Les arbres, stars de l’été au Voyage à Nantes
©«Le Rêve de Fitzcarraldo» de l’artiste brésilien Henrique Oliveira exposé devant l’Opéra de Nantes. Crédit photo: Loic Venance/AFP
Du 1er juillet au 8 septembre, le Voyage à Nantes met à l’honneur les arbres à travers des installations artistiques monumentales et poétiques, invitant à porter un nouveau regard sur ces géants de la ville.

«L’Homme de bois» de l’artiste français Fabrice Hyber. Crédit photo: Loic Venance/AFP

Cette année, le Voyage à Nantes, événement estival incontournable de la cité des ducs de Bretagne, place les arbres au cœur de sa programmation. Du 1er juillet au 8 septembre, les visiteurs sont invités à découvrir une quarantaine de nouvelles œuvres d’art, dont certaines rendent hommage à ces géants verts qui embellissent et rafraîchissent la ville.

La place Graslin, l’un des joyaux architecturaux de Nantes, se voit ainsi envahie par d’immenses branches imaginées par l’artiste brésilien Henrique Oliveira. Surgissant des pavés, elles rampent jusqu’aux colonnes du théâtre, comme une revanche de la nature sur la ville. L’artiste s’est inspiré du film Fitzcarraldo de Werner Herzog, qui raconte la volonté destructrice d’un homme passionné d’art lyrique voulant construire un opéra en pleine forêt amazonienne.

Non loin de là, au cœur du cours Cambronne, les jeunes designers nantais Nicolas Barreau et Jules Charbonnet ont installé un escalier aux couleurs vives qui invite les visiteurs à grimper pour respirer l’odeur des magnolias en fleurs. «Le magnolia est un arbre lié à l’histoire de Nantes: il a été ramené d’Amérique au 18e siècle sur les bateaux d’armateurs qui prenaient part au commerce triangulaire», explique Jules Charbonnet. Les deux designers se sont inspirés de la charpenterie navale pour construire cet escalier aux rembardes courbées, rappelant la forme des coques.

«L’enfant Hybridus». Crédit photo: Loic Venance/AFP


Place Royale, un enfant de cinq mètres de haut à tête de palmier, pensé par l’artiste Jean-François Fourtou, semble veiller sur les passants. Près du château des ducs de Bretagne, une main taillée à la tronçonneuse dans un tronc de séquoia par l’artiste Max Coulon semble étreindre le «pin couché», qui a grandi à l’horizontale pour échapper à l’ombre du févier d’Amérique voisin.

Plus discrètes mais tout aussi poétiques, plusieurs œuvres attirent l’attention des promeneurs sur des arbres exceptionnels. Des «bijoux» en verre ornent ainsi les branches de certains specimens remarquables, à Nantes et dans le vignoble voisin.

Jean Blaise, directeur artistique du Voyage à Nantes, souligne l’importance de ces installations qui «attirent l’attention sur ces arbres qui sont de véritables richesses dans les villes, à l’heure du changement climatique». Les arbres, véritables alliés dans la lutte contre les îlots de chaleur urbains, sont mis à l’honneur dans cette édition qui célèbre leur beauté et leur rôle essentiel.

L’artiste français Max Coulon pose à côté de son œuvre
«Luffy et l’arbre». Crédit photo: Loic Venance/AFP

Comme chaque année, quelques œuvres seront pérennisées, à l’image du géant de bois signé Fabrice Hyber installé au jardin des plantes, duquel ruissellent des filets d’eau. Une manière de prolonger l’enchantement au-delà de l’été et de rappeler, au fil des saisons, l’importance de préserver et de célébrer ces géants verts qui font la richesse de nos villes.

Le Voyage à Nantes, qui se tiendra jusqu’au 8 septembre, offre ainsi une promenade artistique et poétique à travers la ville.
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