Des représentants du gouvernement taliban participent pour la première fois à des pourparlers sous l'égide des Nations unies à Doha, après avoir boycotté la précédente réunion en février, a annoncé dimanche un porte-parole de l'ONU.
La réunion de deux jours au Qatar est la troisième du genre organisée dans le riche petit émirat gazier en un peu plus d'un an, la première à inclure les autorités talibanes qui ont pris le pouvoir en Afghanistan en 2021.
«Les discussions préparatoires ont commencé, avec l'ONU qui s'est réunie séparément avec de nombreux envoyés spéciaux présents et avec les représentants des talibans», a précisé le porte-parole de l'ONU à l'AFP.
Des responsables onusiens et plus de 20 envoyés spéciaux, parmi lesquels le représentant spécial des États-Unis en Afghanistan, doivent rencontrer la délégation du gouvernement taliban, dirigée par son porte-parole Zabihullah Mujahid.
Les discussions doivent porter sur des sujets économiques et financiers ainsi que sur les efforts de lutte contre le trafic de stupéfiants, selon des sources diplomatiques.
Depuis leur retour au pouvoir, les autorités talibanes n'ont été officiellement reconnues par aucun pays et appliquent une interprétation ultra-rigoriste de l'islam, multipliant les mesures liberticides à l'encontre des femmes, une politique qualifiée d'«apartheid de genre» par l'ONU.
Les représentants du gouvernement taliban ont été exclus du premier cycle de négociations de l'ONU en mai 2023 et ont refusé de participer au deuxième cycle en février, exigeant que ses membres soient les seuls représentants du pays.
Cette condition a finalement été acceptée et des représentants de la société civile ont été exclus. Ces groupes vont néanmoins participer à d'autres réunions le 2 juillet.
Zakir Jalaly, un responsable du ministère des Affaires étrangères du gouvernement taliban, a affirmé que toute réunion après lundi n'aurait «aucun rapport» avec l'ordre du jour officiel.
Des ONG ont vivement critiqué leur mise à l'écart et pressé l'ONU de donner la priorité aux sujets concernant les droits des femmes.
«Céder aux conditions des talibans pour assurer leur participation aux pourparlers risquerait de légitimer leur système d'oppression institutionnalisé fondé sur le genre», a averti Agnès Callamard, présidente d'Amnesty International, avant les pourparlers.
Lors d'une conférence de presse à Kaboul samedi, M. Mujahid a affirmé que les autorités talibanes «reconnaissaient les problèmes concernant les femmes», mais qu'il s'agissait de «problèmes propres à l'Afghanistan» nécessitant d'être résolus localement.
Hameed Hakimi, expert de ce pays d'Asie centrale, a souligné à l'AFP que la communauté internationale était «réellement» préoccupée par les droits des femmes et le rôle de la société civile dans le pays.
De nombreux gouvernements et organisations humanitaires ont suspendu ou réduit leurs financements dans ce pays où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et où 15 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale.
Par Callum PATON avec AFP
La réunion de deux jours au Qatar est la troisième du genre organisée dans le riche petit émirat gazier en un peu plus d'un an, la première à inclure les autorités talibanes qui ont pris le pouvoir en Afghanistan en 2021.
«Les discussions préparatoires ont commencé, avec l'ONU qui s'est réunie séparément avec de nombreux envoyés spéciaux présents et avec les représentants des talibans», a précisé le porte-parole de l'ONU à l'AFP.
Des responsables onusiens et plus de 20 envoyés spéciaux, parmi lesquels le représentant spécial des États-Unis en Afghanistan, doivent rencontrer la délégation du gouvernement taliban, dirigée par son porte-parole Zabihullah Mujahid.
Les discussions doivent porter sur des sujets économiques et financiers ainsi que sur les efforts de lutte contre le trafic de stupéfiants, selon des sources diplomatiques.
Depuis leur retour au pouvoir, les autorités talibanes n'ont été officiellement reconnues par aucun pays et appliquent une interprétation ultra-rigoriste de l'islam, multipliant les mesures liberticides à l'encontre des femmes, une politique qualifiée d'«apartheid de genre» par l'ONU.
Les représentants du gouvernement taliban ont été exclus du premier cycle de négociations de l'ONU en mai 2023 et ont refusé de participer au deuxième cycle en février, exigeant que ses membres soient les seuls représentants du pays.
Cette condition a finalement été acceptée et des représentants de la société civile ont été exclus. Ces groupes vont néanmoins participer à d'autres réunions le 2 juillet.
«Céder aux conditions des talibans»
Zakir Jalaly, un responsable du ministère des Affaires étrangères du gouvernement taliban, a affirmé que toute réunion après lundi n'aurait «aucun rapport» avec l'ordre du jour officiel.
Des ONG ont vivement critiqué leur mise à l'écart et pressé l'ONU de donner la priorité aux sujets concernant les droits des femmes.
«Céder aux conditions des talibans pour assurer leur participation aux pourparlers risquerait de légitimer leur système d'oppression institutionnalisé fondé sur le genre», a averti Agnès Callamard, présidente d'Amnesty International, avant les pourparlers.
Lors d'une conférence de presse à Kaboul samedi, M. Mujahid a affirmé que les autorités talibanes «reconnaissaient les problèmes concernant les femmes», mais qu'il s'agissait de «problèmes propres à l'Afghanistan» nécessitant d'être résolus localement.
Hameed Hakimi, expert de ce pays d'Asie centrale, a souligné à l'AFP que la communauté internationale était «réellement» préoccupée par les droits des femmes et le rôle de la société civile dans le pays.
De nombreux gouvernements et organisations humanitaires ont suspendu ou réduit leurs financements dans ce pays où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et où 15 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, selon la Banque mondiale.
Par Callum PATON avec AFP
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