Le bras de fer se poursuit entre le ministère des Finances et Ogero. Par conséquent, le syndicat des employés du fournisseur public de téléphonie et d’Internet au Liban est monté au créneau, jeudi, dénonçant un blocus financier. Il a annoncé devoir recourir à des mesures d’escalade si des initiatives positives et concrètes ne sont pas prises en leur faveur.
Le syndicat des employés d’Ogero est monté au créneau, jeudi, dénonçant un «blocus financier» et un «grignotage continu» des budgets requis par l'Autorité pour l'entretien, le fonctionnement et les salaires. Lors d'une conférence de presse, les employés se sont demandé pourquoi l’État et ses administrations privent délibérément Ogero du minimum nécessaire pour la pérennité de son activité et de la marge de manœuvre dont il disposait pour mettre en œuvre et sécuriser le service public de communication.
Ils ont également révélé que l'augmentation de la facture de téléphone a été imposée exclusivement aux citoyens, alors que les entreprises privées continuent d'augmenter leurs bénéfices aux dépens du trésor, se demandant si la faillite du secteur est délibérée afin de pouvoir le donner à certains investisseurs.
Une situation qui empire
Contactée par Ici Beyrouth, la présidente du syndicat des employés d’Ogero, Émilie Nassar, affirme que la situation n’a de cesse d’empirer et qu’aucune initiative positive ou concrète n’a été prise en faveur d’Ogero, en dépit de ses nombreux appels à une amélioration des conditions de travail. «Combien de temps devrons-nous et pourrons-nous encore attendre?». Les employés ont bien sûr essayé de négocier, mais en vain. «C’est la procrastination totale. Nous devons mendier, alors que nous ne cherchons qu'à obtenir nos droits pour le travail que nous fournissons et à assurer l’entretien du réseau», explique-t-elle.
En effet, de nombreux câbles nécessaires à l’entretien ou au développement du réseau ne sont pas disponibles, faute de fonds suffisants pour les acheter. Il en est de même pour les machines qui sont désormais hors service. De plus, tous les générateurs qui alimentent les centres de l’Autorité sont défectueux et ne peuvent être remplacés.
Dans ce cadre, il convient de rappeler qu’en cas de panne ou de dysfonctionnement sur le réseau d’Ogero, les services Internet dans tout le pays sont affectés, puisque l’opérateur fournit les données à l’ensemble des fournisseurs d’accès.
À noter que le syndicat n’a de cesse de réclamer des salaires plus adaptés à la situation économique et déplore les conditions catastrophiques dans lesquelles travaillent les employés. Leurs principales revendications portent sur une revalorisation des salaires et des prestations.
De son côté, le ministre sortant des Télécommunications, Johnny Corm, affirme à Ici Beyrouth que «le ministère des Finances n’a toujours pas débloqué les fonds nécessaires au règlement des augmentations des employés ni ceux nécessaires à l’entretien du réseau, d’où les pannes répétitives chez Ogero». Il assure néanmoins que «les sommes requises sont incluses dans le budget 2024 et ont donc été approuvées».
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