationale peut-elle être dominée pour la première fois de la Ve République par l'extrême droite?
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella peut-il remplacer Gabriel Attal à Matignon? La gauche peut-elle créer une surprise?
À défaut de réponses définitives, les premiers résultats attendus dès 20h00 dimanche devraient permettre d'y voir plus clair.
Sondeurs et politiques s'attendent à une participation en très forte hausse par rapport aux législatives de 2022, pour lesquelles 47,51% des électeurs s'étaient déplacés. Cette fois-ci, la participation pourrait atteindre voire dépasser les deux tiers des inscrits.
Un regain dû en partie aux conséquences potentiellement historiques de ces législatives, qui pour la première fois depuis 1997 ne seront pas alignées avec le scrutin présidentiel.
Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, a identifié vendredi face à des journalistes «deux dynamiques».
«Une dynamique d'espérance, les électeurs de gauche se disent que tout à coup, il peut y avoir une alternance (...) et c'est encore plus le fait chez les électeurs du RN. Et un moteur de mobilisation qui est la politisation négative, la peur, la crainte suscitée et par le RN, et dans une partie de l'électorat aussi par La France insoumise ou la coalition de gauche», a détaillé l'analyste.
Signes de la forte mobilisation attendue les 30 juin et 7 juillet: le nombre de procurations a grimpé en flèche pour dépasser les 2 millions, et le vote en ligne ouvert jusqu'à jeudi aux Français résidant à l'étranger a atteint un record (410.000 votes contre 250.000 en 2022).
À qui profitera la vague? D'abord au RN et à ses alliés issus de la droite selon les sondages.
Deux enquêtes d'opinion parues vendredi (Ifop pour LCI-Figaro-Sud Radio, et Odoxa pour Public Sénat-presse régionale-Nouvel Obs) créditaient le camp d'extrême droite de 35 à 36,5% des voix.
L'alliance du Nouveau Front populaire (LFI, PS, Écologistes, PCF, Place publique) est, elle, donnée autour de 27,5-29% des voix, quand le camp macroniste serait relégué autour des 20,5-21% des suffrages selon ces instituts.
Selon certains sondages, l'obtention d'une majorité absolue (289 députés au moins) est désormais envisageable pour le RN et ses alliés.
Des projections en sièges qui se heurtent toutefois à de sérieuses inconnues.
À commencer par le nombre de triangulaires dimanche soir, attendu en très forte hausse là encore, et le nombre de désistements dans les heures qui suivront pour tenter d'unir des voix contre le RN.
À gauche, écologistes socialistes et communistes ont annoncé qu'ils se désisteraient dans certains cas pour faire barrage au RN. Côté LFI, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il serait demandé aux électeurs de ne pas donner de voix au RN, sans parler de désistements.
Mais c'est sur la macronie, menacée dans son essence par ce scrutin, que la pression est la plus forte. Emmanuel Macron a promis jeudi «la plus grande clarté» sur l'attitude à suivre dans l'entre-deux tours.
Plusieurs macronistes, actuels et historiques, poussent de leur côté pour un accord de désistement clair, voire pour la fin de la tentation du «ni RN, ni LFI».
Le président de la République réunira lundi à midi Gabriel Attal et ses ministres à l'Élysée à six jours du second tour, a appris l'AFP de sources gouvernementales. Les questions des désistements et de la stratégie face à l'extrême droite seront sans aucun doute au menu des discussions.
Autre conséquence probable de la participation, un nombre important de députés pourraient être élus dès le premier tour – certains sondeurs tablent sur 80 ou 90 cas – les conditions d'élection au premier tour étant plus facilement atteignables (une majorité absolue des suffrages exprimés et au moins un quart du nombre des électeurs inscrits).
Les premiers élus sont d'ailleurs invités dès lundi à prendre ou reprendre leurs repères à l'Assemblée nationale.
Sami Acef, avec AFP
Le premier tour des législatives les plus scrutées de l'histoire récente a commencé: samedi, les électeurs de certains territoires se rendent déjà aux urnes, la participation étant attendue en forte hausse dans une France suspendue à l'hypothèse de l'extrême droite au pouvoir.
Les quatre bureaux de vote de Saint-Pierre-et-Miquelon ont ouvert «sans difficulté» à 8h00 (12h00 dans l'hexagone), a indiqué à l'AFP la préfecture de cette collectivité d'outre-mer en Atlantique Nord.
Les électeurs de Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, la Polynésie française et ceux vivant sur le continent américain voteront aussi samedi, puis la Nouvelle-Calédonie à partir de 22h00, heure de Paris, avant l'ouverture des bureaux en métropole dimanche à 8h00.
Trois semaines seulement après le vertige de la dissolution, l'heure des premiers enseignements approche, avant le second tour du 7 juillet.
L'Assemblée nationale peut-elle être dominée pour la première fois de la Ve République par l'extrême droite?
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella peut-il remplacer Gabriel Attal à Matignon? La gauche peut-elle créer une surprise?
À défaut de réponses définitives, les premiers résultats attendus dès 20h00 dimanche devraient permettre d'y voir plus clair.
Sondeurs et politiques s'attendent à une participation en très forte hausse par rapport aux législatives de 2022, pour lesquelles 47,51% des électeurs s'étaient déplacés. Cette fois-ci, la participation pourrait atteindre voire dépasser les deux tiers des inscrits.
Un regain dû en partie aux conséquences potentiellement historiques de ces législatives, qui pour la première fois depuis 1997 ne seront pas alignées avec le scrutin présidentiel.
Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, a identifié vendredi face à des journalistes «deux dynamiques».
«Une dynamique d'espérance, les électeurs de gauche se disent que tout à coup, il peut y avoir une alternance (...) et c'est encore plus le fait chez les électeurs du RN. Et un moteur de mobilisation qui est la politisation négative, la peur, la crainte suscitée et par le RN, et dans une partie de l'électorat aussi par La France insoumise ou la coalition de gauche», a détaillé l'analyste.
Signes de la forte mobilisation attendue les 30 juin et 7 juillet: le nombre de procurations a grimpé en flèche pour dépasser les 2 millions, et le vote en ligne ouvert jusqu'à jeudi aux Français résidant à l'étranger a atteint un record (410.000 votes contre 250.000 en 2022).
Triangulaires, désistements... les inconnues de l'équation
À qui profitera la vague? D'abord au RN et à ses alliés issus de la droite selon les sondages.
Deux enquêtes d'opinion parues vendredi (Ifop pour LCI-Figaro-Sud Radio, et Odoxa pour Public Sénat-presse régionale-Nouvel Obs) créditaient le camp d'extrême droite de 35 à 36,5% des voix.
L'alliance du Nouveau Front populaire (LFI, PS, Écologistes, PCF, Place publique) est, elle, donnée autour de 27,5-29% des voix, quand le camp macroniste serait relégué autour des 20,5-21% des suffrages selon ces instituts.
Selon certains sondages, l'obtention d'une majorité absolue (289 députés au moins) est désormais envisageable pour le RN et ses alliés.
Des projections en sièges qui se heurtent toutefois à de sérieuses inconnues.
À commencer par le nombre de triangulaires dimanche soir, attendu en très forte hausse là encore, et le nombre de désistements dans les heures qui suivront pour tenter d'unir des voix contre le RN.
À gauche, écologistes socialistes et communistes ont annoncé qu'ils se désisteraient dans certains cas pour faire barrage au RN. Côté LFI, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il serait demandé aux électeurs de ne pas donner de voix au RN, sans parler de désistements.
Mais c'est sur la macronie, menacée dans son essence par ce scrutin, que la pression est la plus forte. Emmanuel Macron a promis jeudi «la plus grande clarté» sur l'attitude à suivre dans l'entre-deux tours.
Plusieurs macronistes, actuels et historiques, poussent de leur côté pour un accord de désistement clair, voire pour la fin de la tentation du «ni RN, ni LFI».
Le président de la République réunira lundi à midi Gabriel Attal et ses ministres à l'Élysée à six jours du second tour, a appris l'AFP de sources gouvernementales. Les questions des désistements et de la stratégie face à l'extrême droite seront sans aucun doute au menu des discussions.
Autre conséquence probable de la participation, un nombre important de députés pourraient être élus dès le premier tour – certains sondeurs tablent sur 80 ou 90 cas – les conditions d'élection au premier tour étant plus facilement atteignables (une majorité absolue des suffrages exprimés et au moins un quart du nombre des électeurs inscrits).
Les premiers élus sont d'ailleurs invités dès lundi à prendre ou reprendre leurs repères à l'Assemblée nationale.
Sami Acef, avec AFP
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